Père,
Mercredi dernier, tard dans la soirée, je "zappais" bêtement devant la TV, ne pouvant trouver le sommeil, et suis tombée sur une émission rediffusée de l'humoriste Laurent Gerra, à l'Olympia. Je suis restée profondément choquée et indignée, comme si j'avais reçu un coup de poing dans l'estomac, par un sketche où il insultait d'une façon prodigieusement ignominieuse la Sainte Vierge, en brandissant une statuette -de celles que l'on vend à Lourdes-Je ne répèterai pas ici les propos qu'il a tenus, c'est impossible, tant c'était affreux... Il a continué en insultant gravement la mémoire de Sainte Bernadette et celle de ses parents, qu'il a proprement ridiculisés de la façon la plus indigne. Et pour couronner le tout, il a "mimé" le Saint Père. Immédiatement après avoir fermé le poste, j'ai éprouvé le besoin de réparer (à mon humble niveau) l'outrage, en récitant quelques Ave, et en demandant au Seigneur et à La Vierge Marie de pardonner à ce pauvre aveugle. Peut-être pouvons-nous Père,- je m'adresse plus particulièrement aux participants réguliers de ce forum-, réciter un ou deux Ave de réparation, pour contrer ces odieux blasphèmes qui, à intervalles réguliers, blessent infiniment Notre Seigneur et Sa Mère? C'est un peu ça aussi, la Communion des saints, non?
blasphème
Re: blasphème
Merci de ce témoignage: comment ne pas souffrir devant ce mépris pour la foi. Un bon nombre de Français n'ont même plus le respect élémentaire des convictions religieuses de leurs concitoyens - du moins lorsqu'ils sont chrétiens.
Ce n'est pas du tout pour aviver la flamme du ressentiment, mais pour prendre la mesure de la situation dans l'Hexagone, que j'ajoute la remarque d'une sociologue, Mme Danière Hervieu-Léger, qui constatait (en dehors de tout contexte de foi) que "les catholiques constituent aujourd'hui en France le seul groupe religieux susceptible d'être soumis régulièrement, et en toute impunité, aux jeux de la dérision médiatique. Qui aujourd'hui se risquerait en effet de la même manière à brocarder les juifs ou les musulmans, sachant que le sarcasme a toujours, dans ces deux cas, des relents antisémites ou racistes dont l'expression peut même tomber sous le coup de la loi?" (Catholicisme, la fin d'un monde, Bayard, Paris, 2003, p. 6)
Cela ne devrait pas nous étonner : Jésus lui-même nous avait averti.
Votre proposition de réparer pour l'offense est l’attitude juste. Ni aigreur, ni contre-offensive ; ne pas répondre au mal par le mal, mais par la prière : « Bénissez ceux qui vous maudissent ». Prière d’intercession pour les personnes : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » ; prière de réparation pour l’offense de l’amour non reconnu, méprisé, rejeté, bafoué. Nous retrouvons un élément central de la dévotion au Sacré Cœur, qui est loin d’être dépassée.
Ce n'est pas du tout pour aviver la flamme du ressentiment, mais pour prendre la mesure de la situation dans l'Hexagone, que j'ajoute la remarque d'une sociologue, Mme Danière Hervieu-Léger, qui constatait (en dehors de tout contexte de foi) que "les catholiques constituent aujourd'hui en France le seul groupe religieux susceptible d'être soumis régulièrement, et en toute impunité, aux jeux de la dérision médiatique. Qui aujourd'hui se risquerait en effet de la même manière à brocarder les juifs ou les musulmans, sachant que le sarcasme a toujours, dans ces deux cas, des relents antisémites ou racistes dont l'expression peut même tomber sous le coup de la loi?" (Catholicisme, la fin d'un monde, Bayard, Paris, 2003, p. 6)
Cela ne devrait pas nous étonner : Jésus lui-même nous avait averti.
Votre proposition de réparer pour l'offense est l’attitude juste. Ni aigreur, ni contre-offensive ; ne pas répondre au mal par le mal, mais par la prière : « Bénissez ceux qui vous maudissent ». Prière d’intercession pour les personnes : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » ; prière de réparation pour l’offense de l’amour non reconnu, méprisé, rejeté, bafoué. Nous retrouvons un élément central de la dévotion au Sacré Cœur, qui est loin d’être dépassée.
Re: blasphème
Je suis vraiment scandalisé en lisant ce qu'écrit Véra car j'aime énormément la Sainte Vierge, je vais à Lourdes chaque année et je suis surtout un très grand dévot de Sainte Bernadette.
Les gags et les plaisanteries sur Lourdes sont nombreuses, certaines ont même eu lieu dans la Grotte bénie, et j'aimerai savoir si les Evêques de France peuvent faire quelques chose contre de telles impiétés? La loi prévoit-elle des sanctions pour le non-respect des croyances religieuses ?
Les gags et les plaisanteries sur Lourdes sont nombreuses, certaines ont même eu lieu dans la Grotte bénie, et j'aimerai savoir si les Evêques de France peuvent faire quelques chose contre de telles impiétés? La loi prévoit-elle des sanctions pour le non-respect des croyances religieuses ?
Re: blasphème
Je me joins à vos prières Véra et je l’étends à tous ceux qui applaudissent à ces spectacles car ils sont nombreux, et ce sont eux qui créent le succès de cet homme et l’encouragent à persévérer dans ses provocations.
Les médias présentent souvent cet humoriste comme « le plus grand aujourd’hui», un peu comme on le disait de Coluche en son temps, et l’on sait combien les adolescents ou les jeunes adultes en recherche de repères se plaisent à plagier les sketches de cet auteur (et à se les repasser en boucle). Ainsi les affreuses paroles que vous avez entendues proférer se répandent un peu partout, sans que l’on n’y voit réellement le mal.
J’enjoins surtout les parents chrétiens à veiller sur les vidéos que regardent leurs enfants ou qu’ils demandent en cadeau à Noël (le moment culminant des ventes de ce genre d’articles). C’est ainsi que l’on en arrive à créer une fêlure démente entre l’Adoration du petit Enfant dans la crèche d’un côté, et des cadeaux complètement destructeurs de l’autre. Je n’ai pas d’enfants, mais j’ai moi-même vécu le laxisme invonlontaire de mes parents - pourtant croyants - qui n’auraient vu aucun inconvénient à m’offrir ce type de cassettes si je leur avais demandé.
Les médias présentent souvent cet humoriste comme « le plus grand aujourd’hui», un peu comme on le disait de Coluche en son temps, et l’on sait combien les adolescents ou les jeunes adultes en recherche de repères se plaisent à plagier les sketches de cet auteur (et à se les repasser en boucle). Ainsi les affreuses paroles que vous avez entendues proférer se répandent un peu partout, sans que l’on n’y voit réellement le mal.
J’enjoins surtout les parents chrétiens à veiller sur les vidéos que regardent leurs enfants ou qu’ils demandent en cadeau à Noël (le moment culminant des ventes de ce genre d’articles). C’est ainsi que l’on en arrive à créer une fêlure démente entre l’Adoration du petit Enfant dans la crèche d’un côté, et des cadeaux complètement destructeurs de l’autre. Je n’ai pas d’enfants, mais j’ai moi-même vécu le laxisme invonlontaire de mes parents - pourtant croyants - qui n’auraient vu aucun inconvénient à m’offrir ce type de cassettes si je leur avais demandé.
Re: blasphème
Bonjour Véra
Je me joins à vous dans la prière pour demander au Seigneur son pardon.
Je prierai pour cet artiste lors de mon rosaire quotidien.
Je me joins à vous dans la prière pour demander au Seigneur son pardon.
Je prierai pour cet artiste lors de mon rosaire quotidien.
Re: blasphème
Nous sommes tout de même encore une majorité de catholiques dans ce pays. Comment imaginer que personne dans la salle n'ait réagi. Jésus s'est mis en colère quand il a chassé les marchands du temple.
Re: blasphème
Les Evêques de France ont effectivement constitué une association de défense des droits de l’Eglise en matière de diffusion. C’est cette association qui se porte partie civile pour mettre en cause la légitimité de certaines affiches, films, et autres productions. Mais l’affaire est toujours délicate, car lorsque nous sommes reboutés, le retour de bâton peut être pire que le mal que nous voulions endiguer. Aussi faut-il bien étudier les dossiers avant de réagir ! N’oublions pas non plus qu’une plainte de l’Eglise peut donner un surcroît de publicité à une œuvre qu’il vaut mieux enterrer au plus vite sous le silence. Dans le cas qui nous occupe, la chose est encore plus complexe du fait qu’il s’agit d’un spectacle. J’imagine que la procédure ne doit pas être simple car il doit y avoir bon nombre de recours légaux pour contourner la plainte.
Re: blasphème
Extrait de « Note sur l’Art Chrétien »
De Paul Claudel - Editons : La Pléïade.
(Commentaire sur les pieuses statues saint-sulpiciennes,
à l’usage des intellos et des saltimbanques qui ne les aiment pas.)
"Ainsi dans l’art comme dans les autres domaines se justifie une fois de plus la parole de l’Evangile : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et Sa Justice et tout le reste vous sera donné par surcroît ».
Mais ici, il me vient un scrupule et un doute. Toute cette infanterie de Saint-Sulpice, tous ces soldats du Christ que leurs mères ont faits avec du sang et de la chair, que la grâce a refaits avec du feu et la rue Bonaparte (fabriques de statues saint-sulpiciennes) avec du beurre, tous ces Saint-Josephs à la noix de coco et ces Sainte-Thérèses standardisées, combien de prières ferventes n’ont-ils pas entendues, combien de piétés naïves n’ont-ils pas charmées, combien de solitudes n’ont-ils pas consolées, de combien de repentirs et de sacrifices n’ont-ils pas été occasions et témoins, de combien de saints entretiens les intermédiaires, de combien de grâces les instruments ? Ni le Curé d’Ars, ni la Petite Fleur, ne paraissent avoir eu un goût esthétique bien distingué. Le missionnaire qui demain va se faire arracher pour sa foi les ongles et la peau de la tête serre dans ses bras et arrose de son sang une statue du Sacré-cœur dont le mieux qu’on puisse dire est que nous n’aimerions pas la posséder dans notre salon. Les madones de Michel-Ange et de Raphaël n’ont jamais entendu ces confidences ravissantes que la Carmélite et la Petite Sœur des Pauvres font à une vierge de bazar issue d’un moule à saucisses. Faut-il penser que ces statues impersonnelles, si elles ne rassasient pas la dévotion, du moins elles ne lui font pas obstacle, elles n’interposent pas entre Dieu et nous la gênante personnalité de l’artiste ? Faut-il croire qu’à leur manière elles justifient la profonde pensée de saint Denys et que par leur laideur même, par leur ignominie sans nom, elles sont plus propres à nous parler de la Beauté incommunicable ? Là où l’homme, fût-ce un homme de génie, tient plus de place, il y a moins de place pour Dieu. Le ricin est une bien misérable plante, mais, à défaut de l’arbre de la Science du Bien et du Mal, il a servi du moins, du pavillon improvisé de ses larges feuilles prétentieuses, à protéger le crâne chauve du prophète Jonas et à purger cet homme amer de sa colère contre la pauvre Ninive."
Paul Claudel
Rien n'est simple. A travers une bouteille en plastique en forme de vierge et remplie d'eau de Lourdes, l'humble pélerin de Lourdes voit la Mère de Dieu et sa propre Mère, pleine de compassion et de tendresse (Lourdes est la capitale des malades), mais l'intello ou le saltimbanque ne voient là que du plastoche de mauvais goût et en rigolent, ils ne pensent pas aux malades. Qui a tort et qui a raison ? Salomon répondrait : les deux mon capitaine. Mais il tencerait vertement celui qui blesse l'autre.
De Paul Claudel - Editons : La Pléïade.
(Commentaire sur les pieuses statues saint-sulpiciennes,
à l’usage des intellos et des saltimbanques qui ne les aiment pas.)
"Ainsi dans l’art comme dans les autres domaines se justifie une fois de plus la parole de l’Evangile : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et Sa Justice et tout le reste vous sera donné par surcroît ».
Mais ici, il me vient un scrupule et un doute. Toute cette infanterie de Saint-Sulpice, tous ces soldats du Christ que leurs mères ont faits avec du sang et de la chair, que la grâce a refaits avec du feu et la rue Bonaparte (fabriques de statues saint-sulpiciennes) avec du beurre, tous ces Saint-Josephs à la noix de coco et ces Sainte-Thérèses standardisées, combien de prières ferventes n’ont-ils pas entendues, combien de piétés naïves n’ont-ils pas charmées, combien de solitudes n’ont-ils pas consolées, de combien de repentirs et de sacrifices n’ont-ils pas été occasions et témoins, de combien de saints entretiens les intermédiaires, de combien de grâces les instruments ? Ni le Curé d’Ars, ni la Petite Fleur, ne paraissent avoir eu un goût esthétique bien distingué. Le missionnaire qui demain va se faire arracher pour sa foi les ongles et la peau de la tête serre dans ses bras et arrose de son sang une statue du Sacré-cœur dont le mieux qu’on puisse dire est que nous n’aimerions pas la posséder dans notre salon. Les madones de Michel-Ange et de Raphaël n’ont jamais entendu ces confidences ravissantes que la Carmélite et la Petite Sœur des Pauvres font à une vierge de bazar issue d’un moule à saucisses. Faut-il penser que ces statues impersonnelles, si elles ne rassasient pas la dévotion, du moins elles ne lui font pas obstacle, elles n’interposent pas entre Dieu et nous la gênante personnalité de l’artiste ? Faut-il croire qu’à leur manière elles justifient la profonde pensée de saint Denys et que par leur laideur même, par leur ignominie sans nom, elles sont plus propres à nous parler de la Beauté incommunicable ? Là où l’homme, fût-ce un homme de génie, tient plus de place, il y a moins de place pour Dieu. Le ricin est une bien misérable plante, mais, à défaut de l’arbre de la Science du Bien et du Mal, il a servi du moins, du pavillon improvisé de ses larges feuilles prétentieuses, à protéger le crâne chauve du prophète Jonas et à purger cet homme amer de sa colère contre la pauvre Ninive."
Paul Claudel
Rien n'est simple. A travers une bouteille en plastique en forme de vierge et remplie d'eau de Lourdes, l'humble pélerin de Lourdes voit la Mère de Dieu et sa propre Mère, pleine de compassion et de tendresse (Lourdes est la capitale des malades), mais l'intello ou le saltimbanque ne voient là que du plastoche de mauvais goût et en rigolent, ils ne pensent pas aux malades. Qui a tort et qui a raison ? Salomon répondrait : les deux mon capitaine. Mais il tencerait vertement celui qui blesse l'autre.