Quel interet ?

[Safer]

Bonjour mon Père,
Je ne sais pas si j'ai bien tout compris et je vous serais gré de bien vouloir me corriger : si l'enfer n'est peuplé que de personnes qui refusent l'amour de Dieu jusqu'au bout, et que la vie sur terre est ce qu'elle est suite à notre péché ; Jésus ayant racheté nos fautes, à quoi sert-il encore de se "battre" sur terre dans le péché ?
Si Dieu pardonne tout à un sincère repentir, puisque nous ne nous sauvons pas nous-même, comment expliquer l'utilité de la vie sur terre ?
(La souffrance serait elle nécessaire avant d'entrer au royaume de Dieu ?)
Pour être honnête, c'est un peu par désespoir et surtout dans l'attente d'une réponse dont vous avez le secret que je pose cette question...
Je sais que les voies du Seigneur sont impénétrables, mais là, je ne sais plus...
A quoi bon...
Serais-je trop impatient

[P. Joseph-Marie]

« Que faisons-nous dans cette chienne de vie ? »
Je ne voudrais pas répondre comme un livre, car je pressens bien tout le poids de souffrance que cache cette question (même si vous ne la formulez pas exactement ainsi, je crois que c’est bien le sens de votre intervention).
Il y a des jours où effectivement on se le demande, et où on a envie de demander au Seigneur s’il n’aurait pas pu inventer un autre chemin pour arriver au ciel ?
Je crois qu’il me répond : « Ce n’est pas moi qui ai choisi pour vous ce chemin. Mais maintenant que vous vous êtes engagés sur cette voie douloureuse du péché et de ses conséquences, je suis venu vous y rejoindre et je marche avec vous comme avec les disciples d’Emmaüs. Aujourd’hui encore, j’écoute vos plaintes, je compatis à vos souffrances, et je vous réponds par ma Parole, si du moins vous l’écoutez comme je vous y invite ; je me laisse inviter à votre table pour partager avec vous le Pain eucharistique, et je me fais reconnaître à la fraction du Pain. Ne perdez pas courage ; souvenez-vous de ce que vous dit mon apôtre Paul : “ les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous” (Rm 8, 18). »