En partant du jugement dernier.

[Jean-Louis HUMBERT]

Jugement dernier...???!!!!
Ce message, formulé non sans quelques temps d'hésitation n'est en fait constitué que de remarques un peu désordonnées qui me sont venues à la lecture du dernier message de Paul-Henry et de son "inquiétude" à l'idée que la notion de tout pardonner inclue quelque part la notion de tout autoriser. Je n'ai pas mis ce message à la place d'une réponse car je ne suis pas sur qu'il en soit vraiment une.

En fait, j'ai besoin de vos observations, de vos remarques et de vos critiques sur ce qui suit.

Que nous ayons du mal à accepter l'idée que tout puisse être pardonné, il me semble difficile qu'il en soit autrement, notre justice ne trouve pas juste que l'ouvrier de la onzième heure soit payé autant que celui de la premiére heure. La sagesse et la justice des hommes ne sont pas celles de Dieu, remarque bien banale, mais ne l'oublions nous pas trop souvent ?

Que nous soyons intrigués, voir inquiétés de l'instant du "Jugement dernier" là encore, quoi de plus humain (j'allais dire naturel). Mais je me demande s'il n'y a pas dans cette attitude (qui est aussi la mienne) un certain manque de confiance ?
Ne faut-il pas prendre conscience que lorsque nous essayons de nous imaginer cet instant nous sommes face à des limites qu'il nous faut savoir accepter ?

Je serais fort surpris d'être, le jour du jugement dernier face à un tribunal semblable à celui d'un palais de justice, et tout aussi surpris de voir une balance sur laquelle sont pesées mes bonnes et mes mauvaises actions !

Et pourquoi à cette instant ne serions nous pas nos propres juges. L'enfer pourrait alors être la contemplation des fautes que nous ne parviendrons pas à nous pardonner nous-même car quelque part dans notre esprit (excusez moi, le mot n'est pas approprié) ces fautes, les notres, sont impardonnables. Prendrait alors toute son importance le fait que le seul péché impardonnable soit de ne pas croire que tout est pardonnable par l'Esprit Saint dans le Christ.

Enfin, pour terminer ce trop long message, Je me demande si trouver une réponse définitive à nos questionnements est important. Est-il d'ailleurs possible de répondre vraiment à ces questions comme l'on solutionne un problème de maths ou autre ? Nous ne sommes plus sur le terrain de nos mots, de notre pouvoir d'abstraction, de notre sagesse ou de notre justice.

Ce qui nous est finalement demandé n'est-il pas de savoir, à un moment où à un autre s'abandonner à Dieu en toute confiance, comme un enfant sait le faire ?
Il me semble que l'important est de s'interroger car interroger c'est chercher et nous devons chercher Dieu.
Il me semble que la seule vraie réponse à ces question se trouve dans le silence, silence du corps, de l'esprit et du coeur.

Comme il est simple de raisonner et comme il est difficile de transformer nos conclusions en actes !

Suis-je à côté de la "plaque"? Je ne sais que penser de mes lignes.

[Paul- Henry]

Je suis bien d'accord avec vous. Nous nous posons trop de questions au lieu de nous abandonner "confiant" dans le Christ. Mais il est vrai que nous vivons dans le monde, et que notre pratique de la "foi" se nourrit de nos lectures, de nos influences... avant même, souvent de se nourrir de la parôle et de l'Eucharistie...

Je pense qu'il faut laisser notre coeur ouvert à une vraie conversion. C'est cette "vraie" conversion qui ré-ajustera nos questionnements et raisonnements, ainsi nous nous laisserons guidés... dans la confiance....

On le voit, plus nous avons confiance, moins nous nous posons de questions... Prions pour que l'Esprit Saint viennent nous inspirer et convertir nos coeur de pécheur.

En union,


NB: dans mon "inquiétude" ce n'etait pas le fait que tout puisse étre autorisé (car si tout est autorisé, il n'y a pas de jugement), mais le fait qu'aux yeux mortels, il y ait une "injustice du monde" . Qu'un Saint et un Monstre soient sur le même plan devant Dieu au moment de la "naissance au ciel"... Mais j'ai compris la nécessité du Purgatoire....

[Patrick]

Tout n'est sans doute pas pardonnable, puisque le Christ lui-même annonce que le péché contre l'Esprit (impénitence finale en toute connaissance de cause et désespérance de Dieu?) n'est pardonnable ni dans ce siècle ni dans les suivants(le purgatoire). Difficile de parler d'instant du jugement puisqu'il s'opérera pour toute l'éternité et sans doute hors du temps. D'ailleurs le monde a déjà été jugé,et nous aussi avec ceux qui nous ont précédés et ceux qui viendront après nous. Difficile aussi pour notre esprit humain de raisonner en dehors de l'espace et du temps qui sont des notions contingentes à la création.
Je ne crois pas que nous puissons devenir nos propres juges par une connaissance totale et ultime de nos péchés, ce serait ursuper la place de notre Créateur. Notre liberté reste certainement subordonnée au plan d'amour de Dieu sur nous, qui veut tous nous sauver, mais pas malgré nous ou sans nous...
Difficile enfin de concevoir la justice de Dieu quand on a déjà du mal à percevoir la grandeur de son Amour, qui n'a sans doute d'égal que lLui- Même, puisque Dieu est Amour.
Je pense plutôt pour les damnés à quelque chose d'analogue au péché des anges, commis mystérieusement en pleine connaissance de cause et de manière irrévocable.

[Florian]

Je voudrais juste ajouter une notion.

En effet Dieu, avec notre accord (et ce n'est pas un "je veux bien" intellectuel), aussi faible soit il sauve qui Il veut. Il fait ce qui Lui plait (et c'est parfaitement juste, bon et miséricordieux).

Mais il ne nous cache pas que certains seront grands et d'autres moins dans le royaume. Je veut pas dire petit, puisque que justement il sagit d'être petit. St Benoit compare le chemin du ciel a une échelle que l'on monte, justement en la descendant.

Chacun -au ciel- sera comblé certe (et donc tout a fait satisfait!), mais on a toujours interet a courrir dans les chemins du Seigneur car la récompence est variable, et pas que pour nous même, il fait grâce a des milliers a qui l'aime et garde ses commandements: je soupçonne que ce grand nombre puisse s'accroitre grace a nos "efforts" ou plutôt a notre disponibilité a Sa volonté .

Voila, c'est un avis, si des spécialistes souhaitent approfondir...

Florian

[P.Joseph-Marie]

La petite Thérèse prend la comparaison de différents vases. Au ciel tous les vases seront remplis à raz bord de la vie divine. En ce sens tous jouiront du bonheur en plénitude ; nul ne sera en manque. Mais tous les vases n’auront pas la même taille. Or il dépend aussi de nous – et pas seulement de l’acte créateur – que notre capacité soit grande ou petite : elle se creuse ici-bas à la mesure de notre désir de Dieu.

[Sauveur]

Je ne vois pas très bien le "bonheur en plénitude" avoir plusieurs tailles. Cette idée de hierarchie me gène. Je ne comprends pas, puisqu'il y a plénitude pour tous.

[P.Joseph-Marie]

Ce n’est précisément pas une hiérarchie, puisque tous nous jouirons du même Dieu ; mais Celui-ci ne peut se donner que dans la mesure où nous nous serons rendus capables de l’accueillir. Cette capacité sera « pleine », et en ce sens nous serons tous comblés dans la mesure de notre disponibilité acquise.