l'âme sans péché et le corps pécheur

[Massorète]

Cela signifie-t-il qu'à la mort d'une personne, l'âme vit toujours en ce sens que Dieu garde le souvenir de cette personne pour la ramener à la vie lors de la résurrection, c'est à dire que "l'esprit ou souffle de vie retourne à Dieu qui l'a donné" (Ecclésiaste 12:7) ?

[P.Joseph-Marie]

Je dirais même davantage : le « souffle » que seul l’homme reçoit (et non les animaux) au livre de la Genèse, est le souffle de Dieu, c'est-à-dire son Esprit. Or la troisième Personne divine est la relation subsistante entre le Père et le Fils. A notre mort, nous vivons de la relation vivifiante que le Dieu Créateur continue d’entretenir avec sa créature rationnelle. Dieu ne nous garde pas seulement « en mémoire » ; à moins de prendre ce terme au sens de l’analogie psychologique proposée par Saint Augustin, qui faisait correspondre la mémoire à la Personne du Père. Auquel cas l’analogie signifierait que nous continuons à vivre parce que le Père entretient avec nous une relation vivifiante dans la Personne de son Fils, qui a assumé notre humanité précisément pour que nous puissions vivre en communion avec Dieu son Père.

[Massorète]

Merci pour ces précisions. Mais votre réponse amène une autre question. Si l'homme est le seul à avoir reçu le souffle de vie comment les animaux sont devenus des âmes vivantes selon genèse 1:20 ? Je pensais que ce qui différenciait l'homme des animaux c'était le fait que seul l'homme avait été créé à l'image de Dieu mais selon le même processus.

[P.Joseph-Marie]

L’animal possède tout comme l’homme un corps bien sûr – un « bazar » - et une âme – une « nephesh ». Mais seule la « nephesh » de l’homme est « hayah », c'est-à-dire vivante du souffle même de Dieu, c'est-à-dire de son Esprit.
L’âme est le principe de vie, qui est spécifiée pour l’homme comme une vie ouverte sur la Transcendance divine. Cette ouverture constitue précisément l’image de Dieu dans l’homme, rendu par le fait même capable de relations interpersonnelles avec le Dieu Un enTrois Personnes.