peut-on se forcer à aimer ?

Verrouillé
philippe

peut-on se forcer à aimer ?

Message par philippe »

J'ai beaucoup souffert du non-amour d'un de mes frères, il m'a toujours "détesté".. je passerai les brimades et souffrances par lesquelles je suis passée depuis toujours . J'ai pourtant, dirais-je humblement, tout essayé pour me rapprocher de lui, mais probablement que je n'ai pas su me faire aimer, que je n'ai pas su l'aimer. J'ai tellement souffert. Puis un jour en un parlant avec un prêtre, j'ai compris qu'à l'impossible nul n'était tenu, et que je devais me protéger pour ma femme et mes enfants, alors si on peut dire, j'ai pris le large..
Je ne dirai pas que cet éloignement m'a apporté la paix, mais il m'a évité bien des souffrances.. mais maintenant, je me pose la question de cette attitude, est-elle chrétienne ? peut-on se forcer à aimer quand l'autre vous détruit ? est-il possible d'aimer un frère qui vous veut-tant de mal ? que faire ?

Corinne Cap
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Enregistré le : 12 févr. 2004

Message par Corinne Cap »

Ceci est une réflexion que n'engage que moi et le Père Verlinde rectifiera si je suis trop à côté de mes pompes....
L'éloignement physique à mon point de vue n'est pas mauvais. c'est une protection pour vous et votre famille. Aimer votre frère, ce n'est en tout cas pas accepter de lui servir de "chair à pâté "!
Il y a un chemin étroit qui pourrait avoir des incidences sur votre vie très certainement et probablement même sur celle de votre frère. Il vous est offert de prier pour lui; vous pouvez confier votre souffrance à Dieu et lui demander de voir votre frère comme Lui le voit dans son amour . Demander la bénédiction de dieu sur votre frère ( c'est dans l'Evangile: priez pour vos ennemis...), dans tous les aspects de sa vie. Ceci est bien sûr plus facile à écrire qu'à pratiquer :) :) :)

philippe

peut on se forcer à aimer

Message par philippe »

j'aurais tellement aimé avoir une réponse du père J.M. !!

Olivier

Message par Olivier »

Bonjour,

Je pense que vous n'avez pas à vous forcer à aimer votre frère parce que vous l'aimez déjà.
La souffrance que vous vivez d'en être éloigné, les mesures que vous avez prises pour le rencontrer sont autant de preuves d'amour.
Sinon vous en seriez totalement indifférent.
Je crois que votre attitude est chrétienne, mais que vous ne pouvez pas obliger votre frère à vous aimer.
Ne s'est-il jamais exprimé sur les raisons pour lesquels il agissait de la sorte? Quelles sont ses blessures? Il serait peut être soulagé d'en faire part à quelqu'un et de se détacher de son fardeau.
Pensez à lui pour l'aider à se libérer de sa charge et continuez de protéger votre famille qui a elle aussi besoin d'affection et d'attention.

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Difficile d’intervenir après les réponses déjà données qui orientent le débat dans une direction franchement spirituelle. Ce n’est peut-être pas par là que j’aurais commencé ?

Olivier

Message par Olivier »

Bonjour Père,

Par où auriez-vous commencé ?
Votre avis peut peut être aidé, par une autre voie, notre ami Philippe.

P. Joseph-Marie
Messages : 1327
Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Bien sûr que c’est la charité qui doit triompher, mais il me semble qu’il faut préparer les voies de l’Esprit en faisant la clarté sur les sentiments qui m’agitent par la force des choses dans une telle situation. Les conflits entre frères et sœurs ont toujours pour enjeu l’amour préférentiel des parents. Pour aimer votre frère « en esprit et vérité » il faut commencer par lui pardonner, et donc il semble logique de savoir exactement ce que vous avez à lui pardonner. Pas seulement ses brimades (qui ne sont que ce qui dépasse de l’iceberg), mais les raisons profondes de cette rancœur, et peut-être par la même occasion, ferez vous la vérité sur vos propres sentiments.
Nous nous cachons tous (refoulons) nos sentiments inavouables, non par hypocrisie, mais parce qu’il n’est pas possible de vivre avec eux au jour le jour. Aller revisiter cette relation conflictuelle n’est ni du nombrilisme, ni du masochisme, mais encore une fois : un travail préparatoire pour pouvoir vraiment accueillir la grâce du pardon (à donner et à recevoir) et la grâce de la charité fraternelle. Mais je suis en train de vous esquisser la démarche de guérison intérieure que nous proposons. Croyez bien que ce n’est pas de la publicité détournée ! :oops:

Verrouillé