Glossolalie

[Jean-Guy Rousseau]

Bonjour père Verlinde,
nous commencerons un ministère de guérison et libération intérieure à l'automne.
Déjà, des personnes de l'équipe pastorale qui sont loin du renouveau, me font sentir qu'ils n'apprécieront pas ce charisme.

Le comité de l'Équipe d'Intercession Saint-Joseph, c'est ainsi que nous nous appelons, avait déjà décidé de préparer, à l'intention des participants, un très petit document concernant ce charisme afin qu'il n'y ait pas de surprise.

Nous sommes une quinzaine dans cette équipe et tous sont d'accord pour utiliser ce don même si 4 ou 5 n'ont pas encore ce don.

Personnellement, c'est un don d'abandon à l'Esprit Saint, une louange quand il n'y a plus de mots et à mon avis cela prends de l'humilité et de la foi.

Aussi, après un chant en langue, notre esprit est comme libéré et accueille plus facilement des actes à poser ou des paroles à dire ou des paroles reçues pour soi-même.

Il me semble que cela fait partie de l'enfance spirituelle. Cela me fait penser également au chant grégorien. D'ailleurs, le chant en langue est apparu après que le chant grégorien ait à peu près disparu.

J'aimerais savoir si ce que je viens d'exprimer est correct et j'accueillerais volontiers de votre part, d'autres raisons d'utiliser ce don afin de bien faire le petir document en question.

Si l'équipe pastorale et le cpp nous interdisent d'utiliser de don, je me plierai à leur demande, car je suis certain que notre Seigneur trouvera d'autres moyens de nous instruire puisque nous obéissons, j'en serai cependant navré de voir des croyants décider des dons de l'Esprit à employer ou à rejeter.

Nous n'entendons pas chanter en langues toute la soirée, 2 à 3 fois serait bien je pense. Nous entendons être à l'écoute de l'Esprit; si c'est une fois, ce sera une fois.

Nous entendons également prier en langue à voix basse lorsque nous recevrons des personnes en consultations où nous prierons sur les gens.
Nous croyons que c'est un outil à peu près indispensable.

Merci pour vos conseils et merci de prendre tout ce temps pour nous écouter.


PS. J'ai écouté les 2 cassettes vidéo enregistrées à Ottawa où vous faites votre témoignage. Très très bien. Je les ai écouté 2 fois afin que ce soit pleinement entré dans mon esprit. Je vois très clairement que tout ce que vous dites est vrai. J'ai déjà commencer à faire des consultations, et grâce à vous, je sais où j'en suis. Je dois dire que les résultats sont très positifs. Merci !

[P. Joseph-Marie]

Je ne suis pas sûr d’avoir tout compris mais vous me corrigerez.
Je lis deux choses dans votre intervention :
- une demande concernant le chant en langue ;
- dans le contexte d’un groupe d’accueil exerçant un ministère de délivrance et de guérison.

En ce qui concerne le chant en langue, Saint Paul est très clair : certes, c’est le plus petit des dons, mais l’Apôtre se « vante » de parler en langue plus que ceux à qui il s’adresse (1 Co 14, 18) ! Il me semble que c’est le don « préliminaire », qui fait l’unité de l’assemblée et libère les autres charismes. Il ne faut donc ni le mépriser ni le délaisser, sans pour autant lui donner trop de place. Votre proposition de reprendre de temps en temps un chant en langue commun, et de poursuivre par un chant intérieur, me semble tout à fait juste.
Je ne crois pas que c’est au chant en langue que vous pensiez lorsque vous exprimiez votre crainte de voir le cpp vous interdire d’utiliser ce don. Il s’agit sans doute du ministère de guérison et surtout de délivrance.
Sous le terme « ministère de guérison » on peut mettre différentes choses, et c’est peut-être ce qu’il faudrait expliquer aux responsables. Il y a les charismes de connaissance et de guérison, ou encore de miracle dont parle Saint Paul toujours dans la même lettre. Il est vrai que les personnes peu habituées aux ministères charismatiques se méfient parfois de ces dons quelque peu spectaculaires. Mais il y a aussi le charisme de compassion, d’accueil, d’écoute, de conseil, de prophétie etc., autant de dons très utiles pour le cheminement de guérison intérieure et qui en général font beaucoup moins « peur ».
Pour ce qui est du ministère de délivrance, c’est surtout le charisme de discernement et la parole d’autorité qui sont nécessaires, sans oublier bien sûr les autres dons comme la prophétie ou la connaissance. Les réticences sont en général encore plus grandes envers ce ministère, car les autorités craignent – à juste titre – des débordements dus à une manque d’expérience et de discernement, ou par une exaltation déplacée. Il est vrai qu’on peut faire bien des dégâts en prononçant à la légère des prières de délivrance sur des personnes psychologiquement fragiles. Ce qui explique l’extrême prudence des autorités. C’est pourquoi je vous suggère de vous faire aider d’une personne compétente dans le domaine psychologique, qui pourrait vous accompagner dans le discernement, et être caution auprès des autorités de la prise en charge de la dimension psychologique des personnes qui s’adressent à vous.