Elle perd sa foi

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

1- Pour ce qui est de la Somme Théologique, merci de revoir les références, car il n’y a que trois parties dans la Somme Théologique. J’ai vérifié dans les « Suppléments » : la question 60 traite du meurtre d’une femme surprise en flagrant délit d’adultère par son mari courroucé !
2- Selon l’anthropologie thomiste, le pécheur ne veut pas le mal en tant que tel : il ne le pourrait pas ; il recherche un bien, mais hélas un bien qui ne convient pas, parce qu’il contrarie un bien plus grand.
Saint Maxime le Confesseur écrivait déjà : « Puisque tout ce qui existe n’est créé que par Dieu et pour Dieu, et puisque Dieu est supérieur à ce qui a été créé par lui, l’homme qui abandonne Dieu, l’être incomparablement meilleur, pour s’adonner à ce qui est en dessous de lui, celui-là montre qu’il estime les créatures de Dieu plus que Dieu même. »
Le péché est ainsi a à la fois aveuglement de l’intelligence et faiblesse de la volonté conduisant à un acte libre qui manque son objectif : selon Saint Grégoire de Nysse, cité par Vladimir Lossky, « le péché est une maladie de la volonté qui se trompe en prenant pour le bien un fantôme de bien ».
Cet aveuglement conduit le pécheur à délaisser un bien supérieur pour se tourner vers un bien inférieur : « Le péché, explique Saint Augustin, n’est pas un désir tourné vers les natures mauvaises, mais un renoncement aux natures meilleures » ; et encore : « Pécher c’est s’attacher aux réalités temporelles et négliger les réalités éternelles ».
Thomas Merton se fait l’écho de cette position lorsqu’il écrit : « Le monde n’est ni pervers, ni illusoire : tout ce qui vient de la main de Dieu est bon, parce que tout porte l’empreinte de sa réalité et de son amour. C’est notre amour pour les choses créées lorsque nous les considérons comme des fins qui est mauvais et illusoire. Et si nous suivons le mirage de cet amour trompeur, il nous conduit à la mort éternelle : celle d’un esprit assoiffé de réalité, qui a dédié un amour infini à une ombre irréelle ! »
« Le mal, écrit le cardinal H. Urs von Balthasar, surgit exactement là où ce Dieu paraît insuffisant et où par conséquent l’homme s’en détourne pour regarder d’autres dieux. Le mal est cette aversion même. »

Corinne Cap
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Enregistré le : 12 févr. 2004

la mort d'un enfant, réponse à Marc Lachance

Message par Corinne Cap »

je comprends bien la détresse de votre amie. Laissez-lui du temps...
J'ai moi-même perdu, il y a quinze ans une fillette à l'âge de 6 jours et pour moi, c'était inacceptable. Le fait d'avoir la foi était pour moi un obstacle supplémentaire dans l'acceptation de ce qui nous arrivait. J'ai crié à Dieu mon désespoir et ma révolte et lui ai dit que la balle était dans son camp. Cela a pris du temps, mais Dieu m'a littéralement "réapprivoisée". Je suis maintenant paisible par rapport à ce qui s'est passé et le passage de ma fille sur terre est même devenu source de bénédiction.
La révolte fait partie du chemin de deuil et cela serait malsaint de l'occulter. Je crois fermement que Dieu est plus que jamais avec nous dans ces moments.

Verrouillé