Je voudrais savoir : est-il convenable pour un simple laïc de prier la Liturgie des Heures? Est-ce une prière "réservée" aux ecclésiastiques? Ce type de prière (essentiellement vocale, les lectures sont nombreuses) ne risque-t-elle pas de nuire à la vie d'oraison en "intellectualisant" par trop la prière?
Par ailleurs, j'avoue que je suis gêné dans ma prière quotidienne : je voudrais méditer l'Evangile du jour, les textes du dimanche, les éléments de patristiques que l'office des lectures nous donne à méditer chaque jour, dire mon chapelet... Mais naturellement, le temps vient à me manquer. Comment discerner la prière qui nous convienne le mieux pour chaque jour? Et lorsqu'on a choisi, doit-on s'en tenir à la même "forme" de prière? Peut-elle évoluer? Si oui, peut-elle être différente chaque jour?
Merci de vos éclaircissements!
Liturgie des Heures/La prière
Re: Liturgie des Heures/La prière
Le Saint Père encourage les laïcs à prier la Liturgie des Heures. C’est une des raisons pour lesquelles il commente les psaumes des Laudes et des Vêpres durant ses catéchèses du mercredi matin.
La liturgie des heures peut vous aider à structurer votre prière, mais vous n’êtes pas « tenu » ni à tous les offices, ni à leur intégralité. Les principaux offices sont les Laudes et les Vêpres, mais ils sont un peu plus longs que les autres. L’office des complies clôture très bien la journée : il est court, et le choix des hymnes, psaumes et lectures est très bien fait.
Je crois que le choix des « exercices spirituels » dépend de la spiritualité pour laquelle vous avez opté. Si vous êtes « oblat bénédictin », vous donnerez la priorité à la prière des psaumes et à la lectio divina. Si vous vous nourrissez d’une spiritualité mariale, vous préférerez méditer le chapelet voire le rosaire.
Il me semble qu’il faut tâtonner jusqu’à ce que vous ayez trouvé une formule qui vous convienne, en ayant soin de ne pas vous étouffer dans une surabondance de prières qui nuirait à l’intériorisation.
La centralité devrait toujours revenir à l’Eucharistie et la Parole de Dieu. C’est à partir de ces pôles que devrait se structurer le reste de votre vie de prière.
La liturgie des heures peut vous aider à structurer votre prière, mais vous n’êtes pas « tenu » ni à tous les offices, ni à leur intégralité. Les principaux offices sont les Laudes et les Vêpres, mais ils sont un peu plus longs que les autres. L’office des complies clôture très bien la journée : il est court, et le choix des hymnes, psaumes et lectures est très bien fait.
Je crois que le choix des « exercices spirituels » dépend de la spiritualité pour laquelle vous avez opté. Si vous êtes « oblat bénédictin », vous donnerez la priorité à la prière des psaumes et à la lectio divina. Si vous vous nourrissez d’une spiritualité mariale, vous préférerez méditer le chapelet voire le rosaire.
Il me semble qu’il faut tâtonner jusqu’à ce que vous ayez trouvé une formule qui vous convienne, en ayant soin de ne pas vous étouffer dans une surabondance de prières qui nuirait à l’intériorisation.
La centralité devrait toujours revenir à l’Eucharistie et la Parole de Dieu. C’est à partir de ces pôles que devrait se structurer le reste de votre vie de prière.
Les différentes spiritualités
Matthieu demande aussi si le type de prière choisie peut différer chaque jour. Personnellement, après avoir essayé de tout conjuguer chaque jour (le chapelet, la lithurgie des heures et l'oraison), j'ai compris que ma prière perdait en qualité.
A présent, je garde quotidiennement la prière du coeur avec Jésus surtout quand je n'ai pas l'occasion de communier et je choisis de méditer soit le chapelet, soit la lithurgie des heures selon ce qui me semble le plus adéquat avec le temps dont je dispose au jour le jour. Et cette alternance a l'avantage de ne pas sacrifier le chapelet au profit de la prière des heures, et inversement.
Je voulais également poser une question au Père car le sujet s'y prête. Je songe de plus en plus profondément à me consacrer au Seigneur. Ma santé ne me pemettant pas de vivre au sein d'une communauté religieuse, je pense plutôt à une oblature ou un laïcat consacré, mais il y a une telle diversité de fraternités que le choix se complexifie à mesure que j'en découvre ! En quelques lignes, vous serait-il possible de me donner les grandes priorités des principaux ordres, car pour moi, en lisant les différentes chartes et livres de vie, j'ai bien l'impression qu'ils sont quasi-identiques ! Et c'est seulement aujourd'hui à travers votre réponse toute simple que je comprends la ligne directrice de la prière des bénédictins !
Un grand Merci !
A présent, je garde quotidiennement la prière du coeur avec Jésus surtout quand je n'ai pas l'occasion de communier et je choisis de méditer soit le chapelet, soit la lithurgie des heures selon ce qui me semble le plus adéquat avec le temps dont je dispose au jour le jour. Et cette alternance a l'avantage de ne pas sacrifier le chapelet au profit de la prière des heures, et inversement.
Je voulais également poser une question au Père car le sujet s'y prête. Je songe de plus en plus profondément à me consacrer au Seigneur. Ma santé ne me pemettant pas de vivre au sein d'une communauté religieuse, je pense plutôt à une oblature ou un laïcat consacré, mais il y a une telle diversité de fraternités que le choix se complexifie à mesure que j'en découvre ! En quelques lignes, vous serait-il possible de me donner les grandes priorités des principaux ordres, car pour moi, en lisant les différentes chartes et livres de vie, j'ai bien l'impression qu'ils sont quasi-identiques ! Et c'est seulement aujourd'hui à travers votre réponse toute simple que je comprends la ligne directrice de la prière des bénédictins !
Un grand Merci !
Re: Les différentes spiritualités
Je crains d’être un peu caricatural, en raison de l’ampleur du sujet et du volume volontairement limité de ces mails.
Il faut d’abord distinguer entre les ordres « contemplatifs » et les ordres « actifs ». Les premiers sont davantage orientés vers la prière, les seconds vers l’apostolat. Parmi les contemplatifs, je citerai : les chartreux, les bénédictins, les trappistes, les carmes ; mais aussi les franciscaines, les clarisses, les visitandines.
Les ordres actifs sont bien plus nombreux : les jésuites, les salésiens, les passionnistes, et la multitude d’ordres enseignants, soignants, etc.
Nous pourrions situer les ordres « mendiants » - dominicains et franciscains - entre les deux catégories précitées. Il s’agit plutôt d’ordres conventuels semi-contemplatifs.
Les ordres se réfèrent à une Règle ou à des Constitutions, dans lesquelles sont exprimées les intuitions du fondateur. Il s’agit toujours de vivre un aspect de l’unique Evangile, c'est-à-dire d’imiter un aspect particulier de la vie de l’unique Seigneur Jésus Christ - d’où les points de ressemblance. Mais en même temps, les différences ne sont pas négligeables. Il est donc important de bien comprendre la finalité du fondateur, et de bien saisir la logique des moyens qu’il propose pour rejoindre cette fin.
Les différences au niveau de la vie communautaire, de la prière individuelle et communautaire, etc. s'expliquent en effet à la lumière des vocations-missions différentes des divers ordres.
NB - Si ce n'est pas trop indiscret, il serait bon que vous précisiez quel problème de santé vous empêche de vivre une vie consacrée.
Il faut d’abord distinguer entre les ordres « contemplatifs » et les ordres « actifs ». Les premiers sont davantage orientés vers la prière, les seconds vers l’apostolat. Parmi les contemplatifs, je citerai : les chartreux, les bénédictins, les trappistes, les carmes ; mais aussi les franciscaines, les clarisses, les visitandines.
Les ordres actifs sont bien plus nombreux : les jésuites, les salésiens, les passionnistes, et la multitude d’ordres enseignants, soignants, etc.
Nous pourrions situer les ordres « mendiants » - dominicains et franciscains - entre les deux catégories précitées. Il s’agit plutôt d’ordres conventuels semi-contemplatifs.
Les ordres se réfèrent à une Règle ou à des Constitutions, dans lesquelles sont exprimées les intuitions du fondateur. Il s’agit toujours de vivre un aspect de l’unique Evangile, c'est-à-dire d’imiter un aspect particulier de la vie de l’unique Seigneur Jésus Christ - d’où les points de ressemblance. Mais en même temps, les différences ne sont pas négligeables. Il est donc important de bien comprendre la finalité du fondateur, et de bien saisir la logique des moyens qu’il propose pour rejoindre cette fin.
Les différences au niveau de la vie communautaire, de la prière individuelle et communautaire, etc. s'expliquent en effet à la lumière des vocations-missions différentes des divers ordres.
NB - Si ce n'est pas trop indiscret, il serait bon que vous précisiez quel problème de santé vous empêche de vivre une vie consacrée.
Re: Les différentes spiritualités
Je vous remercie de ces renseignements, mon Père. Je songe moi aussi à consacrer ma vie au Seigneur. Je serais plutôt par un ordre dont la règle est celle de saint François d'Assise, que j'admire beaucoup.
Re: Les différentes spiritualités
Votre réponse m'éclaire, elle m'a amenée à méditer sur nos limites humaines car je n'avais pas précisément saisi qu'il s'agissait de vivre profondément UN aspect particulier de la vie de notre Seigneur. Et je comprends combien le discernement est important en cette matière car notre personnalité est appelée à se déployer à travers ce choix. Et sa cohérence se dessine à partir de nos préférences personnelles.
Comme vous me posez la question, peut-être me trompe-je mais je pense en effet que la fragilité de ma santé est un obstacle à la vie consacrée. Je souffre d'allergies qui se déclarent le plus souvent sous forme de rhino-pharyngites ou de sinusites, à raison d'une dizaine d'épisodes par an. Et en général ces infections sont précédées d'insomnies et de maux de têtes très douloureux. J'avais écrit un post à ce sujet sur ce forum ("Comment offrir sa souffrance") et vous m'aviez beaucoup aidé à donner un sens à tous ces maux.
Hypersensible aux allergènes, au froid, aux virus ambiants, je crains d'être davantage exposée au contact d'une communauté, et surtout de manquer totalement de force au moment des crises de céphalées, l'emploi du temps des moniales incluant les laudes très tôt le matin ! Compte tenu aussi de mon activité artistique (je suis plasticienne), il me semble peut-être plus adéquat de vivre seule, tout en étant rattachée à un monastère. De là, cette question du laïcat consacré.
Comme vous me posez la question, peut-être me trompe-je mais je pense en effet que la fragilité de ma santé est un obstacle à la vie consacrée. Je souffre d'allergies qui se déclarent le plus souvent sous forme de rhino-pharyngites ou de sinusites, à raison d'une dizaine d'épisodes par an. Et en général ces infections sont précédées d'insomnies et de maux de têtes très douloureux. J'avais écrit un post à ce sujet sur ce forum ("Comment offrir sa souffrance") et vous m'aviez beaucoup aidé à donner un sens à tous ces maux.
Hypersensible aux allergènes, au froid, aux virus ambiants, je crains d'être davantage exposée au contact d'une communauté, et surtout de manquer totalement de force au moment des crises de céphalées, l'emploi du temps des moniales incluant les laudes très tôt le matin ! Compte tenu aussi de mon activité artistique (je suis plasticienne), il me semble peut-être plus adéquat de vivre seule, tout en étant rattachée à un monastère. De là, cette question du laïcat consacré.
Re: Les différentes spiritualités
Il ne suffit pas d'admirer un fondateur: il faut encore vérifier que le charisme de la communauté qu'il a fondée corresponde à votre appel.