Père,
Au regard de l'Eglise, une femme célibataire vivant dans une stricte chasteté et un grand désir de servir le Seigneur, peut-elle adopter un enfant ?
Est-ce une voie de sanctification possible ?
Qu'en pense l'Eglise ?
J'envisage souvent cette possibilité, je souhaiterais rendre un enfant heureux (je songe en particulier à un enfant déficient), je constate une fibre maternelle très vivante en moi, mais je veux obéir à l'Eglise, et je ne sais pas si mon état de vie est compatible. Je ne peux qu'offrir ma "maternité" à un enfant. Il lui manquerait un père. Est-ce un obstacle ?
Je ne suis pas consacrée, simplement laïque.
Merci pour vos lumières Père, j'ai besoin de réfléchir à partir d'une base solide et sage.
adoption
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- Enregistré le : 5 sept. 2003
La question est vraiment difficile, car elle touche indirectement le for interne. Vu l’anonymat, je peux me permettre de vous poser franchement quelques questions, en espérant qu’elles ne vous blesseront pas ; ce n’est bien sûr pas mon intention : mon seul but de vous aider à réfléchir comme vous me le demandez. Ces questions sont d’ailleurs probablement trop personnelles pour faire l’objet d’une réponse sur le forum.
Votre désir d’enfant me semble tout à fait normal et sain, mais pourquoi ne pas envisager de le concevoir avec un homme que vous aimeriez, au sein d’une relation matrimoniale bénie par le sacrement du mariage ?
Votre désir est-il exclusivement dirigé sur l’enfant, de préférence sans père, ou plutôt sans époux ? Si tel est le cas : qu’est-ce qui vous fait peur dans la relation à l’homme ?
Ou bien avez-vous fait le choix du célibat en vue du Royaume tout en restant laïque, mais n’avez-vous pas renoncé à la maternité ?
Ou peut-être vous dites-vous qu’adopter un enfant entrerait bien dans la vocation d’une femme consacrée : elle se dévouerait pour cet enfant qu’elle n’a pas conçu étant donné qu’elle vit dans la chasteté, mais auquel elle consacrerait toute son affection ?
Je crois qu’il faudrait pouvoir clarifier vos motivations à partir de questions de ce type avant d’aller plus loin. En sachant que les « gros » arguments contre votre proposition demeureront toujours que
- l’enfant a droit à un père et à une mère ;
- il est une fin en soi, et ne peut en aucun cas être un moyen pour satisfaire un besoin de maternité ;
- le désir de maternité naît de l’amour du conjoint : il exprime le désir des époux d’« incarner » leur amour dans un enfant.
Votre désir d’enfant me semble tout à fait normal et sain, mais pourquoi ne pas envisager de le concevoir avec un homme que vous aimeriez, au sein d’une relation matrimoniale bénie par le sacrement du mariage ?
Votre désir est-il exclusivement dirigé sur l’enfant, de préférence sans père, ou plutôt sans époux ? Si tel est le cas : qu’est-ce qui vous fait peur dans la relation à l’homme ?
Ou bien avez-vous fait le choix du célibat en vue du Royaume tout en restant laïque, mais n’avez-vous pas renoncé à la maternité ?
Ou peut-être vous dites-vous qu’adopter un enfant entrerait bien dans la vocation d’une femme consacrée : elle se dévouerait pour cet enfant qu’elle n’a pas conçu étant donné qu’elle vit dans la chasteté, mais auquel elle consacrerait toute son affection ?
Je crois qu’il faudrait pouvoir clarifier vos motivations à partir de questions de ce type avant d’aller plus loin. En sachant que les « gros » arguments contre votre proposition demeureront toujours que
- l’enfant a droit à un père et à une mère ;
- il est une fin en soi, et ne peut en aucun cas être un moyen pour satisfaire un besoin de maternité ;
- le désir de maternité naît de l’amour du conjoint : il exprime le désir des époux d’« incarner » leur amour dans un enfant.