divinité

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olivier

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Message par olivier »

Bonjour à tous,

Depuis près d'un an, je me suis intéresé avec assiduité, (peut être trop, sans y être préparé et fort peu encadré), sur le contenu de la religion à laquelle j'ai adhéré par tradition familiale.

Ma curiosité m'a amené à lire de nombreux livres à caractère philosophique chrétien et non chrétien ainsi que des textes religieux qui suivent l'orthodoxie et enfin vos homélies que je lis très régulièrement avec la fiche préparatoire du mercredi.

Le sentiment qui prédomine chez moi est maintenant celui-ci:
Le chrétien adhère à une philosophie de liberté intérieure,
par l'accomplissement de soi il s'unit en corps et en esprit; le mal, les souffrances qu'il rencontrera tout au long de sa vie, le divisent, mais sa force est de rester fidèle à sa croyance dans l'adversité, ainsi, il se respecte en tant qu'être, il fait d'une difficulté une force. Sa force est l'amour de la Vie, la vie est ici bien plus que biologique, c'est, si le terme existait la Vivance de l'être, par le respect de l'autre et de soi. Jésus a été le symbole vivant de cette philosophie, il demeure l'exemple à suivre, à imiter.
Ce résumé n'est qu'un résumé, trop concis pour exprimer parfaitement mon sentiment et n'exprime sûrement que mon imparfaite connaissance de la vie de Jésus.

Mon problème est que je n'y vois pas de divinité, mais d'un choix de vie, d'un état d'esprit, d'une philosophie remarquable. Qu'est Dieu dans ma réflexion ?, Est-Il cette Vivance qui me chauffe le corps?

Mon chemin est encore long, j'ai besoin de vos réflexions pour m'aider dans ma recherche.

Dans l'attente impatiente de votre réponse, je vous remercie de l'attention que vous porterez à ma requête.

P. Joseph-Marie
Messages : 1327
Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Pour moi la foi est avant tout l’adhésion à la personne de Jésus, vrai homme, mais aussi et surtout vrai Dieu. Nous croyons que Dieu se révèle en son Fils, Jésus-Christ : en lui Dieu a pris un visage humain afin que je puisse le contempler ; il me parle dans un langage humain afin que je puisse l’écouter ; il assume un corps humain afin de pouvoir m’aimer concrètement. Tout l’Evangile témoigne de cette présence agissante de Dieu parmi les hommes, qui culmine dans sa Passion glorieuse. C’est là, dans le sacrifice de la Croix, que se révèle en pleine lumière la folie d’amour de Dieu, qui a livré sa vie pour nous alors que nous étions encore ses ennemis, afin de faire de nous ses fils. Etre chrétien, c’est vivre par le Christ, avec lui et en lui ; c'est pouvoir dire à Dieu "Abba", Père, dans l'Esprit Saint qu'il nous a donné.

olivier

Message par olivier »

Merci pour votre belle réponse.

Qu'il n'est pas simple d'être chrétien ! Jésus est un homme éclairé par sa volonté de vivre son unité, de partager, en l'enseignant, la foi qui le fait rayonner.
Vivre en lui, voilà qui est bien plus difficile que de vivre avec lui, il s'agit d'opter pour un abandon total. La vie en société, de parents et de citoyens actifs permet-elle autre chose que de juste vivre avec lui ?

Je pense que pour essayer de comprendre Jésus, il faut comprendre le peuple Juif et son histoire. Selon A. Chouraki (in Mon Testament) le tétragramme hébreu pour désigner Dieu est impronoçable et se traduirait par le "Nom sans nom", ce qui laisse entrevoir l'espoir infini d'un peuple en quête d'unité. L'esprit réducteur des hommes a traduit ce signe par le mot Dieu, avec ses idées de puissance et de justice. Le problème des traductions est qu'elles traduisent toujours aussi l'esprit du traducteur, avec ses craintes, l'ampleur de sa foi et l'esprit de son temps. Ne dit-on pas traduction, trahison ?

Fais-je fausse route en pensant que la quête d'unité d'un peuple est celui de chacune de ses occurences, soit chacun d'entre nous, et que le mot justice pourrait être remplacé par le mot justesse. Dans ce cas, nous savons si ce que nous faisons est juste ou non pour nous-même, en oeuvrant avec justesse, je me sens libre et détaché, proche de mon Mystère, de ma Vivance.

Voilà une bien longue réflexion, un peu désordonnée, mais c'est le résultat de l'emportement que suscite ce sujet qui m'est cher, car il peut révolutionner ma vie.

Merci de m'aider dans ma démarche par la réponse que vous ne manquerez pas de me donner.

P. Joseph-Marie
Messages : 1327
Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

La vertu de justice consiste à rendre à chacun ce qui lui est dû : l’adoration à Dieu, le service désintéressé aux autres et le respect à moi-même. Vous pouvez fort parler de « justesse », c'est-à-dire du devoir (en conscience) d’être « ajusté » à ce que nous sommes en réalité, c'est-à-dire en profondeur (c'est-à-dire dans l’intention du Dieu Créateur) au-delà de tous nos relents d’égoïsme, d’indifférence, de volonté de puissance. Or c’est précisément cette vérité profonde de notre être que Jésus vient nous révéler : il est vrai Dieu mais aussi vrai homme ; l’icône de l’homme selon le cœur de Dieu ; l’archétype de l’image divine que nous portons au plus profond de nous. Ressembler au Christ, s’est devenir ce que nous sommes en vérité. Il nous révèle ainsi cette part de nous-mêmes que le péché a occulté. C’est pourquoi nous disons que nous « re-connaissons » le Christ dans les Evangiles : car nous le connaissions déjà au fond de nous-mêmes, mais son souvenir s’était perdu, enfoui sous les fausses images ou les images déformées de Dieu et de nous-mêmes que nous portons en nous depuis que le péché fait son œuvre destructrice.

Olivier

Message par Olivier »

Merci,

Merci car votre réponse est formidable, vous m'avez répondu avec une telle justesse, que de bien belles perspectives s'ouvrent à moi.

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