célébration de la Parole (sans eucharistie)

Verrouillé
Geneviève

célébration de la Parole (sans eucharistie)

Message par Geneviève »

Je me questionne sur les célébrations de la Paroles du dimanche sans eucharistie :

J'ai dans un premier temps eu peur de ces célébrations qui "remplaçaient" les messes en en retirant l'essentiel... mais en découvrant petit à petit combien il y avait de chrétiens (même pratiquants) qui ne croyaient plus à la présence réelle... j'ai révisé mon opinion.

L'eucharistie "source et sommet" de notre foi doit toujours ête proposé en priorité, mais pour ceux qui n'y croient plus (ou pas encore) on peut aussi proposer des temps de partage autour de la Parole (à condition bien sûr de ne pas choisir des horaires incompatibles avec la messe du secteur par exemple).

Jésus n'a pas rompu le pain devant les foules, mais devant ces apotres seulement (non ?), à la foule il se contentait au début de paraboles...ne doit on pas (au point où l'on en est) faire de même avec notre foule "incrédule" ?

Merci de votre réponse.

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Vous vous situez dans une perspective pédagogique qui se défend jusqu’à un certain point. Car il ne faut pas confondre la célébration dominicale avec un cours de catéchèse. Je veux dire que les chrétiens invités à participer à l’Eucharistie sont supposés avoir la foi en la présence réelle et savoir de quoi il retourne dans le mystère eucharistique. Certes s’ils ne le « savent pas » il faut d’abord les informer, mais la catéchèse qui délivre cette formation ne devrait pas remplacer la célébration eucharistique, mais y préparer.
Je ne suis certes pas opposé aux célébrations de la Parole, à condition qu’elles fassent référence à l’Eucharistie et y conduisent. Le risque n’est pas illusoire d’une « protestantisation » de nos assemblées, qui ne ressentiraient plus le besoin de l’Eucharistie.
Votre objection me semble surtout concerner la célébration de l’Eucharistie lors des mariages ou des enterrements, qui rassemblent souvent bon nombre de personnes plus ou moins éloignées de la foi, et qui trop souvent communient « pour faire comme tout le monde ». Je comprends fort bien les prêtres qui ne célèbrent plus l’Eucharistie dans de telles circonstances, même s’il est regrettable de ne pas pouvoir avoir accès à la plénitude eucharistique dans les cas mentionnés.
Par contre pour ce qui est du rassemblement dominical, il me semble que les personnes qui y viennent sont motivées, donc qu’il faut tout faire pour leur offrir le meilleur de ce que Dieu désire leur donner, à savoir l’Eucharistie. Avec une préparation adéquate bien sûr, mais qui aboutit à la célébration intégrale du sacrifice de la Messe, et ne s’arrête pas à la seule Table de la Parole.

Marie 1

Parole et liturgie

Message par Marie 1 »

Je pense qu'il ne faut pas confondre les ADAP (assemblées dominicales en l'absence de prêtre) qui ne devraient être qu'un pis-aller auquel il ne faudrait pas se résigner, ni trop s'habituer parce qu'on s'y retrouverait sympathiquement entre laïcs et d'autres partages de la Parole qui pourraient ou non prendre la forme d'une célébration liturgique. Si par exemple en cours de semaine certains se réunissaient pour préparer la messe du dimanche et échanger sur les textes, leur participation dominicale et leur compréhension du sens de la liturgie ne pourraient qu'augmenter.

La célébration de l'eucharistie n'est pas à la convenance des baptisés et ne doit pas dépendre de leur "compétence" ou de leur degré de compréhension mais, instituée par le Christ, elle est indispensable à la vie de l'Église, comme l'a redit récemment Jean-Paul 2. Ce sont les chrétiens que l'on doit former et pas l'eucharistie que l'on doit mettre "sous le boisseau".

Par contre, il faut justement réagir à sa "banalisation" et au fait que certains communient sans comprendre ce qu'ils font et cette pédagogie peut aussi se faire pendant la célébration dominicale pour ceux qui ne viennent à l'église que ce jour là. Il faudrait creuser le "désir" de communier, ce qu'on appelait (quand la communion n'était pas très fréquente) la "communion spirituelle" .

C'est d'ailleurs tout le sens des sacrements qu'il faudrait revoir car on est passé d'une période où on ne communiait qu'après s'être confessé comme si on était alors plus "digne" de le faire à une période où, puisqu'on peut communier sans s'être confessé, on ne se confesse plus du tout. Alors que le sacrement de la réconciliation est important "en lui-même" par ce qu'il signifie aussi du Salut donné.

Pour revenir au sujet, dans l'église primitive et tard encore dans le rite oriental, on distinguait la première partie de la messe (liturgie de la parole (qui permettait un enseignement et qui s'appelait liturgie des catéchumènes) de la seconde partie ( la célébration du mémorial du mystère pascal, à partir du credo) avant laquelle les catéchumènes (et en général les non-baptisés) étaient "renvoyés" et les portes fermées.
De plus, l'enseignement sur le sens de cette célébration ne se faisait pas de manière théorique avant d'y participer mais en lien avec elle puisqu'elle est le centre de notre foi et que l'achèvement de la catéchèse des catéchumènes se faisait au moment du dernier carème et autour de la nuit pascale (point culminant de l'année liturgique) au cours de laquelle ils étaient baptisés par la "catéchèse mystagogique" qui les ouvrait à la compréhension des mystères auxquels ils pouvaient enfin participer.

J'ai dit cela de mémoire mais je ne pense pas avoir fait trop d'erreurs.

Ceci dit, les temps ayant changé, peut-on vraiment affirmer que ces non-chrétiens respectueux ou sympathisants qui assistent à l'occasion d'un mariage ou de funérailles par exemple à une célébration eucharistique fervente (et parfois même communient !!) n'en sont pas touchés ? Et qui sommes nous pour juger de leur foi ? Et de l'action de l'Esprit en tout homme ?

Marie



Attention : J'ai légèrement modifié ce message par rapport au premier

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