donner la communion

Verrouillé
jeannine

donner la communion

Message par jeannine »

Quand le prêtre est fatigué et ne peut plus donner la communion,alors qu'il y a des religieuses dans l'assemblée, un laïc non formé peut-il le faire?

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Il est certain que les religieuses devraient avoir la priorité, mais si le prêtre demande à un laïc de le faire, cette demande fait office de délégation. L’idéal est que la délégation soit explicitée par la bénédiction liturgique prévue à cet effet.

Invité

Message par Invité »

Bonjour,

Est-il possible de savoir en quoi consiste cette bénédiction liturgique?

Merci.[/code]

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Une bénédiction on ne peut plus simple par laquelle le prêtre qualifie la personne à ce ministère, c'est-à-dire lui délègue le pouvoir de distribuer la communion. Il me semble que c’est important et pour la personne, et pour les fidèles, afin qu’ils gardent conscience que le ministre ordinaire pour ce ministère, c’est le ministre ordonné (diacre, prêtre ou évêque).
La bénédiction peut être tout simplement : « Que le Seigneur te bénisse pour que tu puisses dignement porter la Sainte Eucharistie à tes frères et sœurs ».

Françoise

Message par Françoise »

Bonjour,

Je vous remercie pour votre réponse qui m'éclaire davantage. Mais j'éprouve encore un peu d'inquiétude parce qu'il me semble ne pas entendre le prêtre dire la bénédiction aux laics qui vont donner la Sainte Communion. Que dois-je penser? Que dois-je faire? Qu'en est-il de la validité? du respect du sacrement? de l'esprit dans lequel s'est fait?

Je suis consciente que le prêtre qui me donne la communion a les mains consacrés et que dans bien des têtes de laics, surtout les femmes, se disent: "On est capable autant qu'un prêtre." "Faut prendre notre place comme femme." Il y a un rapport de force qui n'a rien à voir mais c'est présent.... L'esprit est malsain.

Personnellement, c'est dernières années, je préfère aller communier au prêtre. Bien sûr je me fais regarder et juger mais je crois profondément au ministère du prêtre et je ne veux pas contribuer à diminuer son rôle si important dans l'Église.

Bref, je n'adhère pas à cet esprit féministe qui recherche le pouvoir et encore moins à l'esprit protestantisme qui attaque tout ce qui concerne la valeur de l'Eucharistie, de la Présence réelle.... Cette infiltration dans l'Église du Québec fait des ravages depuis plusieurs décennies. Et ceux qui osent parler se font rabrouer. On aime le Christ ou on ne l'aime pas. Quand on aime je crois profondément qu'on doit aller jusqu'au bout de nos convictions, de notre foi jusqu'au martyr.

Priez pour nous et pour notre Église.

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Je suis content que vous reveniez à la charge, car cela me permet d’actualiser ma réponse précédente à la lumière du document qui vient de sortir sur la question. Il s’agit de l’Instruction Redemptionis Sacramentum, issu de la congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.
Or j’y lis ce qui suit :
« 155 - En plus des ministres ordinaires de l’Eucharistie (l’évêque, le prêtre, le diacre), il y a aussi l’acolyte institué, qui est, du fait de son institution, le ministre extraordinaire de la sainte Communion, y compris en dehors de la célébration de la Messe. De plus, si des motifs de vraie nécessité l’exigent, l’Évêque diocésain peut députer à cet effet un autre fidèle laïc en qualité de ministre extraordinaire, ad actum ou ad tempus, selon les normes du droit, en utilisant, dans ce cas, la formule de bénédiction appropriée. L’autorisation ad actum ne peut être accordée par le prêtre, qui préside la célébration eucharistique, que dans des cas particuliers et imprévisibles.
156 - Cette fonction doit être entendue, au sens strict, selon sa dénomination de ministre extraordinaire de la sainte Communion, mais non de «ministre spécial de la sainte Communion», ni de «ministre extraordinaire de l’Eucharistie», ni de «ministre spécial de l’Eucharistie». En effet, ces dénominations ont pour effet d’élargir la signification de cette fonction d’une manière à la fois indue et inappropriée.
157 - Si, habituellement, les ministres sacrés présents à la célébration sont en nombre suffisant, y compris pour la distribution de la sainte Communion, il n’est pas permis de députer à cette fonction les ministres extraordinaires de la sainte Communion. Dans des circonstances de ce genre, ceux qui seraient députés à un tel ministère, ne doivent pas l’exercer. Il faut donc réprouver expressément l’attitude de ces prêtres qui, tout en étant présents à la célébration, s’abstiennent néanmoins de donner la communion, en chargeant les laïcs d’assumer une telle fonction.
158 - En effet, le ministre extraordinaire de la sainte Communion ne peut donner la Communion que dans le cas où le prêtre ou le diacre font défaut, lorsque le prêtre est empêché à cause d’une maladie, du grand âge ou pour un autre motif sérieux, ou encore lorsque le nombre des fidèles qui s’approchent de la Communion est tellement important que cela risquerait de prolonger la célébration de la Messe d’une manière excessive. À ce sujet, on considère néanmoins que le fait de prolonger brièvement la célébration, en tenant compte des habitudes et du contexte culturel du lieu, constitue une cause tout à fait insuffisante. »
En clair : seules les personnes instituées par l’évêque, ou désignée par lui à titre temporaire et même ponctuel (ad actum), sont autorisée à assister le prêtre dans la distribution de l’Eucharistie. Le prêtre ne peut accorder lui-même une telle autorisation que dans des cas « particuliers et imprévisibles ». Je note aussi que si le prêtre est présent, et qu’il n’y a pas une foule qui justifie qu’il se fasse aider pour distribuer la communion, même « ceux qui seraient députés à un tel ministère, ne doivent pas l’exercer », autrement dit, ils sont invités à refuser à leur curé le service qu’il leur demande.
Tout cela devrait couper court à toute discussion, mais je ne me fais guère d’illusion : la contestation n’en sera que plus virulente !
Prions pour notre pauvre Eglise…

jeannine

refuser de donner la communion

Message par jeannine »

Bonsoir Père. En fait, dans le cas qui me préoccupe, non seulement le prêtre âgé et fatigué reste assis mais les religieuses qui pourraient donner la communion ne le font pas toujours...Il n'y a qu'à peu près une quinzaine de personnes à cette eucharistie.
J'ai une autre question pour l'exposition du Saint-Sacrement, toujours avec la même assemblée: un laïc peut-il exposer et retirer jusqu'au tabernacle l'Hostie?
Prions , oui, pour notre église, mais que vais-je devoir leur dire le mois prochain?

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Si les religieuses ne le font pas je suppose que d’autres laïcs le font ? En fait, il faudrait dans un cas comme celui-là, que le prêtre demande à l’évêque d’instituer un (ou plusieurs) ministre(s) extraordinaire(s) de l’Eucharistie (qui pourrait être une de ces religieuses par exemple) ; ou au moins de nommer « ad actum » une (ou plusieurs) personne(s) pour ce ministère. Ce terme signifie que les circonstances de l’exercice de ce ministère sont bien définies : la personne ne peut pas distribuer l’Eucharistie ou exposer le Saint Sacrement dans n’importe quelles circonstances, mais uniquement dans la mesure où ce prêtre âgé se trouve dans l’incapacité de le faire, et à défaut d’un ministre ordonné.

Verrouillé