le caractère sacré des lieux de culte

Verrouillé
Julien

le caractère sacré des lieux de culte

Message par Julien »

invité chez une amie orthodoxe, celle-ci m'a montré une cassette vidéo sur le père André Gouzes à Sylvanès. A priori, j'aime bien ce père dans ce que je connais de lui, mais j'ai été quelque peu interloqué par son propos. Il expliquait que, pour l'unité des chrétiens, il trouvait très bien de partager les lieux sacrés. Pas de communier à la messe de l'autre religion, mais d'autoriser par exemple un baptême orthodoxe par un prêtre orthodoxe dans l'abbaye. Je respecte les lieux de culte orthodoxes, mais considérant le sacré du lieu saint de l'abbaye je m'interroge sur ces échanges de clergé. Que peut-on en penser? Si les lieux de culte catholiques sont sacrés, est-ce légitime de les prêter ainsi?
De même, André Gouzes émettait l'idée de proposer les églises abandonnées par les Français dans les petits villages pour qu'elles soient par exemple transformées en crematorium. Cela permettrait de les conserver en bon état, architecturalement parlant, et de "donner un sens" aux personnes sans Dieu. J'avoue rester perplexe. Cette idée me choque même.
Comment l'Eglise considèrent-elles ses églises, abbayes et chapelles?
Merci pour votre réponse

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Je répondrai en mon nom propre, ne connaissant pas la position officielle du Magistère sur ces questions - pour autant qu’il en ait formulé une bien sûr.
Le fait d’ouvrir les portes de nos Eglises à une « Eglise sœur » ne me choque pas : si nous ne sommes pas encore en pleine communion avec l’Eglise orthodoxe, nous sommes cependant très proches. Nos différences se situent plutôt au niveau de l’autorité dans l’Eglise, et pas au niveau des sacrements. Il n’y aurait pas profanation du lieu sacré par l’accueil d’une célébration orthodoxe.
Le problème des Eglises abandonnées est réel. Nous courrons objectivement le risque que les mairies les réclament étant donné que nous ne les utilisons plus, et les affecte à des finalités « culturelles » en tout genre. C’est sans doute pour éviter ce genre de dérive incontrôlable que le Père Gouze suggérait de prendre les devants, et de proposer des activités autres que le culte (que nous ne pouvons plus assurer), mais qui garderaient une visée spirituelle. Ce serait en quelque sorte une stratégie du « moindre mal ».

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