témoigner de sa foi !

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E.M

témoigner de sa foi !

Message par E.M »

J'ai été boulerversée le jour de Noël par une parole que l'on m'a dite dans ma propre famille. Cette parole a fait l'effet d'un életro-choc, d'où ma question sur ce forum.
Je suis "convertie" depuis 1987 et souffre que ma famille ne comprenne pas cette conversion et cette Rencontre personnelle avec Dieu.
En effet dès que la question du religieux est abordée, les critiques de la part de ma famille fusent de toutes part, et bien évidemment cela me blesse.
Je suis passée par différents stades: colère, tristesse, bienveillance ...
A Noël, alors que la discussion tournait autour de l'Eucharistie, je tentais de témoigner de mes dispositions d'esprit et de coeur lorsque j'allais recevoir le Corps du Christ. Et là, incompréhension totale de mes proches.
Je leur fait part de mes sentiments de tristesse devant leur réaction, et pour réponse j'ai reçu: "Tu es trop parfaite, et on a l'impression que tu nous domines, que tu nous juges par ta perfection à l'égard de la religion et de la Foi"
Cela m'a profondémment atteint, car il est bien évident que je veux simplement témoigner de ce que Dieu a fait comme oeuvre pour moi , mais en aucun cas juger les autres et les mépriser.
Dois-je plutôt rester silencieuse; même lorsque des discussions me blessent car elle attaque l'Eglise, voire Dieu... ?
Est-ce que le fait de témoigner de sa Foi et de montrer un début de perfection :wink: , peux mettre l'autre dans une position d'infériorité ? Auquel cas, mieux vaut ne plus rien dire, par Charité !

P. Joseph-Marie
Messages : 1327
Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Ne vous laissez pas démonter ! Il se peut que vous ayez parlé avec une conviction un peu crispée, qui pouvait apparaître à vos interlocuteurs comme un reproche de leur incroyance, voire de leur « médiocrité », alors que ce n’était pas votre intention. D’où un malentendu douloureux.
Mais il se peut aussi que vos proches aient adopté une position défensive ; or la meilleure défense est l’attaque ! Reprocher à l’autre qu’il est dominant est la meilleure manière de lui couper tous les moyens et de l’obliger au silence. Dans de tels cas, je crois que la meilleure chose à faire est de demander tout simplement pardon, et de passer à une autre conversation.
Mais ne renoncez pas pour autant à témoigner : attendez qu’on vous pose la question, et cette question viendra, vous verrez. Car si vous ne dites rien en parole, votre conversion ne cessera pas pour autant d’interpeller par les changements notoires qu’elle induit dans vos comportements. Et tôt ou tard on vous relancera sur le sujet. Ce sera le moment de vous souvenir de ce qu’on vous a reproché et de témoigner d’une manière plus discrète, en demandant intérieurement au Seigneur de diriger la conversation et de mettre dans votre cœur un très grand amour pour vos interlocuteurs.

Hélène

Message par Hélène »

Depuis quelque temps je me sens interpellée, à cause de ma foi, de mon amour pour Jésus, pour donner de mon temps dans un organisme comme bénévole. Servir. Et pour se faire je dois avouer qu'il me faut sortir de ma zone de confort. De tempérament solitaire, aller vers les autres ce n'est pas simple pour moi, ce n'est pas facile :oops: . Mais comment vivre l'évangile autrement? Tout le message de Jésus nous conduit hors de soi, vers l'autre. Comment être un témoin véritable du Christ ? Comment puis-je apporter la lumière de Jésus à des coeurs endurcis par le péché, par des circonstances parfois dramatiques ? Il y a tellement de souffrance profonde autour de nous. Il me semble que je ne sais pas par quoi commencer, comment aborder les gens ? Ce que je peux faire m'apparaît comme une goutte d'eau dans l'océan. Est-ce une bonne idée? Il y a simplement cette petite voix à l'intérieur de moi.

Je vous remercie.

E.M

témoigner de sa foi !

Message par E.M »

En effet, pendant cette conversation, je n'ai pas attendu que l'on me pose de questions. J'ai d'entrée réagit à des propos qui me blessait car ils attaquait l'Eglise...
L'humilité de l'esprit, fruit du mystère douloureux du courronnement d'épines n'est pas cela ? Attendre en silence que l'on nous pose une question, et si rien n'est demandée, alors ne rien dire ?

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Hélène a écrit :Depuis quelque temps je me sens interpellée, à servir. Tout le message de Jésus nous conduit hors de soi, vers l'autre. Comment être un témoin véritable du Christ ? Comment puis-je apporter la lumière de Jésus à des coeurs endurcis par le péché, par des circonstances parfois dramatiques ? Il y a tellement de souffrance profonde autour de nous. Il me semble que je ne sais pas par quoi commencer, comment aborder les gens ? Ce que je peux faire m'apparaît comme une goutte d'eau dans l'océan.

Un journaliste demandait un jour à mère Térésa comment elle avait fait pour entreprendre son ministère : il y a tant et tant d’enfants abandonnés dans les rues de Calcutta, que la tâche semblait impossible et que les efforts apparaissaient vains avant même de commencer ? Elle a simplement répondu : je me suis penché sur le premier enfant que j’ai rencontré, puis sur le second, et ainsi de suite.
Je crois que c’est pareil pour nous. Il semble bien que ce soit la voix de l’Esprit qui appelle au fond de vous, puisque le désir de servir vient de lui. Demandez-lui de compléter ce qu’il a commencé en vous faisant clairement voir où et comment il aimerait que vous serviez vos frères et sœurs. Je suis sûr qu’il vous donnera la réponse !

Hélène

Message par Hélène »

Au tout début de ma conversion, il y a plusieurs années, le premier livre chrétien que j'ai lu (à part ma Bible) est "Dans le silence du coeur" de mère Térésa. Et les circonstances par lesquelles j'ai pu mettre la main sur ce livre sont tellement inhabituelles que je crois que le Seigneur m'a conduit à ce livre si je puis dire les choses ainsi; je ne crois pas au "hasard".
J'ai toujours été profondément touchée, non seulement par l'oeuvre qu'elle a accomplie, mais surtout par l'intensité de son amour pour Jésus. Je ne crois pas qu'on puisse vivre l'Évangile autrement qu'en aimant le Christ avec cette même passion, cette même folie (aux yeux du monde), cette même exclusivité. L'apôtre Paul a dit: ". . .je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j'ai renoncé à tout;"
Merci pour votre réponse: cela a remis les choses dans leur juste perspective.
De plus, avant de recevoir votre message, je dois vous dire qu'une amie m'a téléphoné pour me suggérer de l'accompagner pour donner de l'aide aux devoirs (travaux scolaires) à de jeunes enfants de milieux défavorisés. Je me "pencherai donc sur le premier enfant que je rencontrerai, puis sur le second, et ainsi de suite . . . :wink:
Encore une fois, merci.

P. Joseph-Marie
Messages : 1327
Enregistré le : 5 sept. 2003

Re: témoigner de sa foi !

Message par P. Joseph-Marie »

E.M a écrit :En effet, pendant cette conversation, je n'ai pas attendu que l'on me pose de questions. J'ai d'entrée réagit à des propos qui me blessait car ils attaquait l'Eglise. Attendre en silence que l'on nous pose une question, et si rien n'est demandée, alors ne rien dire ?
Je ne me fais pas de souci : les questions viendront ! Votre silence, ou plutôt le fait que vous n’abordiez pas vous-même le sujet, suscitera nécessairement une réaction. Et vous serez effectivement en bien meilleure position si votre interlocuteur est demandeur.
Je suggère même que lorsqu’on vous attaque sur vos convictions, vous ne réagissiez pas avec force ; avouez plutôt votre souffrance du fait qu’on vous respecte si peu alors que vous partagez des convictions intimes. Demandez à votre interlocuteur si vraiment il désire entendre une réponse à sa question ou si celle-ci n’est qu’un prétexte pour ouvrir une discussion et non pas un dialogue. Dites-lui que vous êtes prête à partager en profondeur sur ces sujets, mais si ce n’est pas ce qu’il cherche, qu’il ait la délicatesse de ne pas insister, car la foi n’est pas une matière à discussion comme le seraient la politique ou la situation boursière. Je crois qu’il faut créer les conditions d’un vrai dialogue, et ne pas s’engager si elles ne sont pas remplies, car ce serait stérile pour vos interlocuteurs et douloureux pour vous.

Verrouillé