homosexualité

Verrouillé
Paul

homosexualité

Message par Paul »

Père j'ai un frère âgé de 30 ans et qui vient de nous avouer son homosexualité. Il va vivre avec son ami. Depuis 15 ans il nous cachait cet aspect de sa personnalité car il craignait une réaction négative voire de rejet. Quelle attitude adopter ? Il n'est pas croyant au sens chrétien du terme, lui demader de lutter pour s'orienter vers l'hétérosexualité ne me semble pas possible. Mes parents, mon autre frère, moi-même l'avons assuré de notre amour, nous lui avons dit que nous acceptons son ami. Cependant nous connaissons de la position de l'Eglise sur la question. Que faire ? Que dire ? Ma mère m'a dit qu'à Paris des groupes charismatiques pouvaient prier pour lui dans le but de demader à Dieu une grâce pour qu'il abandonne son homosexualité. Je n'ai pas encouragé ma mère a lui en parler, il pourrait s'éloigner plus encore en disant que l'Eglise par de telles pratiques le considèrerait comme "déviant". Ai-je eu raison ? Merci de me répondre

P. Joseph-Marie
Messages : 1327
Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Je risque de parler « comme un livre », n’étant pas impliqué comme vous l’êtes ; en même temps puisque vous me faites la confiance de me demander mon avis, je ne peux pas m’esquiver. Je crois que vous avez raison de viser à garder la relation avec votre frère, et une relation de confiance. Mais comment entretenir une authentique relation de confiance sans être dans la vérité ? Cela semble contradictoire. D’où ma question : êtes-vous bien dans la vérité en ne lui disant pas le fond de votre pensée ? Je crois qu’il y a moyen de dire votre conviction personnelle de telle manière que votre frère ne se sente ni juger ni rejeté. Je conseille toujours d’utiliser le mode interrogatif : « tu connais la position de l’Eglise à ce sujet ? Tu sais que je suis croyant et pratiquant ? » Face à de telles questions, probablement vous demandera-t-il ouvertement ce que vous pensez. C’est là qu’il faudra réussir à ouvrir un débat (pas un discussion !) aussi paisible que possible, dans lequel il perçoive clairement que vous ne cherchez pas à lui donner une leçon de morale, mais que vous partagez votre conviction (c’est autre chose qu’une opinion !) fondée sur votre foi, mais aussi argumentée sur une réflexion simplement humaine. Là aussi, la forme interrogative est utile : « comment intègres-tu la différence sexuelle au sens biologique dans votre relation à deux ? Le fait que votre amour ne puisse pas être fécond biologiquement ne vous gêne pas ? », etc. Bref : présentez vos objections sous forme de questions auxquelles vous l’invitez à répondre.
Je sais bien que ce n’est pas facile, mais que faire d’autre pour être en vérité et donc dans la charité ? Prenez votre temps : n’essayez pas de tout dire en une soirée. Puis sachez passer à autre chose (un tout autre sujet) pour revenir à cette question une autre fois : comme cela il n’aura pas l’impression que cela obstrue tout le champ de votre relation. Et redoublez d’amitié et d’attentions délicates au moment d’aborder ces questions épineuses : ce n’est pas de l’hypocrisie, c’est votre façon de témoigner que votre intention est de l’aider par votre dialogue et non pas de le coincer ou de l’exclure.

Paul

Homosexualité

Message par Paul »

Père merci de m'avoir répondu. J'avoue que je m'attendais à ce que vous me répondiez en ces termes. Je dois dire que sur ce sujet je pense que c'est Dieu qui saura faire comprendre à mon frère la réalité de ce qu'il vit. Cette sexualité il ne l'a pas choisie, de plus il l'accepte, il ne se sent pas prisonnier. Charité et vérité vont ensemble, certes, mais je dois aussi accepter l'autre, en l'occurrence mon frère, tel qu'il est, l'aimer tel qu'il est, respecter cette différence qu'il a reçue à sa naissance. Tout ce que je pourrai dire ne pourrait que le blesser. Je voudrais ajouter que si je ne mets pas l'homosexualité sur le même plan que l'hétérosexualité, je ne considère pas les personnes homosexuelles comme déviantes, et je considère l'homophobie comme une atteinte grave à la dignité des personnes. Je pense que mon devoir, au niveau humain mais également au niveau chrétien (l'un ne va pas pas sans l'autre) est de respecter les choix de mon frère et de l'accueillir avec tout mon amour, en aucun cas je ne puis juger son comportement j'ai déjà beaucoup à faire avec moi-même. Je vous remercie beaucoup d'avoir pris le temps de me répondre, j'espère que mes propos ne vous choquent pas. Priez pour nous, merci père.

Verrouillé