l'amour humain ne peut être assimilé à un travail

[suzanne-dijon]

Mon Père, Je n'ai jamais compris le le discours "utilitaire" et fonctionnel de l'Eglise concernant l'amour humain entre époux mariés. D'où vient cette obligation de faire des enfants dans une société de près de 7 milliards d'humains? On a l'impression à écouter le discours papal que Dieu est avide d'enfants, ce qui est assez puéril. L'amour humain ne peut être comparé à un travail. Le travail a un but, il satisfait un besoin social. L'amour est le seul acte humain entre deux êtres qui n'a d'autre fin que le bonheur des deux amants. Dans "le Cantique des Cantiques", les amants s'aiment voluptueusement, sans pudeur mais sans autre projet que l'amour et c'est pour cette raison que leurs paroles sont belles. L'amour est sans autre projet que l'amour. Je pense que Dieu n'a d'autre projet que d'aimer et que c'est absurde de lui faire compter des nouveaux-nés. Les prètres célibataires qui s'abstiennent volontairement de toute relation humaine, mieux aimer l'amour que nous autres couples mariés. Ce n'est pas très sérieux. Il y autant de gens égoïstes dans un monastère que dans la vie profane. C'est "panard" la vie de célibataire pour beaucoup. On nepeut pas vivre dans l'abstinence et la chasteté et expliquer aux couples comment ils doivent s'aimer. Est-ce que les couples donnent des leçons d'amour aux prètres? Evidemment non. J'aime mon mari. Nous nous aimons. Nous avons deux enfants. Nous n'en aurons plus. Je prends la pilule. Ainsi nous pouvons nous aimer librement et je pense que c'est ainsi que ce doit être. Les interdits de l'Eglise font partie de ce que je nomme le pharisaïsme ecclésiastique. Les prètres ne supportent pas de nous voir nous aimer sans nous imposer leurs règles. C'est dommage de vivre dans une telle incompréhension réciproque. Il y a eu un tel mépris à travers 2000 ans d'Eglise pour l'amour humain. Mépriser l'amour humain, c'est mépriser Dieu. Interdire aux époux de s'aimer s'ils ne veulent pas d'enfants c'est faire de l'amour un travail utilitaire. C'est mépriser Dieu.

[P. Joseph-Marie]

Permettez-moi seulement de vous demander : avez-vous lu les documents de cette Eglise pharisaïque qui jalouse votre amour charnel ? Ou avez-vous puiser cette « obligation de faire des enfants » ? Dans quel discours papal ? Ne croyez vous pas qu’il serait plus honnête d’échanger avec votre interlocuteur ecclésial à partir de ce qu’il publie et pas à partir de ce qu’on lui fait dire ?
Je suis prêt à débattre avec vous, mais à partir d’arguments fondés, et pas dans le vide des opinions générales qui ne brassent que du vent tout en prétendant tout savoir sur tout.
Juste pour « amorcer la pompe » : Dieu est amour, mais précisément : un amour infiniment fécond, sans quoi nous ne serions pas là pour échanger…

[Hannah]

Un des meilleurs livres que j'ai lu sur les relations dans le couple est celui de Jean-Paul II intitulé « Amour et Responsabilité ».

[Nathalie]

Suzanne, je me permets de vous conseiller le Cd du Père Verlinde intitulé "Réveille-toi ô toi qui dors". Il y traite avec beaucoup de finesse du sujet qui vous occupe et je crois que vous y trouverez de nombreux éléments de réponse. Libre à vous ensuite de lui faire part de vos désaccords, vous avez là une base solide sur laquelle vous appuyer et réfléchir car votre article m'apparaît quelque peu ... agressif

[Florian]

Bonjour,
je mangeais hier soir avec un ami qui, plus jeune, pensait fonder une famille chrétienne modèle, un désir profond et de longue date.
Puis la vie faisant, le Seigneur l'a appelé au sacerdoce.
Et pour parler clairement, c'est beaucoup plus de ne pas avoir des enfants, une descendance qui lui pèse, et la chasteté dans le célibat à laquelle il s'est engagé n'est que très "secondaire".
De mémoire, d'autres amis prètres ou moines traduisent plus ou moins ce sentiment, bien avant de parler d'affection ou de sensualité...
Voila qui peut faire réfléchir
Avez vous quelques avis?[/b]

[P. Joseph-Marie]

Il me semble que c’est profondément vrai, tout en ajoutant qu’il y a sans doute une évolution en fonction de l’âge de la personne. Je me souviens que tout enfant, j’avais été bouleversé au catéchisme de l’émotion du prêtre au moment où dans la conversation à bâton rompu qu’il avait avec nous, il nous avouait lui aussi que ce qu’il y avait de plus dur dans le célibat consacré, c’était de ne pas avoir d’enfants. Serrez un enfant dans ses bras, l’entendre dire « papa », est sans doute une des joies les plus profondes qui soient données à un homme sur terre. De même (plus encore ?) pour une femme, porter un enfant dans son sein, l’entendre l’appeler « maman ».
Mais la tendresse d’une époux(se), la fidélité de son amour au jour le jour, l’intimité du partage avec une âme sœur à qui on a tout donné et à qui on ne veut rien cacher, cela aussi est un trésor merveilleux, qu’il faut apprécier à sa juste valeur au moment de choisir (néanmoins !) le célibat pour le Royaume.
Tout est beau dans l’amour, car l’amour vient de Dieu, il est un reflet de sa gloire dans notre pauvre humanité ; ce ne peut en aucun cas être par mépris de l’amour – sous quelque forme que ce soit – que l’on peut choisir le célibat consacré, puisqu’au contraire ce choix prétend être l’option du « davantage » de l’amour. Comprenne qui pourra…