Marguerite Porete-Évangile et homélie en Allemagne...

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jdoucet
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Marguerite Porete-Évangile et homélie en Allemagne...

Message par jdoucet »

Mon Père,

je me pose depuis longtemps cette question : je vis en Allemagne depuis 2 ans et demi, et j´ai trouvé une messe très sympa le dimanche soir.
Le prêtre est très gentil, on communie aux deux espèces tous rassemblés autour de l´Autel. La décoration est aussi très propice à la prière, et à l´adoration et ce surtout le soir.
Mais de temps en temps, il se passe qqch de bizarre, au moment de la lecture de l´Évangile, une femme vêtue d´une aube, qui se tient auprès du prêtre s´avance, et lit l´Évangile à la place du prêtre !! Ensuite, au lieu de regagner sa place, elle dit, elle-même, l´Homélie !!!
Le prêtre s´occupe tout de même de l´Eucharistie, mais bon, le prêtre est censé représenter le Christ, et alors combien même Sa Parole !!! Enfin d´après moi !
Pour couronner le tout, cette même femme a fait dimanche pdt la messe dernier tout un speach sur Marguerite Porete, remplaçant ainsi les différentes lectures, dont la lecture de l´Évangile et son homélie !!!
Je ne connais pas la position de l´Église sur Marguerite Porete, et je voulais savoir si Elle avait changé son avis sur elle depuis "son martyr".
Voilà je voulais savoir si tout celà était normal...
Merci pour votre réponse !
Fraternellement,
Jean-Baptiste

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Non tout cela n’est pas « normal », c’est évident ! Nos jeunes partis aux JMJ de Cologne nous avaient rapportés des faits semblables qui les avaient disons : « interloqués ». La proclamation de l’Evangile et l’homélie reviennent à un ministre ordonné, c'est-à-dire au prêtre ou au diacre exclusivement.
Que voulez-vous : on prend beaucoup de liberté de nos jours par rapport aux directives du Magistère, particulièrement dans certaines régions d’Allemagne (il ne faut pas généraliser !) Mais je ne pense pas que ce soit ainsi que nous allions « remplir nos Eglises » - pour autant bien sûr que le nombre ait une importance…

jdoucet
Messages : 2
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Message par jdoucet »

Merci pour votre réponse ! Vous n´avez ceci-dit pas répondu quant au speech sur Marguerite Porete, quand est il ? Est ce aussi normal dans une Église ?
Merci votre réponse,
fraternellement,
Jean-Baptiste

mariotti
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marguerite porète

Message par mariotti »

En attendant le retour du Père Verlinde qui donnera l'avis du magistère voici l'article présent sur l'encyclopédie Universalis. Vous aurez ainsi un avis historique et neutre. Stella.
MARGUERITE PORÈTE (morte en 1310)
Brûlée le 1er juin 1310 à Paris, Marguerite Porète a laissé avec Le Miroir des simples âmes l’un des rares témoignages de première main sur les opinions qui caractérisent le mouvement du Libre-Esprit. Son enseignement, perpétué par Bloemardinne de Bruxelles (morte en 1335) et peut-être inspiré par Hadewijch d’Anvers (milieu du XIIIe s.), identifie Dieu à un éternel flux d’amour, dont chaque être humain participe dès l’instant qu’il épure sa nature des obligations spirituelles et matérielles, entraves à sa liberté.
Originaire du Hainaut, Marguerite Porète (ou Porrette, ou Poirrette) est qualifiée tantôt de béguine clergesse très savante, tantôt de pseudo-mulier, terme appliqué aux béguines errantes. Elle-même se décrit comme une « mendiante créature » en désaccord avec l’ensemble du clergé : « Béguines disent que je suis dans l’erreur, ainsi que prêtres, clercs et prêcheurs, augustins et carmes et les frères mineurs. » Un premier ouvrage, écrit par elle sur « l’être de l’affinée amour », est brûlé vers la fin du XIIIe siècle, à Valenciennes, sur les ordres de l’évêque de Cambrai, qui interdit à Marguerite de diffuser d’autres livres et doctrines sous peine d’être jugée hérétique et relapse. Dénoncée à l’inquisiteur de Haute-Lorraine pour avoir récidivé avec un ouvrage intitulé Le Mirouer des simples âmes anienties et qui seulement demourent en vouloir et désir d’amour, elle est arrêtée et comparaît en 1307 devant Guillaume Humbert, inquisiteur général de France et futur responsable du procès des Templiers. Fidèle à « cette âme libre qui ne répond à nul si elle ne le veut », elle refuse de prêter serment et, après un an et demi d’emprisonnement, est condamnée comme hérétique et relapse. Les extraits incriminés du Miroir serviront de base à la rédaction du décret Ad nostrum dont le concile de Vienne (1311) se servira contre les bégards et béguines. Un clerc du diocèse de Cambrai, Guion de Cressonaert, son disciple ou son compagnon, qui avait tenté de la sauver et se faisait appeler « l’Ange de Philadelphie », sera condamné à la prison à vie. Il n’est pas exclu que l’agitation signalée dans la région de Langres et en Allemagne du Sud ne soit pas étrangère à la propagation de sa doctrine.
Le texte du Miroir des simples âmes (Il Movimento del Libero Spirito), retrouvé et publié par Romana Guarnieri en 1965, développe d’abord un thème commun à la mystique orthodoxe : l’âme touchée par la grâce est sans péché. Comme il y avait, chez Béatrice de Nazareth, sept manières d’aimer, Marguerite distingue sept grâces initiatiques au terme desquelles l’âme atteint à la jouissance de Dieu et s’annihile en lui. À ce stade, elle perd sa volonté, ses désirs, son essence. L’amour extatique l’unit à Dieu, comme chez Hadewijch et les moniales emportées par la vision béatifique. L’originalité du Miroir tient aux thèses qu’il professe sur le sentiment d’unité avec la divinité. « Pourquoi de telles âmes se feraient-elles conscience de prendre ce qu’il leur faut quand nécessité leur demande ? » Il s’agit désormais, pour elles, d’user « de toutes choses faites et créées dont la Nature a besoin, en cette même paix du cœur, comme elles font de la terre sur quoi elles marchent ».
Comme Dieu se réincarne dans l’individu uni à lui, il convient de créer une nature qui se modèle selon son principe d’amour, afin de retrouver sur terre « par divine obédience l’innocence qu’Adam perdit au paradis terrestre par inobédience ». L’affinement de l’amour, qui est l’étincelle divine que chaque être porte en soi, est la démarche qui libère de l’oppression des vertus, de l’Église, du pouvoir temporel et de ce choix appelé libre arbitre où s’investissent seulement les ordinaires servitudes.

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stella

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Sans me prononcer sur cette mystique, il faut qu’il soit clair que sous aucun prétexte, nous ne pouvons remplacer la lecture de la Parole de Dieu par une lecture profane, ni même par la lecture d’un auteur spirituel ! La liturgie n’est pas un spectacle que chacun pourrait composer à sa guise : nous la recevons de l’Eglise et sommes invités à la célébrer selon les normes que celle-ci nous indique.

Verrouillé