Symbolique des couleurs liturgiques

Verrouillé
Sibylle

Symbolique des couleurs liturgiques

Message par Sibylle »

Dans l'homélie de dimanche, vous expliquiez que la joie est symbolisée par le rose, mélange de rouge – désignant l’Esprit Saint – et de blanc – symbole de la Sagesse divine. Et les autres couleurs ? Je me suis toujours demandée pourquoi le bleu n'est pas présent (il symbolise pour moi l'immensité et la profondeur du ciel et de la mer), ni le brun (la terre, dont nous sommes issus), ni le jaune (si lumineux), ni l'orange (si brulant)... Existe-t-il aussi une symbolique des formes propre à l'Eglise ?

P. Joseph-Marie
Messages : 1327
Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Le violet est un mélange de rouge (Esprit Saint) et de bleu précisément, cette dernière couleur symbolisant l’aspiration de l’homme vers le ciel. Le violet suggère ainsi la rencontre entre le mouvement de l’Esprit venant au devant de l’effort de l’homme vers Dieu. Le jaune or est la couleur liturgique festive par excellence.
Quant à la symbolique des formes, elle est omniprésente dans l’architecture de nos Eglises.

sibylle

symbolique des couleurs liturgiques

Message par sibylle »

Votre réponse sur le violet m'a bien plu... et le vert, du temps ordinaire ?
Auriez-vous des références bibliographiques sur ces symboliques des couleurs et des formes ? merci :wink:

Eliane
Messages : 12
Enregistré le : 1 nov. 2004

Un dossier tout en couleur

Message par Eliane »

Bonjour Père Joseph Marie, voici tout un dossier sur les couleurs, c’est plus qu’intéressant et c’est à consulter sur le site de l’Express. Sur cette page suit un petit bout de début de chaque dossier. Faut bien donné envie d’aller plus loin, n’est-ce pas !


1.Le bleu : la couleur qui ne fait pas de vagues

A force de les avoir sous les yeux, on finit par ne plus les voir. En somme, on ne les prend pas au sérieux. Erreur! les couleurs sont tout sauf anodines. Elles véhiculent des sens cachés, des codes, des tabous, des préjugés auxquels nous obéissons sans le savoir et qui pèsent sur nos modes, notre environnement, notre vie quotidienne, nos comportements, notre langage et même notre imaginaire. Les couleurs ne sont ni immuables ni universelles. Elles ont une histoire, mouvementée, qui remonte à la nuit des temps. C'est cette étonnante aventure que nous allons conter, au fil de l'été, avec l'historien anthropologue Michel Pastoureau, spécialiste mondial de cette question (lire absolument son passionnant Bleu, histoire d'une couleur, au Seuil, et Les Couleurs de notre temps, Bonneton). A chaque semaine, sa couleur. Et d'abord le bleu, la préférée des Occidentaux. Une chose, déjà, est sûre: avec un guide affable et érudit comme Michel Pastoureau, on verra le monde autrement!

Les historiens ont toujours dédaigné les couleurs, comme si elles n'avaient pas d'histoire, comme si elles avaient toujours été là. Toute votre œuvre montre le contraire…
Lorsque, il y a vingt-cinq ans, j'ai commencé à travailler sur ce sujet, mes collègues ont été, c'est vrai, intrigués. Jusque-là, les historiens, y compris ceux de l'art, ne s'intéressaient pas vraiment aux couleurs. Pourquoi une telle lacune?
:arrow: Lire la suite sur http://www.lexpress.fr/idees/entretiens ... ida=428448


2. Le rouge : c'est le feu et le sang, l'amour et l'enfer

Avec lui, on ne fait pas vraiment dans la nuance. Contrairement à ce timoré de bleu dont nous avons raconté l'histoire ambiguë la semaine dernière, le rouge est une couleur orgueilleuse, pétrie d'ambitions et assoiffée de pouvoir, une couleur qui veut se faire voir et qui est bien décidée à en imposer à toutes les autres. En dépit de cette insolence, son passé, pourtant, n'a pas toujours été glorieux. Il y a une face cachée du rouge, un mauvais rouge (comme on dit d'un mauvais sang) qui a fait des ravages au fil du temps, un méchant héritage plein de violences et de fureurs, de crimes et de péchés. C'est cette double personnalité du rouge que décrit ici l'historien du symbolisme Michel Pastoureau, notre guide tout au long de cet été bigarré: une identité fascinante, mais brûlante comme les flammes de Satan.

S'il est une couleur qui vaut d'être nommée comme telle, c'est bien elle! On dirait que le rouge représente à lui seul toutes les autres couleurs, qu'il est la couleur.
Parler de «couleur rouge», c'est presque un pléonasme en effet! D'ailleurs, certains mots, tels coloratus en latin ou colorado en espagnol, signifient à la fois «rouge» et «coloré». En russe, krasnoï veut dire «rouge» mais aussi «beau» (étymologiquement, la place Rouge est la «belle place»). Dans le système symbolique de l'Antiquité,
:arrow: Lire la suite sur http://www.lexpress.fr/idees/entretiens ... ida=428552


3. Le blanc : partout, il dit la pureté et l'innocence

Ce cliché-là a la vie dure: «Le blanc? entend-on fréquemment. Mais ce n'est pas une couleur!» Michel Pastoureau, notre guide de l'été, sourit… Il sait, lui, combien cette pauvre couleur peine à être reconnue à sa juste valeur, combien elle est l'objet d'une incroyable intransigeance. Car on n'est jamais content du blanc, on lui en demande toujours davantage, on le veut «plus blanc que blanc»! Pourtant, l'historien le raconte ici, cette couleur-là est sans doute la plus ancienne, la plus fidèle, celle qui porte depuis toujours les symboles les plus forts, les plus universels, et qui nous parle de l'essentiel: la vie, la mort, et peut-être aussi - est-ce la raison pour laquelle nous lui en voulons tant? - un peu de notre innocence perdue.

Quand on considère le blanc, on ne peut s'empêcher d'avoir une légère hésitation et de se demander s'il est vraiment une couleur… Est-ce une question sacrilège pour le spécialiste que vous êtes?
C'est une question très moderne, qui n'aurait eu aucun sens autrefois. Pour nos ancêtres, il n'y avait pas de doute: le blanc était une vraie couleur (et même l'une des trois couleurs de base du système antique, au même titre que le rouge et le noir). Déjà, sur les parois grisâtres des grottes paléolithiques, on employait des matières crayeuses pour colorer les représentations animales en blanc et, au Moyen Age, on ajoutait du blanc sur le parchemin des manuscrits enluminés
:arrow: Lire la suite sur http://www.lexpress.fr/idees/entretiens ... ida=428615


4. Le vert : celui qui cache bien son jeu

Quelle plaie! Tout le monde s'est mis au vert: espaces verts, numéros verts, classes vertes, prix verts, parti Vert... Et jusqu'à nos poubelles, que l'on repeint dans cette couleur censée évoquer la nature et la propreté. N'en jetez plus! Le symbole est trop beau pour être vrai, et nous ferions mieux de nous méfier, car, contrairement aux apparences, le vert n'est pas une couleur honnête. C'est un roublard qui, au fil des siècles, a toujours caché son jeu, un fourbe responsable de plus d'un mauvais coup, un hypocrite qui aime les eaux troubles. Même s'il avoue sa préférence pour cette couleur dangereuse (personne n'est parfait), notre guide de l'été, l'historien-anthropologue Michel Pastoureau (auteur d'Une histoire symbolique du Moyen Age occidental, Seuil), le reconnaît: la vraie nature du vert, c'est l'instabilité! Ce qui, somme toute, correspond assez bien à notre époque perturbée
:arrow: Lire la suite sur http://www.lexpress.fr/idees/entretiens ... ida=428692


5. Le jaune : tous les attributs de l'infamie !

On ne l'aime pas trop, celui-là! Dans le petit monde des couleurs, le jaune est l'étranger, l'apatride, celui dont on se méfie et que l'on voue à l'infamie. Jaune comme les photos qui pâlissent, comme les feuilles qui meurent, comme les hommes qui trahissent… Jaune était la robe de Judas. Jaune, la couleur dont on affublait autrefois la maison des faux-monnayeurs. Jaune aussi, l'étoile qui désignait les juifs et les destinait à la déportation… Aucun doute, le jaune n'a pas une très belle histoire ni une bonne réputation. Mais pour quelles raisons? Michel Pastoureau, qui nous promène au fil de l'été dans l'univers arc-en-ciel des symboles (voir aussi son dernier livre, Une histoire symbolique du Moyen Age occidental, au Seuil), l'explique ici: il y a bel et bien un mystère de la couleur jaune

Le jaune est assurément la couleur la moins aimée, celle que l'on n'ose pas trop montrer et qui, parfois, fait honte. Qu'a-t-elle donc fait de si terrible pour mériter une telle réputation?
Elle n'a pas toujours eu une mauvaise image. Dans l'Antiquité, on appréciait plutôt le jaune. Les Romaines, par exemple, ne dédaignaient pas de porter des vêtements de cette couleur lors des cérémonies et des mariages.
:arrow: Lire la suite sur http://www.lexpress.fr/idees/entretiens ... ida=428755


6. Le noir : du deuil à l'élégance...

Noir, c'est... pas noir! Et tant pis pour la chanson. Certes, cette couleur-là est à prendre avec des pincettes, comme le charbon, mais elle n'est pas si uniforme ni si désespérée, ni si noire en somme, qu'on veut bien le croire. La preuve: si elle suit encore les corbillards et se niche dans les dernières sacristies, elle habille aussi les branchés. Désormais, l'élégance est en noir. Mais il y a plus encore, nous dit ici notre historien des couleurs Michel Pastoureau: avec le blanc, son compère, le noir nous a construit un imaginaire à part, une représentation du monde véhiculée par la photo et le cinéma, parfois plus véridique que celle décrite par les couleurs. L'univers du noir et blanc, que l'on croyait relégué dans le passé, est toujours là, profondément ancré dans nos rêves et peut-être dans notre manière de penser.

Voici donc l'autre enfant terrible des couleurs, le noir, qui, comme le blanc, fait bande à part dans notre histoire. Vraie couleur? Pas vraiment une couleur? En tout cas, il a une réputation plutôt sombre…
:arrow: Lire la suite sur http://www.lexpress.fr/idees/entretiens ... ida=428798


7. Les demi-couleurs : gris pluie, rose bonbon

Bleu, rouge, blanc, vert, jaune, noir… Et après? Combien de couleurs? Ne demandez pas à l'arc-en-ciel: c'est un prestidigitateur. Il ne nous montre que ce que nous voulons voir. Les enfants, qui cherchent le trésor au pied de ses rayons, le savent bien: les couleurs se dérobent dès qu'on tente de s'en emparer, elles ne sont qu'illusion… Pour notre spécialiste Michel Pastoureau, il y a six couleurs de base: celles dont nous avons raconté l'histoire au fil de l'été. Car une couleur, c'est un ensemble de symboles et de conventions. Ensuite, il y a les demi-couleurs (rose, marron, orangé, violet et le curieux gris) et un cortège infini de nuances que nous ne cessons d'inventer. La leçon que nous tirons de notre série est réjouissante: une couleur n'existe que parce qu'on la regarde. Elle n'est en somme qu'une pure production de l'homme. A méditer jusqu'au prochain été.

Au fil de l'été, nous avons exploré les six couleurs de base, du moins c'est ainsi que vous les qualifiez. Pourtant, on apprend à tous les enfants qu'il y a sept couleurs dans l'arc-en-ciel. Encore une idée fausse?
Si vous demandez à de très jeunes enfants combien ils voient de couleurs dans l'arc-en-ciel, ils vous répondront généralement le vert, le rouge, le jaune. Aristote n'en voyait que quatre.
:arrow: Lire la suite sur http://www.lexpress.fr/idees/entretiens ... ossier.asp
http://www.lexpress.fr/idees/entretiens ... ida=428899

Verrouillé