Jésus ne veut pas dire (suite)

Verrouillé
Marie

Jésus ne veut pas dire (suite)

Message par Marie »

Il y a plusieurs termes que Jésus utilise pour se définir... Fils de l'homme, Fils de David...
Comment quelqu'un qui découvre les évangiles pour la première fois peut-il trouver sa route dans toutes ces expressions...
En plus qu'Il ne dit jamais "Fils de Dieu".
Merci.

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Je crois qu’on peut fort bien accueillir le cœur du message de l’Evangile en première lecture, sans saisir immédiatement toutes les subtilités des récits. Mais il est vrai que nous avons aussi le devoir d’approfondir sans cesse la Parole pour en vivre toujours d’avantage.
La réponse à votre question nécessiterait un long développement que je résumerai en quelques lignes. L’attente messianique d’Israël s’est exprimée au cours des siècles en une série de titres christologiques, attribués à celui que l’on attendait : Christ, Fils de David, Fils de l’homme, Fils de Dieu. Jésus récuse la plupart de ces titres, car ils n’expriment pas la vérité de sa Personne. Le Messie attendu était certes l’élu de Dieu, appelé à une plus grande proximité avec lui, mais il n’était qu’un homme et ne participait pas à la nature divine. Même le titre de « Fils de Dieu » n’impliquait pas une filiation ontologique ; aussi Jésus le récuse-t-il ou du moins ne se l’attribue-t-il pas. Notre-Seigneur préfère associer le titre : « Fils de l’homme » à la perspective du Serviteur souffrant d’Isaïe. Ainsi après la confession de Saint Pierre : « Tu es le Christ » (Mc 8, 29), Jésus « leur enjoignit de ne parler de lui à personne. Et il commença de leur enseigner : “Le Fils de l'homme doit beaucoup souffrir, être rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, être tué et, après trois jours, ressusciter”».
Le « Fils de l’homme » est en référence à la prophétie du livre de Daniel : « Je contemplais, dans les visions de la nuit Voici, venant sur les nuées du ciel, comme un Fils d'homme. Il s'avança jusqu'à l'Ancien et fut conduit en sa présence. A lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous peuples, nations et langues le servirent. Son empire est un empire éternel qui ne passera point, et son royaume ne sera point détruit » (Dn 7, 13-14). Il s’agit donc d’un mystérieux personnage qui partage la toute-puissance de Dieu lui-même. Pour signifier que le chemin de la glorification passe par la Croix, Jésus associe cette figure aux prophéties du Serviteur Souffrant en Is 53, qui font allusion aux souffrances de sa Passion : « Objet de mépris, abandonné des hommes, homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu'un devant qui on se voile la face, méprisé, nous n'en faisions aucun cas. Or ce sont nos souffrances qu'il portait et nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous le considérions comme puni, frappé par Dieu et humilié. Mais lui, il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous trouvons la guérison. Tous, comme des moutons, nous étions errants, chacun suivant son propre chemin, et Yahvé a fait retomber sur lui nos fautes à tous. Maltraité, il s'humiliait, il n'ouvrait pas la bouche, comme l'agneau qui se laisse mener à l'abattoir, comme devant les tondeurs une brebis muette, il n'ouvrait pas la bouche. S’il offre sa vie en sacrifice expiatoire, il verra une postérité, il prolongera ses jours, et par lui la volonté de Yahvé s'accomplira. A la suite de l'épreuve endurée par son âme, il verra la lumière et sera comblé. Par sa connaissance, le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes en s'accablant lui-même de leurs fautes ».

Verrouillé