sauvés de quoi ?
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Maryvonne
- Messages : 40
- Enregistré le : 13 nov. 2004
sauvés de quoi ?
J'ai toujours appris que c'est du "péché" que nous étions sauvés. J'ai lu récemment un livre où un prêtre dit entre autres que c'est du "non être" que Dieu nous a sauvés, en nous créant à son image, Lui qui est. Le "péché originel", je lis là-dessus plein de théories personnelles des uns ou des autres... S'il y a autant de productions sur ce sujet, c'est sans doute qu'un certain vocabulaire n'est pas très compréhensible aujourd'hui (Le Christ nous a rachetés, à qui, de quoi, pourquoi fallait-il "payer" un prix, et pourquoi la souffrance des chrétiens serait-elle sensée faire partie de ce prix ?). Je n'imagine pas un "Dieu vengeur", dans ce cas je serais athée (certains le sont sans doute à cause d'images faussées). Alors comment exprimer ces vérités dans un langage qui ne fasse pas bondir aujourd'hui (un bouquin sérieux pas trop intello ?). Merci.
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P. Joseph-Marie
- Messages : 1327
- Enregistré le : 5 sept. 2003
On peut définir le mal comme une béance dans l’être qui engendre la souffrance. Le mal volontaire ou péché peut également s’envisager sous cet angle. Cela permet de comprendre comment Jésus vient remplir cette béance par sa présence. Ce ne sont bien sûr que des images, mais elles peuvent être parlantes à condition de ne pas les absolutiser et de les compléter par d’autres images qui exprimeront mieux d’autres aspects du mystère.
Pour ce qui est du « rachat » et des autres terminologies de la rédemption : je compte approfondir cette question durant le triduum de la semaine Sainte. Les conférences seront disponibles. Ce n’est pas en trois lignes que je pourrais répondre à de telles interrogations. Mais vous avez bien raison de refuser que le prix du sang ait été exigé par Dieu le Père ; j’ajoute qu’il n’a pas davantage été revendiqué par le Démon. Alors par qui ? Par personne, car l’incarnation rédemptrice est une histoire (une folie !) d’amour, et l’amour est nécessairement gratuit. Le terme « rachat » renvoie à la conception du « goël », à savoir le droit de l’aîné de prendre la place de son frère cadet qui s’est endetté au point de devoir se vendre comme esclave. Jésus a usé de ce droit pour prendre notre place, descendre dans notre mort, afin d’y accueillir l’amour vivifiant de son Père.
Pour ce qui est du « rachat » et des autres terminologies de la rédemption : je compte approfondir cette question durant le triduum de la semaine Sainte. Les conférences seront disponibles. Ce n’est pas en trois lignes que je pourrais répondre à de telles interrogations. Mais vous avez bien raison de refuser que le prix du sang ait été exigé par Dieu le Père ; j’ajoute qu’il n’a pas davantage été revendiqué par le Démon. Alors par qui ? Par personne, car l’incarnation rédemptrice est une histoire (une folie !) d’amour, et l’amour est nécessairement gratuit. Le terme « rachat » renvoie à la conception du « goël », à savoir le droit de l’aîné de prendre la place de son frère cadet qui s’est endetté au point de devoir se vendre comme esclave. Jésus a usé de ce droit pour prendre notre place, descendre dans notre mort, afin d’y accueillir l’amour vivifiant de son Père.
