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Julien

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Message par Julien »

Mon père,
comme ma cousine va bientôt être confirmée, j'aimerais avoir votre avis sur la question. Elle ne va plus à la messe que pour suivre son père... et ce jusqu'à sa confirmation. C'est-à-dire que si son père ne vient pas la chercher, elle n'y va pas. Sa grande soeur, qu'elle admire beaucoup, a d'ailleurs cessé totalement tout contact avec les sacrements et avec l'Eglise depuis sa Confirmation.
Pourtant, la confirmation est un engagement personnel. De sorte que, s'il est prévu de ne plus visiter régulièrement notre Seigneur dans les sacrements de réconciliation et d'Eucharistie, vouloir tout de même "faire sa confirmation" signifie pour ma cousine faire comme tous les chrétiens de son âge, attendre éventuellement des 'cadeaux' (de préférence de nature profane), et surtout ne pas comprendre la réelle signification de ce sacrement.
Seulement, comme tous les enfants ne reçoivent pas le baptême, l'équipe paroissiale tient à amener coûte que coûte la petite troupe des baptisés jusqu'à la confirmation. Mon oncle sait bien que sa fille s'en fout, comme il nous l'a dit, mais il n'est même pas question qu'elle ne reçoive pas ce sacrement car cela risquerait de la marginaliser. Et ils tiennent par dessus tout au qu'en-dira-t-on.
Sa marraine de baptême vient d'être invitée pour dimanche. Autrement dit, elle vient juste d'apprendre la nouvelle (ils n'habitent pas à 500 kms les uns des autres...). Ma cousine ne s'en préoccupe pas, elle n'a pas idée de se choisir une marraine de confirmation, donc mon oncle l'a demandé à sa marraine de baptême. Cette dernière est bien gênée, car sa filleule ne fait pas cela d'un élan du coeur. Alors que la confirmation est un engagement personnel, elle n'est même pas venue en personne chez sa marraine.
Toutefois, si sa marraine n'accepte pas d'être également sa marraine de confirmation, ma cousine risque fort de se retrouver avec une 2e marraine pas très catholique... en même temps, c'est délicat de cautionner l'attitude de ma cousine.

Ma question porte sur 2 points:
* si l'engagement du confirmant n'est pas soit sincère soit volontaire, l'évêque ne doit-il pas repousser la date de la Confirmation pour laisser mûrir ce projet du jeune?
* que faire à la place de sa marraine de baptême?

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Il me semble que si l’évêque est au courant de l’attitude intérieure de cette jeune fille, il ne donnera pas le sacrement. Bien sûr on me dira, la grâce passera bien un peu… Oui, « ad modum recipientis » : dans la mesure de l’ouverture à la grâce, et dans le cas que vous me décrivez, l’ouverture semble assez réduite ! Je trouve surtout dommage de « brader » un sacrement que l’on ne peut recevoir qu’une seule fois. Pas question de dire l’année prochaine : cette fois je suis prête ! C’est pourquoi il me semble qu’il vaudrait mieux différer, car la démarche perd tout son sens dans les circonstances actuelles, du moins de ce que vous m’en décrivez.
Le rôle de la marraine peut être important. Dans la mesure où la jeune fille va jusqu’au bout de la démarche, la marraine peut prendre son rôle à cœur et essayer de veiller quelque peu sur son évolution spirituelle. Je sais bien que les jeunes ne se laissent pas guider, surtout en matière religieuse, mais cela permet de sauvegarder une relation spirituelle, au moins dans la prière, qu’une marraine croyante peut assumer, alors qu’une personne non croyante ou mal croyante ne le fera pas.

Julien

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Message par Julien »

au sujet de la marraine de confirmation, savez-vous si, dans le cas de ma cousine, il est permis que ce soit non une marraine mais un parrain qui l'assiste? Auquel cas, mon frère pourrait l'être. Comme il est bon catholique, sans doute pourrait-il avoir une influence sur elle du fait qu'ils s'entendent déjà bien. Mais comme lui et moi avons un parrain de confirmation, sans doute est-il d'usage qu'une jeune fille choisisse une marraine.

Pour l'évêque, ce qui est malheureux, c'est qu'il ignore sans doute les dispositions de ma cousine. Mon oncle est le premier à désirer que sa fille reçoive ce sacrement, et l'équipe de catéchistes regarde comme tout à fait normal, aujourd'hui, qu'un jeune agisse comme tel. Un phénomène de société en quelque sorte. Par conséquent, comme ce n'est pas ma cousine qui demandera à reporter la réception du sacrement, je ne vais pas non plus agir. C'est quelque chose de personnel, et la délation par un tiers ne me paraît pas une bonne chose. Je plains beaucoup cette petite cousine, et je vous remercie de bien prier à son intention. Merci.

Maryvonne
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Enregistré le : 13 nov. 2004

Message par Maryvonne »

Cette jeune va quand même à la messe, même si elle dit ou si vous pensez qu'ensuite elle arrêtera... Il me semble que les adolescents qui sont en période de construction n'expriment pas tout ce qu'ils ressentent, voire disent parfois l'inverse pour tester... Un de mes ados était apparemment dans cette situation quelques semaines avant la confirmation. En approfondissant avec lui (j'avais la chance que le dialogue mère-fils soit possible), il a pu exprimer qu'ayant beaucoup de doutes dans sa foi, il craignait que sa démarche ne soit pas vraie... Je lui ai dit d'une part que les tentations de doute, c'est normal, et que la foi s'approfondit toute la vie, que c'est d'abord une relation de confiance et non une recherche intellectuelle. Je lui ai dit d'autre part que le sacrement est un don de Dieu, et qu'il suffisait qu'il veuille bien recevoir ce don de Dieu (qu'il ne ferme pas la porte de son coeur) pour pouvoir le recevoir. Puis il a écrit sa demande à l'évêque en parfaite honnêteté sur ces bases-là, et il a été confirmé. Il ne pratique pas régulièrement mais prie parfois et tâche de vivre les valeurs évangéliques, en particulier ne pas gruger ses clients, ce qui n'est pas si simple dans notre société...Un de ses cousins a fait le choix d'attendre, et l'a été à l'âge adulte. Je pense que si on attend, il faut veiller à entourer le jeune très fort pour que le cheminement se poursuive, et que la décision doit être la sienne, en éclairant son jugement, et non celle de membres de la famille. Quant aux cadeaux profanes, chez nous il n'y en a jamais eu, mais des cadeaux religieux (bible, icône, etc...), c'était clair avec la famille et les amis, ainsi on évitait le détournement en fête profane.

P. Joseph-Marie
Messages : 1327
Enregistré le : 5 sept. 2003

Re: confirmation

Message par P. Joseph-Marie »

Julien a écrit :Savez-vous si, dans le cas de ma cousine, il est permis que ce soit non une marraine mais un parrain qui l'assiste?
Votre cousine a droit a une marraine et un parrain : pas de problème !

Julien

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Message par Julien »

Maryvonne a écrit :Cette jeune va quand même à la messe, même si elle dit ou si vous pensez qu'ensuite elle arrêtera... Il me semble que les adolescents qui sont en période de construction n'expriment pas tout ce qu'ils ressentent, voire disent parfois l'inverse pour tester... Un de mes ados était apparemment dans cette situation quelques semaines avant la confirmation. En approfondissant avec lui (j'avais la chance que le dialogue mère-fils soit possible), [...] Je pense que si on attend, il faut veiller à entourer le jeune très fort pour que le cheminement se poursuive, et que la décision doit être la sienne, en éclairant son jugement, et non celle de membres de la famille. Quant aux cadeaux profanes, chez nous il n'y en a jamais eu, mais des cadeaux religieux (bible, icône, etc...), c'était clair avec la famille et les amis, ainsi on évitait le détournement en fête profane.
vous soulignez deux choses:
d'abord qu'il existe un dialogue entre vous et votre fils. C'est essentiel. Le problème, c'est que ce dialogue ma cousine l'a avec sa mère et avec sa soeur aînée. Et sa mère n'a pas les mêmes dispositions que vous puisqu'elle et sa famille suivent le courant de Steiner. D'ailleurs, cela a porté ses fruits car l'aînée de la famille cesse de mettre les pieds à l'église. Et pour moi elle est surtout victime. Et l'élément révélateur est que ma cousine ne demande même pas en personne à sa marraine d'accepter de l'accompagner. C'est son père qui fait la démarche, c'est son père qui a toujours fait le lien avec sa famille; et si nous osons la moindre remarque, la moindre discussion avec ses filles, ma tante lui tombe dessus immanquablement. Si nous engageons la moindre conversation, cela est ensuite déformé par ma tante et cela fait plus de mal que de bien.
Deuxièmement, vous avez privilégié les cadeaux religieux : cela n'est pas possible avec ma cousine car toute sa famille maternelle profite de son argent pour la pourrir. Et cela dure depuis qu'elle est toute petite. Le but est bien évidemment qu'elle abandonne l'Eglise catholique.

Avec le recul, je me rends compte que cela peut paraître fou... ça doit l'être pour mon oncle qui se réfugie dans le travail principalement. Mais plusieurs exemples concrets, piochés sur le long terme, me font penser que c'est bien réel. Et l'extrême pauvreté du catéchisme de la paroisse n'arrange pas du tout les choses, loin de là. Malheureusement.

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