Bonjour Père,
Ma question sera très brève, comment faut-il interpréter le combat de Jacob avec Dieu sur le gué de Jabbok?
Que représente Dieu pour que nous puissions nous battre avec lui, emporter le combat mais en en gardant des séquelles, Jacob sera blessé et il en boîtera toute sa vie ?
Cette question est née d'une discussion en famille où personne n'a pu apporter une réponse claire.
Il y a des rebellions contre Dieu qui seraient "autorisées" telle la colère de Job et le combat de Jacob?
Merci pour votre réponse.
Olivier
le gué de Jabbok
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fr. Dominique
- Site Admin
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- Enregistré le : 5 sept. 2003
Si Jacob luttre contre Dieu c'est d'abord parce qu'il est libre. Dieu désire notre collaboration ; il choisit de compter sur nous. Mais il ne nous oblige à rien. Et souvent nous luttons contre lui (sous différentes formes).
Que Dieu blesse Jacob montre simplement que Dieu ne peut compter que sur des gens qui se reconnaissent vulnérables. Si l'homme s'imagine être tout puissant et autonome, il ne peut entrer dans l'Alliance qui lui est offerte.
Jacob est de ceux qui avaient besoin de porter le poids une infirmité pour s'appuyer sur Dieu.
Que Dieu blesse Jacob montre simplement que Dieu ne peut compter que sur des gens qui se reconnaissent vulnérables. Si l'homme s'imagine être tout puissant et autonome, il ne peut entrer dans l'Alliance qui lui est offerte.
Jacob est de ceux qui avaient besoin de porter le poids une infirmité pour s'appuyer sur Dieu.
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olivier
rp jacob au gué de Jabbok
Cher Frère,
Est-il envisageable de voir les choses sous un autre angle.
Tôt au tard nous sommes, au cours de notre vie amenés à rencontrer Dieu, face à face (comme Jacob), sans pouvoir fuir (sa blessure à la hanche), pour notre plus grand bien (la fin de la parabole s'articule sur bénis-moi).
La fuite ne permet pas de trouver l'apaisement, on ne peut pas "dire du bien" de soi, (bénir = dire du bien de), elle n'autorise que la rancune, l'étouffement de l'amour propre, l'emprisonnement des hommes.
Est-il envisageable de voir les choses sous un autre angle.
Tôt au tard nous sommes, au cours de notre vie amenés à rencontrer Dieu, face à face (comme Jacob), sans pouvoir fuir (sa blessure à la hanche), pour notre plus grand bien (la fin de la parabole s'articule sur bénis-moi).
La fuite ne permet pas de trouver l'apaisement, on ne peut pas "dire du bien" de soi, (bénir = dire du bien de), elle n'autorise que la rancune, l'étouffement de l'amour propre, l'emprisonnement des hommes.
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fr. Dominique
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- Enregistré le : 5 sept. 2003
Merci de votre lecture. Vous avez raison de vouloir envisager le texte sous un autre angle, cela est toujours possible, et même toujours souhaitable. La Parole a tant à nous dire.
Cependant il faut veiller à ne pas trop malmener la lettre du texte, le déroulement du récit.
L'ange ne blesse pas Jacob pour l'empêcher de fuir. Jacob ne fuyait pas : il désirait ce combat. S'il fuyait c'était devant son frère, pour lui avoir volé la bénédiction. C'est pour cette bénédiction que Jacob se bat, parce qu'il l'a volée et qu'il est rongé par la question de savoir si une bénédiction volée est toujours une bénédiction.
Enfin, Jacob s'est battu contre l'ange : ce n'est pas à proprement parler une "rencontre face à face". Il voulait dominer Dieu, le maîtriser. S'il a été blessé, c'est d'abord pour qu'il comprenne qu'on ne s'assujettit pas Dieu...
Cependant vous avez bien perçu que la fuite de Jacob ne peut être une solution durable et viable, qu'on ne peut se donner soi-même le salut. C'est Dieu en effet qui organisera finalement la rencontre et la réconciliation des deux frères.
J'ai fait quelque part sur ce site un article commentant brièvement ce passage. Peut être pourrait-il vous aider à mieux percevoir les enjeux du récit lui-même, et ensuite, j'en serais heureux, vous permettra-t-il de proposer une interprétation nouvelle.
Cependant il faut veiller à ne pas trop malmener la lettre du texte, le déroulement du récit.
L'ange ne blesse pas Jacob pour l'empêcher de fuir. Jacob ne fuyait pas : il désirait ce combat. S'il fuyait c'était devant son frère, pour lui avoir volé la bénédiction. C'est pour cette bénédiction que Jacob se bat, parce qu'il l'a volée et qu'il est rongé par la question de savoir si une bénédiction volée est toujours une bénédiction.
Enfin, Jacob s'est battu contre l'ange : ce n'est pas à proprement parler une "rencontre face à face". Il voulait dominer Dieu, le maîtriser. S'il a été blessé, c'est d'abord pour qu'il comprenne qu'on ne s'assujettit pas Dieu...
Cependant vous avez bien perçu que la fuite de Jacob ne peut être une solution durable et viable, qu'on ne peut se donner soi-même le salut. C'est Dieu en effet qui organisera finalement la rencontre et la réconciliation des deux frères.
J'ai fait quelque part sur ce site un article commentant brièvement ce passage. Peut être pourrait-il vous aider à mieux percevoir les enjeux du récit lui-même, et ensuite, j'en serais heureux, vous permettra-t-il de proposer une interprétation nouvelle.
