"Tu honoreras tes parents"

[E.D]

Depuis que j'ai lu un article sur le site Christycity concernant l'honneur à porter à ses parents, je me pose de grandes questions, en lien avec un cheminement de guérison intérieure. Je suis obligée de me livrer un peu pour que votre réponse soit la plus juste.
En effet, depuis que je suis mariée et maman, je ressens beaucoup de tensions avec ma mère. Je suis fille unique; mon père a été peu présent dans mon équilibre psychologique. (heureusement qu'affectivement, il était un peu là ). Ma mère avait AUTORITE à la maison: sur mon père et sur moi. Elle faisiat la pliue te le beau temps. Le fait d'être fille unique faisait que la seule préoccupation de mes parents c'était Moi. C'EST trop LOURD à PORTER !!

Un fois mariée, j'ai pris un recul terrible, qui a été ressenti par mes parents comme une trahison. Ils sont partis habiter à 600 km de nous. Maintenant que je suis maman (de 2 enfants ! ), lorsque je vais chez eux c'est difficile, car ma mère continue de ne voir que moi. J'ai l'impression que toutes les personnes qui sont entre moi et elle sont en trop. Elle n'est pas très chaleureuse avec nos enfants. Et avec mon mari elle met plus de tact.

Grâce à Dieu j'arrive à ne plus avoir de colère contre elle. Mais il m'arrive encore de parler d'elle à des amis ou à mon mari. Si elle était en face elle ne supporterait pas ce que je dis d'elle. Moi cela me fait un bien fou surtout lorsqu'il y a eu un conflit.

Je sens le besoin de me protéger d'elle, et en même temps un sentiment de culpabilité important m'envahit lorsque je ne lui confie rien, que je ne l'appelle pas au téléphone .... Pour tout vous dire j'ai la sensation que je serait délivré de cela lorsqu'elle sera partie au Ciel.
Quels conseils auriez vous à me donner ?
Comment mettre en pratique la parole des Ecritures citée en introduction ? Est-ce que je les désohonore en parlant à des amis de ces blessures ? Est-ce que je n'ai pas encore tout pardonné ?
MERCI

[P. Joseph-Marie]

Il reste apparemment des rancoeurs que vous n’avez pas pardonnées et dont vous ressentez encore le besoin de parler avec vos amis. Il me semble qu’il y a un bon travail de fait, je veux dire que vous avez dépassé le stade du réquisitoire (accusation « aveugle ») et que vous parvenez déjà à percevoir les aspects positifs de votre mère. Votre responsabilité dans le processus du pardon consiste maintenant à favoriser ces souvenirs positifs et à masquer autant que faire se peut les souvenirs négatifs (ce qui est autre chose que de les refouler !). C’est ainsi que vous préparez le moment du pardon, qui est toujours une grâce, c'est-à-dire un don de Dieu qu’il s’agit d’accueillir lorsqu’il est donné. Vous pourrez alors renoncer à parler d’elle avec vos amis, car vous l’aurez confiée à Dieu dans la force de l’Esprit.
Il est normal que vous ayez besoin de vous protéger d’elle, et il est sans doute bon de le faire. Le sentiment de culpabilité est très complexe : le plus sûr, c’est de le chasser dans toute la mesure du possible, car il n’est jamais constructif, mais plutôt auto-destructeur. Essayez plutôt de demander au Seigneur ce qu’il désire que vous fassiez pour votre mère, et soyez attentive à sa réponse ; il ne vous la donnera pas « en direct » bien sûr, mais il saura vous « faire signe » de bien des manières. Il s’agit de trouver les conditions d’un dialogue qui ne vous étouffe pas et en même temps vous permette d’entretenir la relation avec votre maman. Enfin, n’oubliez pas de prier pour elle en demandant à Dieu de mettre dans votre cœur tout son amour pour elle.