Bonjour,
je voudrais savoir comment le péché originel se reconcilie avec l'idée d'omniscience divine et de bonté divine?
Comment Dieu a-t-il pu accepter ce péché originel quand il savait toutes les conséquences que cela allait amener ?
Je comprends pas le plan du salut, mais on dit que Dieu pensait à Jésus Christ avant la création de l'homme, car d'après son omniscience il devait savoir ce qui allait se passer. Pourquoi a-t-il donc créé alors ? Il devait savoir que Satan allait se rebeller. Je ne comprends pas comment la liberté de Satan se réconcilie avec l'omniscience divine. Dieu devait savoir d'avance les gens qui allaient de rebeller. Alors pourquoi les avoir créés?
Je sais que c'est un sujet complexe, mais pourriez-vous me donner une référence de livre si les explications sont trop longues ?
Merci
Péché originel et omniscience
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Je crains que vous restiez toujours sur votre faim, car qui peut prétendre sonder le mystère de la connaissance et de la volonté divine, du moins en dehors de ce que Dieu veut bien nous en révéler ?
Disons seulement que Dieu n’est pas dans le temps ; d’où la difficulté pour nous de savoir ce que veut dire cette fameuse omniscience de Dieu. Les théologiens introduisent bien des subtilités, mais nous restons toujours à la porte de l’inconnaissable, puisque nous réfléchissons nécessairement dans le temps.
Dieu crée toutes choses en vue du Christ, entendons le Christ Total, Tête et Corps ecclésial : telle est l’intention première de Dieu et telle sera la réalisation finale, du moins pour ceux qui acceptent d’entrer dans ce dessein. Le péché est postérieur à la mise en œuvre de ce projet et donnera le caractère dramatique que nous connaissons à l’incarnation du Fils de Dieu. Celui-ci savait-il « par avance » que l’ange entraînerait l’homme dans sa chute ? C’est là où nous sommes bloqués, car que signifie « par avance » pour un Etre qui n’est pas dans le temps ? Ces catégories temporelles ne s’appliquent pas à Dieu : comment pourrions-nous dès lors arriver à nous imaginer comment les choses se présentent pour Dieu ?
Je cite en exemple le récit du péché dans la Genèse : le Dieu omniscient ne semble pas savoir que l’homme a péché lorsqu’il vient le rencontrer à la brise du soir, puisqu’il l’interroge en ces termes : « Aurais-tu donc mangé de l’arbre… ? »
Disons seulement que Dieu n’est pas dans le temps ; d’où la difficulté pour nous de savoir ce que veut dire cette fameuse omniscience de Dieu. Les théologiens introduisent bien des subtilités, mais nous restons toujours à la porte de l’inconnaissable, puisque nous réfléchissons nécessairement dans le temps.
Dieu crée toutes choses en vue du Christ, entendons le Christ Total, Tête et Corps ecclésial : telle est l’intention première de Dieu et telle sera la réalisation finale, du moins pour ceux qui acceptent d’entrer dans ce dessein. Le péché est postérieur à la mise en œuvre de ce projet et donnera le caractère dramatique que nous connaissons à l’incarnation du Fils de Dieu. Celui-ci savait-il « par avance » que l’ange entraînerait l’homme dans sa chute ? C’est là où nous sommes bloqués, car que signifie « par avance » pour un Etre qui n’est pas dans le temps ? Ces catégories temporelles ne s’appliquent pas à Dieu : comment pourrions-nous dès lors arriver à nous imaginer comment les choses se présentent pour Dieu ?
Je cite en exemple le récit du péché dans la Genèse : le Dieu omniscient ne semble pas savoir que l’homme a péché lorsqu’il vient le rencontrer à la brise du soir, puisqu’il l’interroge en ces termes : « Aurais-tu donc mangé de l’arbre… ? »
suite...
J'ai beaucoup de mal à comprendre que Dieu nous tienne autant dans l'ignorance car, comme vous le dites si ben vous-mêmes nous ne sommes pas capables d'imaginer que, pour Dieu, les catégories du temps et de l'espace ne sont pas valides.
Il n'en reste pas moins que l'espace et le temps sont des données mesurables qui font partie de sa création. Sans la notion de durée, il n'y a plus d'histoire de l'humanité et de l'univers. L'homme est un être fini qui vit dans les limites de la durée et de l'espace comme tous les êtres vivants. Les fleurs et les hommes naissent et meurent.
Dieu n'est jamais né. Il ne mourra pas. Comment est-ce possible? Mystère.
Dieu est Pur Esprit. Nous sommes faits de matière. Comment l'Esprit éternel peut-il créer de la matière temporelle? Mystère.
Jésus ne nous a rien appris là-dessus qui a en a moins dit sur son Père et sur le ciel que le plus petit des théologiens. Nous ne savons pas grand chose sur Dieu à part les quelqes déterminants, toujours les mêmes que nous accolons à son nom. A longueur de temps, pour nous rassurer nous nous répétons: Dieu nous aime, Dieu nous aime. Même quand la terre tremble nous nous rassurons comme nous pouvons en disant Dieu nous aime. Il ne peut pas nous abandonner. Il sait ce qu'il fait. En vérité nous ne savons rien et notre foi est bien incapable de répondre à l'angoisse de l'humanité quand celle-ci constate que la Nature est, malgré nos efforts, toujours plus puissante que nous et qu'elle déborde d'énergie créatrice aussi bien que destructrice. L'univers vit sa vie à manière sans s'occuper de nous. Dieu vit sa vie et personne n'a encore été capable de nous dire en quoi consistait la vie de Dieu. Que fait-il de son éternité? N'a-t-il que l'humanité comme occupation? L'homme vit sa destinée. Chacun de son côté. Jésus est venu sur la terre et ça n'a rien changé à nos vies terrestres. La foi, on l'a, on la perd. Qui est sûr de tout ce qu'enseigne l'Eglise? Même Thérèse de l'Enfant-Jésus a connu le doute. Jean de la Croix aussi a connu la nuit obscure du doute. Sommes-nous coupables quand nous doutons de Dieu? Je pense souvent que Dieu nous a plongés dans le noir et qu'il n'a guère envie de nous en tirer. Jésus ne nous a pas dit grand chose sur notre avenir pour nous aider à en sortir. Il est mort et ressuscité dans la plus grande discrétion. Jérusalem n'a même pas été avisé qu'il était ressuscité. Ni ses bourreaux, ni ses Juges, les prêtres du Temple ne l'ont su. Dieu se fait rare et cela nous angoisse. Ce sentiment que Dieu nous a oubliés, nous le ressentons tous.
Il n'en reste pas moins que l'espace et le temps sont des données mesurables qui font partie de sa création. Sans la notion de durée, il n'y a plus d'histoire de l'humanité et de l'univers. L'homme est un être fini qui vit dans les limites de la durée et de l'espace comme tous les êtres vivants. Les fleurs et les hommes naissent et meurent.
Dieu n'est jamais né. Il ne mourra pas. Comment est-ce possible? Mystère.
Dieu est Pur Esprit. Nous sommes faits de matière. Comment l'Esprit éternel peut-il créer de la matière temporelle? Mystère.
Jésus ne nous a rien appris là-dessus qui a en a moins dit sur son Père et sur le ciel que le plus petit des théologiens. Nous ne savons pas grand chose sur Dieu à part les quelqes déterminants, toujours les mêmes que nous accolons à son nom. A longueur de temps, pour nous rassurer nous nous répétons: Dieu nous aime, Dieu nous aime. Même quand la terre tremble nous nous rassurons comme nous pouvons en disant Dieu nous aime. Il ne peut pas nous abandonner. Il sait ce qu'il fait. En vérité nous ne savons rien et notre foi est bien incapable de répondre à l'angoisse de l'humanité quand celle-ci constate que la Nature est, malgré nos efforts, toujours plus puissante que nous et qu'elle déborde d'énergie créatrice aussi bien que destructrice. L'univers vit sa vie à manière sans s'occuper de nous. Dieu vit sa vie et personne n'a encore été capable de nous dire en quoi consistait la vie de Dieu. Que fait-il de son éternité? N'a-t-il que l'humanité comme occupation? L'homme vit sa destinée. Chacun de son côté. Jésus est venu sur la terre et ça n'a rien changé à nos vies terrestres. La foi, on l'a, on la perd. Qui est sûr de tout ce qu'enseigne l'Eglise? Même Thérèse de l'Enfant-Jésus a connu le doute. Jean de la Croix aussi a connu la nuit obscure du doute. Sommes-nous coupables quand nous doutons de Dieu? Je pense souvent que Dieu nous a plongés dans le noir et qu'il n'a guère envie de nous en tirer. Jésus ne nous a pas dit grand chose sur notre avenir pour nous aider à en sortir. Il est mort et ressuscité dans la plus grande discrétion. Jérusalem n'a même pas été avisé qu'il était ressuscité. Ni ses bourreaux, ni ses Juges, les prêtres du Temple ne l'ont su. Dieu se fait rare et cela nous angoisse. Ce sentiment que Dieu nous a oubliés, nous le ressentons tous.
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Je crains que votre généralisation soit abusive, ou plutôt je ne le crains pas : je m’en réjouis ! Non le sentiment que Dieu a oublié les hommes n’étreint pas tous les hommes : les chrétiens – ceux qui ont vraiment accueilli la seigneurie de Jésus dans leur vie – ont la conviction, bien plus l’expérience dans l’Esprit Saint, qu’il est à leur côté, que rien, ni la mort ni la vie, ni présent ni avenir, ne nous séparera de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Sauveur. Il demeure en nous et nous demeurons en lui ; notre vie est déjà cachée en Dieu. Le Royaume est déjà là, même s’il demeure comme vous dite discret : toutes les œuvres de Dieu sont discrètes, car l’amour ne s’impose pas à notre liberté : il se propose et appelle, rien de plus. Demandez donc à Jésus de vous révéler sa présence à vos côtés ; n’attendez rien de spectaculaire, mais soyez ouvert à la manière dont il va se manifester, et vous aussi vous comprendrez que les croyants ne sont pas des « doux-dingues » utilisant la méthode Couet pour entretenir une espérance utopique, mais des hommes et des femmes qui ont réalisé que Dieu est au milieu de nous. Que l’Esprit Saint vous donne le bonheur de rencontrer Jésus vivant qui vous conduira jusqu’à son Père et votre Père !
péché originel et omniscience
Merci à Lambert d'exprimer si bien mes propres pensées, c'est réconfortant de se rencontrer sur ce forum aussi profondément et en vérité. Vous dites : "Jésus est venu sur la terre et ça n'a rien changé à nos vies terrestres." Sur ce point, sauf à mal comprendre, je ne suis pas d'accord, car nous avons son témoignage de vie, ses paroles, ses actes, et, pour moi, aucun homme n'a jamais parlé ainsi. Ce qui faisait dire à une religieuse : "même si Dieu n'existait pas, je ne regretterais pas mon choix de vie." Ce qui peut changer dans nos vies, c'est de savoir que chacun est seul, certes, mais "seul avec Jésus", pour moi ce n'est pas rien.
Vous demandez : "sommes-nous coupables quand nous doutons de Dieu?" : bien sûr que non, il ne manquerait plus que cela...Thérèse de Lisieux disait : "je veux croire", c'était un acte de volonté de sa part, un choix dans la nuit.
Vous dites aussi: "Jésus ne nous a pas dit grand chose sur notre avenir pour nous aider à en sortir." Je n'y avais pas pensé, mais je vous rejoins volontiers.
N'êtes-vous pas optimiste, mon Père? Il me semble que nous sommes très nombreux à vivre cela, simplement on en parle très peu, chacun vit son angoisse avec un peu de culpabilité peut-être, en effet, et beaucoup de solitude. Le partage de cette expérience est pourtant déjà une bouffée d'air.
Vous demandez : "sommes-nous coupables quand nous doutons de Dieu?" : bien sûr que non, il ne manquerait plus que cela...Thérèse de Lisieux disait : "je veux croire", c'était un acte de volonté de sa part, un choix dans la nuit.
Vous dites aussi: "Jésus ne nous a pas dit grand chose sur notre avenir pour nous aider à en sortir." Je n'y avais pas pensé, mais je vous rejoins volontiers.
N'êtes-vous pas optimiste, mon Père? Il me semble que nous sommes très nombreux à vivre cela, simplement on en parle très peu, chacun vit son angoisse avec un peu de culpabilité peut-être, en effet, et beaucoup de solitude. Le partage de cette expérience est pourtant déjà une bouffée d'air.
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La purification de la foi est un passage obligé, mais mille questions ne sont pas encore un doute disait Saint Vincent de Paul ! Et que faisons-nous lorsque nous passons par ces jours de questionnement ? Allons-nous puiser aux sources vives de notre propre tradition, où « louchons »-nous vers d’autres Traditions - voire vers la franc-maçonnerie - pour ajouter un « plus » à notre foi chrétienne » pour rejoindre un autre débat (avec une autre ou la même « Elisabeth ») sur le site ?
-réponse-
Je me fiche complètement de la franc-maçonnerie et je ne louche vers rien du tout. Je ne suis pas amateur de sectes.
Je suis né chrétien et j'intrroge le christianisme et vous esquivez bien aisément mon questionnement.
Je suis profondément déçu.
Si les chrétiens ne se posent pas à eux-mêmes les questions que nous posent les incroyants, qui y répondra.
J'ai ressenti un malaise profond en lisant vos réponses. Vous détenez la vérité, elle vous appartient, vous ne doutez jamais, vous ne vous posez aucune question et vous ridiculisez ceux qui s'en posent.
Je ne sais pas si c'est la bonne façon d'aider les gens à surmonter leurs doutes.
Enfermez-vous avec ceux qui ne doutent jamais et vous serez heureux. Je crains que ce soit aujjourd'hui trop souvent la position de l'Eglise qui ne vit plus que sur la défensive au lieu de se montrer audacieuse et inventive. L'avenir du christianisme n'est sûrement pas dans le culte d'un passé révolu mais dans l'imagination. Si les chrétiens osaient affronter la modernité autrement que de façon négative, les églises seraient peut-être moins vides et les séminaires mieux remplis. Portez-vous bien, mon Père, et continuez à être le chrétien paisible que vous dites être.
Je suis né chrétien et j'intrroge le christianisme et vous esquivez bien aisément mon questionnement.
Je suis profondément déçu.
Si les chrétiens ne se posent pas à eux-mêmes les questions que nous posent les incroyants, qui y répondra.
J'ai ressenti un malaise profond en lisant vos réponses. Vous détenez la vérité, elle vous appartient, vous ne doutez jamais, vous ne vous posez aucune question et vous ridiculisez ceux qui s'en posent.
Je ne sais pas si c'est la bonne façon d'aider les gens à surmonter leurs doutes.
Enfermez-vous avec ceux qui ne doutent jamais et vous serez heureux. Je crains que ce soit aujjourd'hui trop souvent la position de l'Eglise qui ne vit plus que sur la défensive au lieu de se montrer audacieuse et inventive. L'avenir du christianisme n'est sûrement pas dans le culte d'un passé révolu mais dans l'imagination. Si les chrétiens osaient affronter la modernité autrement que de façon négative, les églises seraient peut-être moins vides et les séminaires mieux remplis. Portez-vous bien, mon Père, et continuez à être le chrétien paisible que vous dites être.