les saints et la réparation des péchés

Verrouillé
nathalie

les saints et la réparation des péchés

Message par nathalie »

Cher Père,
Il y a une chose que je ne comprends pas bien : bien des saints profondément éprouvés (je pense au père Maximilien Kolbe par exemple) ont regardé leurs souffrances comme une occasion de réparation, eu égard à leurs propres péchés passés. Mais Le Christ nous sauve gratuitement, Il ne nous demande surtout pas de réparer quoi que ce soit par nous-même. C’est son Sang qui nous relève et nous purifie. Et la seule chose qu’Il nous demande, c’est un repentir sincère et notre meilleure volonté pour le suivre. Comment interpréter la générosité de ces saints dans leur désir de réparer ? Peut-on réparer rétrospectivement ses propres fautes en les offrant à Jésus lorsqu’il nous arrive de souffrir ? Personnellement j’aurais plutôt tendance à offrir mes souffrances présentes (lorsque j’en traverse) pour la conversion de mes frères. Mes péchés passés, je les ai remis dans le sacrement de réconciliation, et je continue à le faire régulièrement, que puis-je faire d’autre ?
Eclairez-moi s’il vous plaît, ce point est très confus pour moi.
Merci.

P. Joseph-Marie
Messages : 1327
Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Ce n’est pas la souffrance de Jésus qui me sauve, mais son amour. Certes cet amour éclate de manière suréminente et inégalable dans sa Passion et dans sa mort. Qu’il serait stupide de vouloir se sauver soi-même (en imaginant que ce soit possible !) alors que Dieu est venu me sauver à ce prix ! Mais une telle initiative divine engendre le désir de rendre amour pour amour, et dès lors le désir d’aimer jusque dans la souffrance. Les saints cherchent ainsi à compenser le manque d’amour que représente le péché, par un surcroît d’amour au cœur même de la souffrance. Ne cherchons pas là une logique strictement rationnelle, mais plutôt le langage de l’amour.
La réparation ne prétend pas sauver, mais elle a une valeur médicinale au sens où elle agit dans le sens contraire de l’habitus contracté par le péché. Elle correspond à la pénitence que nous recevons au terme du sacrement de réconciliation : je répare les torts commis par mon péché pardonné. Le pardon et la réparation sont nettement distincts : le pardon me rétablit en relation avec Dieu, la réparation me permet de « compenser » pour le manque d’amour dont je me suis rendu coupable par mon péché.

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