Le gros mot qui heurte, je crois, est « obéissance ». Il est triste de voir que Dieu le Père pourrait avoir le visage d’un dictateur chinois communiste. Image dégradante de Dieu et de l’Homme. Il n’est nullement question de ce Dieu dans la Bible et je rejette aussi cette image. N’oublions pas que, étymologiquement, le mot obéissance signifie « écouter » (avec l’oreille de notre cœur). L’obéissance évangélique, ou comme dit saint Paul, l’obéissance de la foi n’a rien à voir avec la caricature d’un esclave qui obéit servilement à un maître qui exerce tout pouvoir sur lui ou d’un marionnettiste qui tirerait les ficelles en ricanant de nous voir tomber et de faire ce qu'il veut avec son pantin. Ça c’est l’idole de notre psychisme blessé.
Jésus nous précède pourtant sur ce chemin d’obéissance amoureuse. Il obéit « tout ce que veux mon Père, je le fais » et « il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la Croix (Ph 2, 8 )Notons que Jésus obéit à des créatures (c’est bien nous qui le crucifions) et il obéit à Marie et Joseph. Il nous montre combien le Père est bon parce qu’Il connaît (au sens de co-naître) le Cœur du Père. Et Il a confiance que ce Père l’exaucera le troisième jour « c’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom » (Ph 2, 9). C’est parce que la désobéissance est le péché des origines que le chemin de l’obéissance à la Parole de Jésus (ou à la Parole du Père qu'est Jésus) est le seul chemin vers la réconciliation càd, la vraie liberté des enfants de Dieu.
Nous savons qu’aujourd’hui ce discours est insoutenable, nous qui exaltons notre « liberté » jusqu’à en faire un absolu. Mais nous confondons liberté et libre-arbitre. Dieu nous a fait le don de la liberté et la vraie liberté c’est de pouvoir Le choisir librement à chaque instant en obéissant à sa Parole de Vérité…Jésus.
Je vis aussi dans le monde mais, je découvre chaque jour combien le chemin de l’obéissance de la foi en Celui qui veut mon bien et qui est la source de tout bien est un chemin de liberté. Si mes enfants n’avaient pas confiance que je désire leur bien, que je désire les faire grandir dans l’amour, ils désobéiraient c’est certain. Et ils auraient raison de se révolter s'ils me soupçonnaient de malveillance envers eux. Mais sachant que nous les aimons, ils obéissent (pas toujours...hélas). Sachant que c’est une parole qui fait vivre que nous prononçons lorsque se présente une situation « d’interdiction ». Ce n’est pas pour brimer leur liberté…mais pour les mettre devant leur responsabilité quant aux choix qu’ils doivent faire : choisir le bien...choisir la vie.
