Qui meurt sur la croix ?
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- Messages : 1327
- Enregistré le : 5 sept. 2003
Tuez mon Fils et je vous sauverai?
Mon Père,
Mon envie de croire en un Dieu bon est stoppée net quand je pense aux supplices que les bourreaux -( nous sommes les bourreaux )- ont infligés à Jésus. Pas seulement les supplices mais aussi, pire, peut-être, les humiliations.
Nul n'a le droit d'humilier Dieu. Un Dieu ne doit pas se laisser humilier ou il n'est plus digne d'être Dieu. Si le Christ était Dieu il ne devait pas se laisser fouetter, injurier, couronner d'épines, crucifier et se taire. En se taisant, en ne réagissant pas, il se faisait le complice de ses bourreaux. Son Père, en regardant son Fils cloué sur la croix du Golgotha et en ne précipitant pas la terre et toute l'humanité dans les ténébres, s'est fait volontairement notre complice, et ça je ne peux le lui pardonner.
Par son silence et son inaction, il a justifié nos crimes. Il les a approuvés.
Il ne les a pas condamnés.
Par amour?
Je ne connais pas un homme qui regarderait des meurtriers assassiner son fils et qui les aimerait d'amour. Dieu nous a regardé tuer Jésus et il nous a pardonné?
Il nous donne raison de tuer? Tuez et je vous sauverai? Tuez mon Fils et je vous accueillerai dans mon ciel?
C'est cela qu'un Dieu nous dit?
Vous croyez vraiment que c'est ainsi que cela s'est passé?
Dieu a tenu rigueur à toute l'humanité jusqu'à nous et jusqu'à nos derniers descendants pour le péché originel. Nous souffrons, nous travaillons, nous mourons à cause de la désobéissance d'Adam et Eve.
Tuer le Fils de Dieu et désobéir à son Père ne sont pas des actes équivalents. Dieu nous châtie sévèrement pour une pomme et nous embrasse quand nous tuons son Fils?
Qui peut croire cela?
Mon envie de croire en un Dieu bon est stoppée net quand je pense aux supplices que les bourreaux -( nous sommes les bourreaux )- ont infligés à Jésus. Pas seulement les supplices mais aussi, pire, peut-être, les humiliations.
Nul n'a le droit d'humilier Dieu. Un Dieu ne doit pas se laisser humilier ou il n'est plus digne d'être Dieu. Si le Christ était Dieu il ne devait pas se laisser fouetter, injurier, couronner d'épines, crucifier et se taire. En se taisant, en ne réagissant pas, il se faisait le complice de ses bourreaux. Son Père, en regardant son Fils cloué sur la croix du Golgotha et en ne précipitant pas la terre et toute l'humanité dans les ténébres, s'est fait volontairement notre complice, et ça je ne peux le lui pardonner.
Par son silence et son inaction, il a justifié nos crimes. Il les a approuvés.
Il ne les a pas condamnés.
Par amour?
Je ne connais pas un homme qui regarderait des meurtriers assassiner son fils et qui les aimerait d'amour. Dieu nous a regardé tuer Jésus et il nous a pardonné?
Il nous donne raison de tuer? Tuez et je vous sauverai? Tuez mon Fils et je vous accueillerai dans mon ciel?
C'est cela qu'un Dieu nous dit?
Vous croyez vraiment que c'est ainsi que cela s'est passé?
Dieu a tenu rigueur à toute l'humanité jusqu'à nous et jusqu'à nos derniers descendants pour le péché originel. Nous souffrons, nous travaillons, nous mourons à cause de la désobéissance d'Adam et Eve.
Tuer le Fils de Dieu et désobéir à son Père ne sont pas des actes équivalents. Dieu nous châtie sévèrement pour une pomme et nous embrasse quand nous tuons son Fils?
Qui peut croire cela?
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Vous aurez remarqué que j’ai supprimé la seconde partie de votre intervention, non qu’elle ne mérite pas de paraître, mais parce que vos questions sont trop nombreuses. Merci de les reprendre une à une.
Je comprends votre révolte conter le « scandale de la Croix », comme l’appelait déjà Saint Paul. A vue strictement humaine, la Croix est un échec lamentable, une horreur inacceptable, et ne peut avoir rien de commun avec Dieu. Elle représente l’humiliation, la haine, la souffrance physique et morale, la victoire de la mort…
Et si Dieu précisément avait voulu connaître cette souffrance et cette mort pour nous y rejoindre ? Après le péché originel – qui est la cause de tant de souffrance – le seul moyen qui restait à Dieu de se faire proche de nous, était de communier à cette déchéance ; et si le Tout Puissant avait décidé de le faire ? Qui oserait le lui reprocher ? Qui oserait reprocher à Dieu de nous aimer au point de vouloir étreindre notre mort, afin que celle-ci ne nous sépare plus de lui ?
N’oubliez pas que la Croix ne prend son sens qu’à la lumière de Pâques, c'est-à-dire à la lumière de l’amour victorieux. C’est la résurrection qui nous révèle la finalité de cette « descente aux enfers » du Fils de l’homme : c’était uniquement pour élever l’homme jusqu’à Dieu.
Quant au Père, sachez qu’en bonne théologie il est impossible de le séparer du Fils. Jésus ne disait-il pas : « Qui me voit, voit le Père ». Certes, parmi les Trois Personnes, le Fils seul est crucifié car il est le seul à s’être incarné ; mais il est juste de dire que le Père souffre sa Passion, tout comme l’Esprit souffre sa passion, même si nous ne pouvons rien dire de la souffrance du Père ni de celle de l’Esprit.
Je comprends votre révolte conter le « scandale de la Croix », comme l’appelait déjà Saint Paul. A vue strictement humaine, la Croix est un échec lamentable, une horreur inacceptable, et ne peut avoir rien de commun avec Dieu. Elle représente l’humiliation, la haine, la souffrance physique et morale, la victoire de la mort…
Et si Dieu précisément avait voulu connaître cette souffrance et cette mort pour nous y rejoindre ? Après le péché originel – qui est la cause de tant de souffrance – le seul moyen qui restait à Dieu de se faire proche de nous, était de communier à cette déchéance ; et si le Tout Puissant avait décidé de le faire ? Qui oserait le lui reprocher ? Qui oserait reprocher à Dieu de nous aimer au point de vouloir étreindre notre mort, afin que celle-ci ne nous sépare plus de lui ?
N’oubliez pas que la Croix ne prend son sens qu’à la lumière de Pâques, c'est-à-dire à la lumière de l’amour victorieux. C’est la résurrection qui nous révèle la finalité de cette « descente aux enfers » du Fils de l’homme : c’était uniquement pour élever l’homme jusqu’à Dieu.
Quant au Père, sachez qu’en bonne théologie il est impossible de le séparer du Fils. Jésus ne disait-il pas : « Qui me voit, voit le Père ». Certes, parmi les Trois Personnes, le Fils seul est crucifié car il est le seul à s’être incarné ; mais il est juste de dire que le Père souffre sa Passion, tout comme l’Esprit souffre sa passion, même si nous ne pouvons rien dire de la souffrance du Père ni de celle de l’Esprit.
Tuer mon Fils et je vous sauverai suite
Merci, mon Père, pour votre message très clair.
Pardonnez-moi d'insister.
Que Dieu nous aime jusqu'à se faire homme, je le comprends. Il n'y a rien de scandaleux dans le désir de Dieu de vouloir connaître la vie de l'homme de l'intérieur.
Que Dieu sacrifie lui-même son enfant avec la complicité criminelle de l'humanité, cela je ne peux le comprendre.
Que Dieu nous place dans la nécessité d'humilier Jésus, de le supplicier, je ne peux l'admettre.
Un crime est un crime. Le crime du Gologotha est un crime sacrificiel, abject et sacrilège.
Je ne peux vouloir saigner Dieu comme le sacrificateur égorge un mouton.
Quand j'explique à des chrétiens les raisons de mon refus, ils me répondent que ce qui importe dans le Golgotha c'est la Résurrection; qu'il ne faut pas s'étendre sur les supplices; que le projet de la Croix est la Résurrection.
Je veux bien l'incarnation, je veux bien la Résurrection mais jamais je n'accepterai de tuer Dieu même si je sais que mon salut en dépend.
On n'achète pas son salut par un crime commis sur la personne scrée du Fils de Dieu.
Je ne comprends pas les chrétiens qui ne s'indignent pas de se retrouver un fouet à la main occupé à fouetter Jésus.
Ca ne vous indigne pas de planter les clous dans les pieds et dans les mains de Jésus en sachant que, si vous ne les plantez pas, vous ne ressusciterez pas.
Où est l'amour dans votre geste?
En donnant les coups de marteau, vous regardez Jésus dans les yeux? Il vous sourit?
Il vous encourage?
" Fils, tu as raison. Fais bien ce que tu fais. Tu achètes ton salut éternel en me faisant souffrir"?
Je refuse de tout mon être le sang de quelque victime que ce soit, l'homme ou Dieu.
Pardonnez-moi d'insister.
Que Dieu nous aime jusqu'à se faire homme, je le comprends. Il n'y a rien de scandaleux dans le désir de Dieu de vouloir connaître la vie de l'homme de l'intérieur.
Que Dieu sacrifie lui-même son enfant avec la complicité criminelle de l'humanité, cela je ne peux le comprendre.
Que Dieu nous place dans la nécessité d'humilier Jésus, de le supplicier, je ne peux l'admettre.
Un crime est un crime. Le crime du Gologotha est un crime sacrificiel, abject et sacrilège.
Je ne peux vouloir saigner Dieu comme le sacrificateur égorge un mouton.
Quand j'explique à des chrétiens les raisons de mon refus, ils me répondent que ce qui importe dans le Golgotha c'est la Résurrection; qu'il ne faut pas s'étendre sur les supplices; que le projet de la Croix est la Résurrection.
Je veux bien l'incarnation, je veux bien la Résurrection mais jamais je n'accepterai de tuer Dieu même si je sais que mon salut en dépend.
On n'achète pas son salut par un crime commis sur la personne scrée du Fils de Dieu.
Je ne comprends pas les chrétiens qui ne s'indignent pas de se retrouver un fouet à la main occupé à fouetter Jésus.
Ca ne vous indigne pas de planter les clous dans les pieds et dans les mains de Jésus en sachant que, si vous ne les plantez pas, vous ne ressusciterez pas.
Où est l'amour dans votre geste?
En donnant les coups de marteau, vous regardez Jésus dans les yeux? Il vous sourit?
Il vous encourage?
" Fils, tu as raison. Fais bien ce que tu fais. Tu achètes ton salut éternel en me faisant souffrir"?
Je refuse de tout mon être le sang de quelque victime que ce soit, l'homme ou Dieu.
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J’ai du mal à voir le nœud de votre question, mais je me risque : tant pis si je réponds à côté de votre demande.
Je ne comprends pas pourquoi vous dites que Dieu nous place dans la nécessité d’humilier et de finalement tuer son Fils. Jésus est venu assumer ce qui était déjà un état de fait dans notre humanité : la haine meurtrière était déjà déchaînée ; il l’a prise sur lui, non pas comme une victime expiatoire, mais pour introduire la Lumière de la vie divine jusqu’au cœur des ténèbres mortelles du péché.
L’autre solution eût été pour Dieu de claquer dans les doigts et de faire disparaître cette humanité pervertie ; ou alors de supprimer par le même procédé les conséquences de nos péchés. Mais dans ce cas, c’en était fini de la liberté de l’homme : elle n’aurait été qu’une illusion, et dès lors l’homme n’aurait jamais pu choisir librement Dieu, c'est-à-dire l’aimer.
Jésus n’est pas un bouc émissaire : le mystère de la Croix est un mystère de solidarité, et donc d’amour. Lorsque je tombe sur le chemin de l’évangile, je n’ai pas l’impression de clouer le Christ sur la Croix ; je sais par contre que je me détruis, car le péché me séparant de Dieu, il me coupe de ma finalité et donc de ma propre vérité. Mais je crois (acte de foi) que Jésus me rejoint, non pas dans mon péché, mais dans ses conséquences. Il vient au-devant de moi pour me proposer un nouveau chemin vers le Père. Il ne m’appelle pas du haut des cieux, ne me lance pas une corde au fond du trou où je suis tombé, mais descend auprès de moi, pour me proposer à nouveau le chemin vers la vérité et la vie, et pour m’élever avec lui auprès du Père.
Je n’achète pas mon salut éternel en faisant souffrir Jésus, mais Jésus a consenti à souffrir pour pouvoir m’offrir sa proximité et sa vie divine dans l’Esprit, alors que le péché m’avait exclu de la sphère divine.
Je ne comprends pas pourquoi vous dites que Dieu nous place dans la nécessité d’humilier et de finalement tuer son Fils. Jésus est venu assumer ce qui était déjà un état de fait dans notre humanité : la haine meurtrière était déjà déchaînée ; il l’a prise sur lui, non pas comme une victime expiatoire, mais pour introduire la Lumière de la vie divine jusqu’au cœur des ténèbres mortelles du péché.
L’autre solution eût été pour Dieu de claquer dans les doigts et de faire disparaître cette humanité pervertie ; ou alors de supprimer par le même procédé les conséquences de nos péchés. Mais dans ce cas, c’en était fini de la liberté de l’homme : elle n’aurait été qu’une illusion, et dès lors l’homme n’aurait jamais pu choisir librement Dieu, c'est-à-dire l’aimer.
Jésus n’est pas un bouc émissaire : le mystère de la Croix est un mystère de solidarité, et donc d’amour. Lorsque je tombe sur le chemin de l’évangile, je n’ai pas l’impression de clouer le Christ sur la Croix ; je sais par contre que je me détruis, car le péché me séparant de Dieu, il me coupe de ma finalité et donc de ma propre vérité. Mais je crois (acte de foi) que Jésus me rejoint, non pas dans mon péché, mais dans ses conséquences. Il vient au-devant de moi pour me proposer un nouveau chemin vers le Père. Il ne m’appelle pas du haut des cieux, ne me lance pas une corde au fond du trou où je suis tombé, mais descend auprès de moi, pour me proposer à nouveau le chemin vers la vérité et la vie, et pour m’élever avec lui auprès du Père.
Je n’achète pas mon salut éternel en faisant souffrir Jésus, mais Jésus a consenti à souffrir pour pouvoir m’offrir sa proximité et sa vie divine dans l’Esprit, alors que le péché m’avait exclu de la sphère divine.