Clonage

Verrouillé
Marie-Jo

Clonage

Message par Marie-Jo »

Bonjour Père Verlinde,

Hier soir, j'ai vu à la télévision un film sur le clonage humain. On en a discuté mon mari et moi pendant longtemps.

Ma question peut sembler quelque peut farfelue mais....

Si un être humain était cloné, aurait-il une âme? Dieu pourrait-Il refuser de donner une âme à cet être?

Fondamentalement, je sais que l'être humain est co-créateur d'une nouvelle vie avec Dieu. Donc un enfant engendré dans le mariage possède une âme. Également, Dieu, par amour, donne une âme à ceux qui sont conçus d'une autre façon (ex. viol). Mais que penser de ceux qui sont (ou pourraient être clonés)?

Merci de me répondre

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

La réponse ne fait pas de doute : oui, le clone aurait une âme spirituelle, unique, sans pareille, pas même son frère cloné. Car Dieu n’insuffle pas une âme (spirituelle) préfabriquée dans le corps conçu par les parents ; auquel cas il pourrait refuser de l’insuffler sur le clone ou dans une éprouvette. En fait, Dieu appelle toute sa création à lui ; mais seul l’homme est capable d’entendre cet appel comme un appel personnel à une relation d’amour. C’est cet appel de Dieu adressé à chaque fils d’homme, qui surélève l’âme humaine au-dessus de l’âme animale et l’ouvre à la transcendance. Or si l’enfant cloné possède toutes les caractéristiques humaines – ce qui est bien sûr le cas – il perçoit cet appel et accède à la dimension spirituelle.
Sous-jacent à ce que je viens de dire, vous trouvez la conception aristotélico-thomiste de l’âme, comme principe du vivant. Pour Aristote et Saint Thomas, toute vivant possède une âme, mais proportionnée à son essence. Le végétal possède une âme végétale, l’animal possède une âme sensitive, seul l’homme possède une âme rationnelle, capable non seulement d’associer des signaux pour élaborer une réponse aux stimuli sensibles (comme le fait l’animal), mais capable aussi de réflexion, c'est-à-dire capable de revenir sur l’action (physique ou intellectuelle) posée, et dans cet acte réflexif, de prendre conscience de soi.
Nous pouvons dire que l’animal sait, mais il ne sait pas qu’il sait. L’homme par contre est présent à lui-même dans son acte de savoir. Ce qui suppose une transcendance par rapport à l’acte posé. Pour vous en assurez, pensez à la vue : vous pouvez tout voir sauf votre œil (ne me répondez pas que vous pouvez le voir dans le miroir ! ) De même, pour pouvoir prendre conscience de notre réflexion, il nous faut pouvoir la transcender, sans quoi nous serions réduit comme les animaux à exercer des facultés que nous ne pourrions pas attribuer à un sujet personnel. Cette transcendance est précisément le fruit de l’action de Dieu en nous, le fruit de son appel personnel adressé à chacun de nous, qui nous « surélève au-dessus de nous-même » et nous met en route vers lui.

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