Carême

[Pauline]

Père,
J'aimerais être éclairée sur l'abstinence demandée par l'Eglise en temps de Carême (les vendredis et le mercredi des Cendres si je ne me trompe).
Il me semble que les textes précisent "abstinence de viande", je crois avoir entendu que cela peut concerner tous les produits d'origine animale (oeufs, lait...). Qu'en est-il exactement?
Pourquoi la viande précisément, et pas la lotte, le caviar, les pâtisseries?
Toutes les fois où ce sujet s'est présenté dans une conversation, je me suis trouvée très mal à l'aise:
- il y a les gens éloignés de l'Eglise que cette incohérence fait sourire.
- il y a les catholiques qui prennent des libertés avec cela, vu qu'il est évident qu'un steak haché ou une tranche de jambon sont moins luxueux qu'un morceau de poisson même très ordinaire (c'est très cher chez le poissonnier!). Et ils ont vite fait d'affirmer que le christianisme a rompu avec les interdits alimentaires des juifs ou des païens.
- il y a enfin ceux qui pratiquent jeûne et abstinence (de viande et même de tout produit d'origine animale me semble-t-il) tous les mercredis et vendredis de l'année...
Je connais des personnes des trois catégories!
J'essaie d'admettre "l'appel" très particulier de la troisième catégorie (ce n'est pas toujours simple à vivre au quotidien...)
Avec les deux autres catégories, je suis confuse de mon ignorance!
Je pense que la mention de la viande en ce qui concerne l'abstinence a certainement une raison... et j'espère que vous pourrez m'éclairer, sur l'aspect historique de la question, et aussi sur le sens actuel de cette "règle" (le mot ne convient peut-être pas exactement, vous rectifierez avec le terme adéquat).
La question peut paraître très secondaire, mais ce qui me désole, c'est qu'elle peut très vite devenir source de tension à cause des incompréhensions qu'elle suscite.

[P. Joseph-Marie]

L’Eglise nous impose deux jours de jeûne (repas limités à une collation le matin et le soir) : le mercredi des cendres et le vendredi de carême, et nous invite à faire abstinence (outre ces deux jours), tous les vendredis de carême. La tradition de manger du poisson plutôt que de la viande était liée à un contexte économique dans lequel la viande était un signe de richesse, ou encore : était considérée comme un nourriture particulièrement riche (« les viandes grasses et les vins décantés » de la Bible). Mais il est clair que c’est l’esprit de cette règle qu’il faut retenir et adapter à chaque époque. C’est tellement vrai que de nos jours l’Eglise ne mentionne plus la viande comme met dont il faudrait principalement s’abstenir ces jours là. A chacun d’évaluer en conscience ce dont il doit s’abstenir pour répondre à l’esprit de pénitence.