une grande parabole, ou une grandiloquente supercherie?

Bénédicte.

Que veut dire "alléluia"?

Message par Bénédicte. »

Je reviens sur la première intervention d'Isabelle : que signifie "Alléluia" et pourquoi chante-t-on "Alléluia" ?

D'avance merci.

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Ce n’est pas « grâce au péché originel » que nous sommes sauvés, mais grâce au Christ ! Mais je comprends ce que vous voulez dire bien sûr.
Ceci dit, l’Eglise a l’audace de chanter dans la nuit de Pâques : « Heureuse faute qui nous valut un tel Rédempteur ». Entendez par là que sans le péché nous n’aurions pas pu prendre conscience d’une façon aussi aiguë de l’amour de Dieu pour nous, lui qui a accepté de mourir pour nous arracher à la mort où le péché nous avait entraînés.
Quant à savoir si le fait que l’homme est pécheur va de soi : je crois qu’il suffit pour s’en assurer de lire les journaux, et … de faire un examen de conscience ! :wink:

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Je crois que je peux traduire par quelque chose comme "Vive Dieu!"

Bénédicte.

Fils de l'homme, Fils de Dieu.

Message par Bénédicte. »

Oui oui, et qu'appelle-t-on "Fils de l'homme" et qu'acoustique-t-on par "Fils de Dieu". :?
Merci d'éclairer ma lanterne sur ce problème ! :|

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Les expressions Fils de l’homme et Fils de Dieu étaient particulièrement ambiguës du temps de Jésus. Le prophète est appelé par Dieu « Fils d’homme » pour bien souligner sa condition humaine ; mais en même temps, la prophétie de Daniel parle d’un « Fils d’homme » élevé au sommet de la gloire : « Je contemplais, dans les visions de la nuit Voici, venant sur les nuées du ciel, comme un Fils d'homme. Il s'avança jusqu'à l'Ancien et fut conduit en sa présence. A lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous peuples, nations et langues le servirent. Son empire est un empire éternel qui ne passera point, et son royaume ne sera point détruit » (Dn 7, 13-14).
Vous vous souvenez sans doute que Jésus reprendra ce verset devant le Sanhédrin, ce qui lui vaudra sa condamnation : « Mais désormais le Fils de l'homme siégera à la droite de la Puissance de Dieu ! » (Lc 22, 69).
L’expression Fils de Dieu est tout aussi ambiguë : elle peut désigner le peuple d’Israël ou un oint (prophète, prêtre ou roi) au sens de « fils adoptif » ; mais elle n’a pas le sens ontologique que Jésus entend lui donner, à savoir de même nature que Dieu. C’est pourquoi Notre-Seigneur n’utilise pas cette expression : ce sont plutôt les démons qui interpelle Jésus sous ce vocable. Exception : « Ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, en disant : “ Vraiment, tu es Fils de Dieu ! ” » (Mt 14, 33).
Lorsque Jésus tente de se définir à partir des titres messianiques en vigueur à son époque, il utilise toujours l’expression « Fils de l’homme », associée à la mention de souffrances, qui renvoient à un autre personnage mystérieux : le Serviteur souffrant d’Is 53. Rappelez vous l’épisode de Césarée : Pierre vient de confesser la Seigneur de son Maître. « Alors il ordonna aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Christ. A dater de ce jour, Jésus commença de montrer à ses disciples qu'il lui fallait s'en aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué et, le troisième jour, ressusciter » (Mt 16, 20-21).
Le rapprochement de ces deux figures suggère qu’il est bien le Fils de l’homme qui sera exalté à la droite du Père, mais après être passé par les souffrances de la Passion. Son exaltation apportera aussi la preuve qu’il est bien le Fils de Dieu de manière unique, et pas simplement adoptive, comme l’avait déjà révélé la théophanie du baptême : « Ayant été baptisé, Jésus aussitôt remonta de l'eau ; et voici que les cieux s'ouvrirent : il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici qu'une voix venue des cieux disait : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur” » (Mt 3, 16-17).

Bénédicte

Fils de l'homme, Fils de Dieu.

Message par Bénédicte »

Bigre ! :?

Avez-vous jamais pensé à faire un sondage dans les assemblées dominicales, en demandant aux personnes ce que veut dire selon elles "Fils de Dieu" et "Fils de l'homme" ?

Je crois que si on entreprenait un tel sondage d'opinions, beaucoup seraient surpris des réponses apportées. Je ne crois pas que la plupart répondraient ce que vous nous dites ici...

Comme quoi votre site a son intérêt. Merci pour ce site d'informations. :|

Henri

Le "Péché originel".

Message par Henri »

P. Joseph-Marie a écrit :Quant à savoir si le fait que l’homme est pécheur va de soi : je crois qu’il suffit pour s’en assurer de lire les journaux, et … de faire un examen de conscience ! :wink:
Vous oubliez de dire que Jesus n'a jamais parlé de "Péché originel", ni du reste d'"Incarnation" ou de "Trinité" !
Ce sont des inventions de Théologiens, et dans la conscience des hommes d'aujourd'hui, "être pécheur" cela ne veut plus dire grand chose (il n'y a qu'à en juger par le peu de gens qui se confessent et il vaut mieux se confier à Dieu qu'à ses "saints" dans l'esprit du plus grand nombre). Au reste, le "Péché originel" est la pierre d'achoppement pour beaucoup de gens (peut-être trop "rationnels") qui ne se reconnaissent pas dans pareil dogme.
Je vous pose la question : celui qui en conscience n'adhère pas au dogme catholique sur le Péché originel peut-il quand même "pratiquer", c'est-à-dire communier, dire le crédo (partiellement donc) etc. ? Faut-il "croire" absolument aux dogmes établis par le Magistère de l'Eglise pour être dans l'Eglise sans renier son baptème ?

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Je commence par répéter quelque chose qui décidément ne semble plus appartenir à la conscience chrétienne commune : la Révélation n’est pas contenue toute entière dans les seules Ecritures, mais dans les Ecritures, la Tradition et le Magistère. Ce ne sont pas les théologiens qui ont « inventé » le péché originel, mais il est le fruit de l’interprétation traditionnelle des Ecritures, confirmée par le Magistère.
Saviez-vous qu’un philosophe tel qu’Emmanuel Kant (+1804) - qui n’était pas un pilier d’Eglise - considérait que l’explication proposée par la Bible en termes de péché originel était peut-être la moins mauvaise pour rendre compte de la condition humaine ?
Ce n’est pas parce que nos contemporains ont étouffé la voix de leur conscience, que celle-ci n’existe plus ! L’avis du « plus grand nombre » n’a jamais été un critère de vérité. Et il n’est pas étonnant que le christianisme soit une « pierre d’achoppement » : Jésus nous avait prévenu.
Ceci dit, vous pouvez être chrétien sans adhérer à la totalité du dogme, à condition de ne pas trop égratigner les dogmes centraux, tels que la filiation divine unique de Jésus, vrai Dieu et vrai homme, Seigneur et Sauveur. Mais sincèrement, en faisant un tri parmi les dogmes, je crains que votre foi perde beaucoup en cohérence ; n’oubliez pas par exemple que sans péché, pas besoin de Rédempteur ; et Jésus aurait mieux fait de rester dans son ciel !

Verrouillé