morale sexuelle et divergence dans le couple
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morale sexuelle et divergence dans le couple
J'accueille la position de l'Eglise en matière de morale. Seulement, je ne vis pas seule, par définition, un couple, c'est deux personnes...Alors si l'une veut vivre selon l'enseignement de l'Eglise et pas l'autre, comment s'en sortir ? Faut-il faire des concessions pour éviter la cassure du couple, et si oui lesquelles ? Et sinon ? Très sincèrement, je n'arrive pas à résoudre certains cas de conscience, et je n'ai pas trouvé l'aide pour ce faire, j'ai l'impression que chacun répond selon sa propre sensibilité. Ce forum me semble fidèle à l'Eglise sans fantaisies, alors...merci de m'éclairer.
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N’ayant pas les informations pour traiter du cas particulier qui est le vôtre (il est toujours possible de me contacter hors du forum : il suffit de me laisser votre adresse e-mail, que je ne ferai bien sûr pas paraître sur le site), je me contenterai de généralités qui donnent cependant l’orientation de la réflexion.
Le conjoint croyant – disons l’épouse - est invitée à chercher à se conformer autant que possible à ce que demande l’Eglise, et à en parler avec son conjoint non croyant (ou qui ne tient pas compte de l’enseignement de l’Eglise) afin d’essayer de lui expliquer sa position.
Si le conjoint maintient son hostilité à sa demande, l’épouse doit faire une évaluation réaliste de la situation.
Si le maintien de sa position risque de mettre en péril l’unité du couple, elle est invitée à faire des concessions pour sauver l’essentiel, à savoir la vie même de son couple. Car les préceptes moraux de l’Eglise sont au service de l’amour du couple, de son unité, de sa croissance, de sa sanctification. Si ces préceptes venaient à détruire le couple, ils ne répondraient de toute évidence plus à leur finalité.
Bien sûr il y a des limites, qui sont celles du respect de la dignité de la personne ; mais je ne crois pas que c’est de cela qu’il s’agit. En général le débat tourne autour de moyens contraceptifs, que l’Eglise récuse alors que le mari les préconise, ne voyant pas l’utilité de se compliquer la vie avec des méthodes de régulation naturelle.
Il est certain que ces méthodes nécessitent un choix et un engagement des deux partenaires, sans quoi de sérieuses difficultés risquent de surgir. Or si la relation charnelle devient problématique, il y a gros à parier que les problèmes vont s’étendre à d’autres domaines de la vie familiale. Il n’est hélas pas impossible que ces difficultés mettent en danger la vie même du couple. Auquel cas, le bon sens nous oblige à un choix « du moindre mal » : entre deux maux, il faut choisir le moindre, c'est-à-dire celui qui laisse ouverte la possibilité de « faire mieux » à l’avenir. Il est clair que si le couple se brise, on aura tout perdu, et il n’y aura plus de possibilité de croissance. Il vaut donc mieux concéder ce qui s’avère nécessaire pour maintenir la vie du couple, en espérant qu’un jour prochain le mari entrera dans la logique du discours de l’Eglise et consentira à participer à la mise en place d’une méthode naturelle.
Le conjoint croyant – disons l’épouse - est invitée à chercher à se conformer autant que possible à ce que demande l’Eglise, et à en parler avec son conjoint non croyant (ou qui ne tient pas compte de l’enseignement de l’Eglise) afin d’essayer de lui expliquer sa position.
Si le conjoint maintient son hostilité à sa demande, l’épouse doit faire une évaluation réaliste de la situation.
Si le maintien de sa position risque de mettre en péril l’unité du couple, elle est invitée à faire des concessions pour sauver l’essentiel, à savoir la vie même de son couple. Car les préceptes moraux de l’Eglise sont au service de l’amour du couple, de son unité, de sa croissance, de sa sanctification. Si ces préceptes venaient à détruire le couple, ils ne répondraient de toute évidence plus à leur finalité.
Bien sûr il y a des limites, qui sont celles du respect de la dignité de la personne ; mais je ne crois pas que c’est de cela qu’il s’agit. En général le débat tourne autour de moyens contraceptifs, que l’Eglise récuse alors que le mari les préconise, ne voyant pas l’utilité de se compliquer la vie avec des méthodes de régulation naturelle.
Il est certain que ces méthodes nécessitent un choix et un engagement des deux partenaires, sans quoi de sérieuses difficultés risquent de surgir. Or si la relation charnelle devient problématique, il y a gros à parier que les problèmes vont s’étendre à d’autres domaines de la vie familiale. Il n’est hélas pas impossible que ces difficultés mettent en danger la vie même du couple. Auquel cas, le bon sens nous oblige à un choix « du moindre mal » : entre deux maux, il faut choisir le moindre, c'est-à-dire celui qui laisse ouverte la possibilité de « faire mieux » à l’avenir. Il est clair que si le couple se brise, on aura tout perdu, et il n’y aura plus de possibilité de croissance. Il vaut donc mieux concéder ce qui s’avère nécessaire pour maintenir la vie du couple, en espérant qu’un jour prochain le mari entrera dans la logique du discours de l’Eglise et consentira à participer à la mise en place d’une méthode naturelle.
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Merci pour cet exposé au demeurant très clair. En réalité, il n'est pas si évident que l'acceptation d'une contraception que l'on espère provisoire soit "un moindre mal" pour sauver le couple. En effet, il n'y a plus de "limites", la femme peut devenir un objet de plaisir. Le mari peut exiger qu'elle se plie à ses désirs n'importe quand, sans respect pour sa fatigue, son rythme ou son propre désir. Et sur cette lancée de recherche de son plaisir, il peut se mettre à exiger d'autres pratiques érotiques plus ou moins immorales. Ce n'est sans doute pas toujours ainsi, mais il faut savoir que cela existe... Et que c'est sans doute une des causes de violence conjugale. Et là, rompre l'enchaînement, c'est très difficile, parce qu'on est partagé entre la culpabilité de ce qui se passe et la culpabilité de risquer un éclatement du couple.
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C’est hélas aux perversions (appelons un chat un chat !) auxquelles je faisais allusion lorsque j’écrivais : « Bien sûr il y a des limites, qui sont celles du respect de la dignité de la personne ». Je suis bien au courant, par le biais des sessions de guérison intérieure, du calvaire que bon nombre de femmes ont à subir de la part de leur mari, qui exigent d’elles de se prêter à des perversions, diffusées et vulgarisées par le biais des vidéocassettes et des sites porno’s.
Il me semble qu’il y a une limite à ne pas franchir. Autant une épouse est invitée (dans la mesure du possible) à ne pas se refuser à son mari pour une étreinte disons « naturelle », autant nulle femme n’est obligée de se « prostituer » en se prêtant à des comportements qui la dégoûtent et sont pour elle une cause de honte.
Il est trop clair qu’une telle rencontre charnelle n’est plus au service de l’amour. Aucune épouse n’est obligée d’accepter d’être la « femme-objet-moyen-de-plaisir-pour-son-mari ». Je crois qu’au nom de sa dignité de femme, d’épouse et de mère, l’épouse doit refuser toute complicité avec des pratiques illicites.
Peut-être, me dirai-vous, ce refus mettra-t-il en danger l’unité du couple ? A quoi je vous réponds : de quelle unité s’agit-il ? N’est-ce pas hypocrite de continuer une convivialité basée sur un mensonge ? Comment une épouse pourrait-elle encore ressentir de l’amour pour un homme qui abuse d’elle ? Je crois au contraire que la fermeté est le seul moyen pour faire réfléchir le mari et le faire éventuellement renoncer à ces comportements pervers.
Il me semble qu’il y a une limite à ne pas franchir. Autant une épouse est invitée (dans la mesure du possible) à ne pas se refuser à son mari pour une étreinte disons « naturelle », autant nulle femme n’est obligée de se « prostituer » en se prêtant à des comportements qui la dégoûtent et sont pour elle une cause de honte.
Il est trop clair qu’une telle rencontre charnelle n’est plus au service de l’amour. Aucune épouse n’est obligée d’accepter d’être la « femme-objet-moyen-de-plaisir-pour-son-mari ». Je crois qu’au nom de sa dignité de femme, d’épouse et de mère, l’épouse doit refuser toute complicité avec des pratiques illicites.
Peut-être, me dirai-vous, ce refus mettra-t-il en danger l’unité du couple ? A quoi je vous réponds : de quelle unité s’agit-il ? N’est-ce pas hypocrite de continuer une convivialité basée sur un mensonge ? Comment une épouse pourrait-elle encore ressentir de l’amour pour un homme qui abuse d’elle ? Je crois au contraire que la fermeté est le seul moyen pour faire réfléchir le mari et le faire éventuellement renoncer à ces comportements pervers.
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On peut ne pas ressentir de l'amour et continuer à aimer. Parce que celui qui blesse est sans doute un être d'abord blessé, peut-être même psychiquement malade - je ne suis pas psy mais je le pense. Parce que soi-même on se sait aimé de Dieu malgré le poids de notre péché. Parce qu'on ose espérer contre toute espérance en raison du sacrement de mariage. Parce qu'aimer est totalement gratuit.
C'est une grâce certainement.
Sans laquelle je serais partie au loin et je n'aurais plus certains problèmes.
A cause de laquelle je cherche quand même un chemin à tâtons dans une fermeté qui ne veut pas être une fermeture mais que l'autre ressent comme telle, ce qui entraîne de sa part une très forte agressivité.
Et ce n'est pas quelqu'un qui ignore l'enseignement de l'Eglise, et paradoxalement lorsqu'il suppose qu'un de ses enfants a une vie sexuelle sans être marié, cela le met dans tous ses états...
Je sais par des confidences reçues que je ne suis pas la seule à vivre des choses invraisemblables dans un couple "chrétien" (!!??).
C'est une grâce certainement.
Sans laquelle je serais partie au loin et je n'aurais plus certains problèmes.
A cause de laquelle je cherche quand même un chemin à tâtons dans une fermeté qui ne veut pas être une fermeture mais que l'autre ressent comme telle, ce qui entraîne de sa part une très forte agressivité.
Et ce n'est pas quelqu'un qui ignore l'enseignement de l'Eglise, et paradoxalement lorsqu'il suppose qu'un de ses enfants a une vie sexuelle sans être marié, cela le met dans tous ses états...
Je sais par des confidences reçues que je ne suis pas la seule à vivre des choses invraisemblables dans un couple "chrétien" (!!??).
morale sexuelle et divergence dans le couple
Votre intervention a fait resurgir une question: comment peut-il y avoir impureté dans un couple ?
Où se situe la frontière à ne pas franchir entre, le plaisir respectable, et la perversion intolérable ?
Si l'on reste du côté du plaisir respectable y a t-il impureté entre un mari et sa femme ? Même si ce plaisir passe par des phases moins "traditionelles"
sans être forcément perverses !
Où se situe la frontière à ne pas franchir entre, le plaisir respectable, et la perversion intolérable ?
Si l'on reste du côté du plaisir respectable y a t-il impureté entre un mari et sa femme ? Même si ce plaisir passe par des phases moins "traditionelles"

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Il me semble que vous donnez vous-même la réponse : les comportements pervers en matière sexuelle existent, et ils sont hélas de mieux en mieux connus, par la publicité dont ils jouissent par le biais des productions pornographiques. Aussi ces comportements se sont-ils introduits dans l’alcôve des couples, mêmes chrétiens. Le plus souvent au plus grand désarroi de l’épouse qui ne sait comment réagir. Elle perçoit bien intuitivement que ce que son mari lui demande ne correspond pas à l’exercice naturel de la sexualité, mais n’ose pas refuser.
Pour donner un exemple concret : la fellation est une pratique banalisée de nos jours par la pornographie, mais qui ne devrait pas avoir sa place dans la vie sexuelle d’un couple chrétien.
Hormis les actes pervers, la tendresse peut prendre bien des visages et la créativité en cette matière n’est pas défendue ! Je crois qu’un couple qui vit en union avec le Seigneur, peut compter sur la grâce pour discerner en conscience ce qui convient et ce qui ne convient pas. (Je rappelle qu’un jugement « en conscience » suppose que nous ayons vérifié ce que dit par le magistère sur la question.)
Pour donner un exemple concret : la fellation est une pratique banalisée de nos jours par la pornographie, mais qui ne devrait pas avoir sa place dans la vie sexuelle d’un couple chrétien.
Hormis les actes pervers, la tendresse peut prendre bien des visages et la créativité en cette matière n’est pas défendue ! Je crois qu’un couple qui vit en union avec le Seigneur, peut compter sur la grâce pour discerner en conscience ce qui convient et ce qui ne convient pas. (Je rappelle qu’un jugement « en conscience » suppose que nous ayons vérifié ce que dit par le magistère sur la question.)
morale sexuelle et divergence dans le couple
Que faire si on a pratiqué de tels actes voire plu du même style en couple ? Je suppose que l'on doit recevoir le sacrement de réconciliation ! Mais comment avouer précisément un tel acte ? Et si le conjoint n'est pas prêt à un telle démarche .
En tout cas je percevais déjà la chose, vous me l'avez confirmée. Priez pour moi afin que je me relève de cette blessure subie "avec consentement "

En tout cas je percevais déjà la chose, vous me l'avez confirmée. Priez pour moi afin que je me relève de cette blessure subie "avec consentement "