Mon père, comment concilier le fait que Dieu est éternelement le même, qu 'il est immuable dans sa plénitude, et tout les sentiments qu'on lui prète: colère, tristesse, joie. Ce qui pourrait supposer qu'il est soumis à des "variations".
De plus comment comprendre cette même immuabilité lorsque qu'on la confronte à l 'incarnation, qui au premier abord n'a rien d'immuable.
Merci beaucoup pour vos lumières.
immuabilité de Dieu
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- Enregistré le : 5 sept. 2003
Le Verbe éternel, immuable, s’incarne, prend chair de notre chair, et ce faisant, il entre dans le temps. Plus exactement, la conscience humaine de Jésus est temporelle, son humanité assume la condition spatio-temporelle liée à la corporéité matérielle. Mais sa Personne est celle du Fils unique de Dieu qui demeure uni au Père éternel tout en étant investi dans la temporalité par son incarnation. Ainsi donc seul le Fils est entré dans le devenir par le biais du corps qu’il a assumé, c'est-à-dire de sa nature humaine, mais sa nature divine demeure immuable.
Est-ce à dire que le Père - qui lui ne s’incarne pas - demeure totalement étranger au mystère de l’incarnation, et en particulier au drame de la passion ? Pour comprendre la « souffrance » du Père, il faut introduire une distinction : nous souffrons parce que nous sommes affectés par le mal, qui est une béance dans l’être, un manque par rapport à une plénitude. Pour Dieu il ne saurait en être ainsi. Sa souffrance ne procède pas d’un manque, mais d’un excès de son amour. Il souffre une passion d’amour qui procède de la perfection de son être et non d’un quelconque manque de plénitude.
Sur ce point, la doctrine théologique (révélée) prend ses distances par rapport à une réflexion purement philosophique qu’elle dépasse précisément sur ce caractère éminemment personnel d’un Dieu d’amour.
Est-ce à dire que le Père - qui lui ne s’incarne pas - demeure totalement étranger au mystère de l’incarnation, et en particulier au drame de la passion ? Pour comprendre la « souffrance » du Père, il faut introduire une distinction : nous souffrons parce que nous sommes affectés par le mal, qui est une béance dans l’être, un manque par rapport à une plénitude. Pour Dieu il ne saurait en être ainsi. Sa souffrance ne procède pas d’un manque, mais d’un excès de son amour. Il souffre une passion d’amour qui procède de la perfection de son être et non d’un quelconque manque de plénitude.
Sur ce point, la doctrine théologique (révélée) prend ses distances par rapport à une réflexion purement philosophique qu’elle dépasse précisément sur ce caractère éminemment personnel d’un Dieu d’amour.