Péché

[Corinne Cap]

J'ai un problème avec la notion de péché. Je ne sais pas si c'est la bonne rubrique ou si mes questions sont trop personnelles....
J'ai toujours pensé que la voix de la conscience était là pour m'éclairer, ne parle-t-on pas d'ailleurs d'examen de conscience . Mais une question me trouble: comment savoir si ce n'est pas un émanation de mon surmoi ? Cette voix est très sévère et accusatrice et je sens monter en moi presque une certaine révolte car au fur et à mesure que j'avance en âge, je me rends compte que ses injonctions sont impossibles à suivre. Je me sens perpétuellement inadéquate et anxieuse +++.
récemment, dans le cadre de mon travail ( je suis infirmière), j'ai eu un cours intitulé "mieux prendre soin de soi pour prendre soin des autres". Le formateur a évoqué 3 positions possibles qui motivent nos actions: d'après cette théorie, nous sommes soit "persécuteurs". soit "victimes" soit "sauveurs" ( en psychologie appelé triangle dramatique de Karpman ). Je me suis rendue compte que je fonctionne la plupart du temps comme "sauveur" , toujours prête à aider les autres, à rendre service, etc, jusqu'à l'épuisement ( j'ai fait un burn out l'année passée). En analysant plus en profondeur, je m'aperçois que ce mode de fonctionnement n'est pas si bon que ça. C'est emprunt d'orgueil et je cherche des bénéfice secondaires peu avouables tels qu'être indispensable, aimée et apréciée, etc. et de plus, cela peut maintenir l'autre dans un état de dépendance. Donc même quelque chose qui m'a semblé bon n'est pas si bon que ça... Je suis un peu déstabilisée. Je ne sais plus trop ou j'en suis.
J'ai aussi pensé que le péché est tout ce qui nous éloigne de Dieu . Mais alors je suis perpétuellement un état de péché, quand je regarde la TV au lieu de prier, et beaucoup d'autres choses. Je n'arrête pas de pécher et je ne puis faire autrement. Je n'arrive pas à prendre de bonne résolutions, car je sais deshormais que je ne peux les tenir . Je ne puis rien faire d'autre qu'accueillir le salut que Dieu m'offre par Jésus, car sinon je suis submergée. Mais si je devais me confesser, cela serait à chaque minute, car j'ai perpétuellement mauvaise conscience.
Tout cela est confus, j'espère que vous arriverez à démêler cet écheveau crépu

[P. Joseph-Marie]

Avez-vous remarqué que dans ce fameux triangle, il n’y a pas de « bonne » motivation ? Serait-ce donc que celle-ci est exclue a priori ? Je veux dire par là que ces analyses sont utiles pour purifier nos intentions ; mais vous ne pouvez en aucun cas réduire vos motivations à la seule attitude du « sauveur ». Ce travail vous a permis de prendre conscience qu’il fallait être vigilante à ne pas tomber dans cette attitude, qui peut représenter pour vous une pente glissante, due à un manque de confiance en vous-même. Mais ne vous réduisez pas à vos blessures !
Lorsque l’Esprit Saint nous révèle notre péché – et il est le seul à pouvoir le faire en vérité – cette découverte nous remplit certes de confusion, mais jamais de trouble, ni d’anxiété, ni de culpabilité morbide. La contrition est d’un autre ordre : elle est la douleur d’avoir fait souffrir l’Amour.
Nous péchons sans cesse, c’est vrai, au sens où nous actions ne sont pas orientées vers Dieu avec la pureté et l’intensité qu’elles devraient avoir. Mais dans la mesure où j’agis en conscience, faisant du mieux que je peux mon devoir d’état, et accueillant humblement la grâce que Dieu me réserve pour aujourd’hui, je peux avoir la paisible certitude que le Seigneur est avec moi dans mon cheminement vers la sainteté, qui restera toujours un don et jamais le fruit de mes efforts. Lorsque la « mauvaise conscience » vous trouble, confiez votre passé à la miséricorde de Dieu, votre présent à son Amour, et votre avenir à sa Providence ; et retrouvez la paix en vous réfugiant dans le Cœur de Marie.

[pierre]

Bonjour,
Hier j'étais en l'église du Sacré Coeur à Montmartre. Je n'allais pas bien et un péché me semblait être la raison de mon mal. Or il m'était impossible de voir; comme si la vie m'avait rendu aveugle. Lors de la confession avec le prêtre j'exprimais ce désarroi face à mon mal être du moment. Le prêtre me pardonna ce péché non reconnu et m'invita à prier en ce lieu magnifique. Alors en ouvrant ma Bible je suis tombé sur l'Evangile de Matthieu (18;21-22) sur le pardon des offenses. Et j'ai compris que dans la vie il ne suffisait pas de pardonner une fois pour pardonner mais qu'il fallait pardonner à chaque fois. C'est comme si on découvrait le pied de l'échelle sur laquelle il fallait monter pour grandir et que l'on se croyait arriver. Il faudra encore monter à l'échelle. J'ai compris que le péché dans un sens comme dans l'autre était une tentation. Souvent d'orgueil, soit parce que j'y suis arrivé donc je suis satisfait ou bien je l'ai fais et l'on m'a excusé de ma faute alors tout va bien. En fait, nos actes quels qu'ils soient sont inscrits et l'on ne nous en tient pas rigueur tant que nous sommes conscients de ce que nous sommes dans nos bonnes actions comme dans nos péchés. Lors de l'homélie le prêtre expliqua que la Foi était simple comme les Sacrements. Que ce n'était pas quelque chose de compliqué. Les sacrements sont simples comme un peu d'eau et d'huile pour baptiser et un peu de pain et de vin pour communier. La Foi et nos efforts pour ne pas pécher sont de même d'une simplicité redoutable. C'est pourquoi c'est si dur, car ce qui est simple est souvent compliqué pour l'Homme qui ne sait faire simple. Prions ensemble pour garder un coeur et un esprit simple.

[Brignano]

"Lorsque la « mauvaise conscience » vous trouble, confiez votre passé à la miséricorde de Dieu, votre présent à son Amour, et votre avenir à sa Providence ; et retrouvez la paix en vous réfugiant dans le Cœur de Marie."
Merci mon Père . J'essayerai de toujours me souvenir de phrase.