J’en suis à me demander si votre question est ironique ou sérieuse !Maryvonne a écrit :Que veut dire "naître par l'opération du St Esprit"?
Jésus est à la fois son père et son enfant. Pas facile à comprendre. Est-ce un inceste? Comment imaginer un Dieu passant 9 mois dans l'utérus d'une femme? Si le St Esprit peut faire des miracles dans la façon de faire des enfants, je ne vois pas l'utilité des 9 mois de gestation. Ce mélange permanent de sérieux et de naïf nuit beaucoup à la foi des gens d'aujourd'hui.
L’expression « naître par l’opération du Saint Esprit » est tout simplement une périphrase du récit (inspiré) de l’Annonciation : elle exprime un élément central de notre foi, à savoir la naissance surnaturelle du Verbe de Dieu, qui a pris chair de notre chair par l’action mystérieuse de l’Esprit dans le sein de la Vierge Marie. Quant à expliquer le mystère, ce n’est pas de ma compétence : c’est en en vivant d’un mystère que nous nous laissons progressivement éclairer de l’intérieur par lui, et qu’il « prouve » sa vérité.
Par contre je ne comprends plus rien à la suite de votre propos, qui me semble franchement délirant : qui a jamais prétendu que Jésus est à la fois le père et le fils de Marie ? Trop facile de ridiculiser la foi ou l’Eglise en lui attribuant des inepties qui lui sont étrangères !
Qu’il est étonnant, stupéfiant, et tout ce que vous voudrez, que Dieu passe neuf mois dans le sein d’une femme, je vous le concède totalement ; mais Saint Irénée, méditant ce mystère, constatait que « ce qui n’est pas assumé n’est pas sauvé ». D’où il poursuit : Dieu a voulu tout assumer, y compris ce séjour intra-utérin, pour pouvoir sauver l’homme dans toute son intégralité. La différence entre son approche et la vôtre, est que Saint Irénée se situe à l’intérieur de la foi, et laisse le mystère illuminer son intelligence pour essayer de mieux comprendre ; alors que vous soumettez le mystère à l’évaluation de votre raison. Je peux vous garantir qu’à cette méthode, il ne restera bientôt plus rien de votre foi – pour autant bien sûr que vous soyez croyante. Je vous suggère une lecture attentive de l’Encyclique sur l’articulation entre la foi et la raison de Jean-Paul II.
Je ne peux pas réagir à la remarque suivante, qu’à nouveau je ne comprends pas.
Quant à la naïveté, ne trouvez-vous pas qu’il est bien plus naïf encore (à moins que ce soit de la présomption ?) de prétendre à partir de nos petites réflexions personnelles, que deux millénaires de christianisme seraient fondés sur quelques naïvetés ? Savez-vous que Sartre a osé dire qu’on ne devient pas philosophe en Occident sans avoir lui Augustin ? Que faites-vous de ces générations de Docteurs qui ont réfléchi bien plus profondément que nous sur tous ces problèmes que les théologiens en herbe s’imaginent « découvrir » aujourd’hui ? Je m’étonne vraiment comment de nos jours on se permet, jusqu’en milieu chrétien, de jeter un regard méprisant sur deux mille ans de christianisme, en oubliant que celui-ci a fondé notre culture et produit ses plus beaux fleurons de penseurs.
Je ne refuse pas de répondre aux vraies questions, celles qui cherchent à approfondir les interrogations que suscite la Révélation. Mais j’avoue avoir du mal avec les jugements superficiels sur des mystères dont on n’a même pas entrevu la profondeur.