Les chrétiens orthodoxes reconnaissent la présence réelle (sacrement de l’Eucharistie) ; si nous sommes effectivement invités à ne pas communier à leurs célébrations (ni les orthodoxes aux célébrations catholiques), c’est pour respecter le cheminement œcuménique en cours. Le sacrement de l’Eucharistie est le sacrement de l’unité par excellence ; alors pour ne pas le faire mentir, nous ne vivons pas le partage eucharistique jusqu’à ce que la communion soit pleinement rétablie. Le Pape Jean-Paul II a souvent répété que vouloir anticiper une pleine communion revient à un simulacre qui retarde en fait l’avancée, parce qu’il ne va pas dans le sens de la clarification nécessaire au dialogue constructif.
Ainsi donc nous ne communions pas au corps et au sang du Christ dans les célébrations eucharistiques orthodoxes, sauf si les conditions sont telles que nous n’avons pas les moyens de participer à une Eucharistie célébrée par une Eglise catholique durant un temps relativement long.
Voici quelques extraits de l’encyclique sur l’engagement oecuménique Ut unum sint (25 mai 1995) de Jean-Paul II :
« Nous devons toujours retourner au Cénacle du Jeudi saint pour nous réunir, bien que notre présence commune en ce lieu doive attendre encore sa réalisation parfaite, jusqu'au moment où, les obstacles opposés à la parfaite communion ecclésiale étant surmontés, tous les chrétiens se réuniront dans l'unique célébration de l'Eucharistie.
45.A cause des divergences dans la foi, il n'est pas encore possible de concélébrer la même liturgie eucharistique. Nous aussi, nous avons le désir ardent de célébrer ensemble l'unique Eucharistie du Seigneur, et ce désir devient déjà une louange commune et une même imploration. Ensemble, nous nous tournons vers le Père et nous le faisons toujours plus « d'un seul cœur ». Parfois, la possibilité de pouvoir enfin sceller cette communion « réelle bien que pas encore plénière » semble assez proche. Qui aurait pu seulement l'envisager il y a un siècle?
46. Dans cet esprit, c'est un motif de joie que les ministres catholiques puissent, en des cas particuliers déterminés, administrer les sacrements de l'Eucharistie, de la pénitence, de l'onction des malades à d'autres chrétiens qui ne sont pas en pleine communion avec l'Église catholique, mais qui désirent ardemment les recevoir, qui les demandent librement et qui partagent la foi que l'Église catholique confesse dans ces sacrements. Réciproquement, dans des cas déterminés et pour des circonstances particulières, les catholiques peuvent aussi recourir pour ces mêmes sacrements aux ministres des Églises dans lesquelles ils sont valides. Les conditions de cet accueil réciproque ont été établies en forme de normes et leur observance s'impose pour la promotion de l'œcuménisme.