J'aimerais savoir pourquoi nous avons la pratique de parler a nos defuncts devant leurs tombes. Est-que les esprits de defuncts sont encore dan leurs tombes et donc, peuvent entendre ce que disent leurs proches?
Si oui, pour les defuncts qui sont incineres et ont leurs cendres jete sur la mer selon leur volonte, ou sont leurs esprits?
d'avance, merci
p/s je ne sais pas si j'ai bien place ma question dans la bonne rubrique, sinon, veuillez m'excuser.
Le respect du corps du défunt s’identifie au respect du défunt lui-même. Nous nous rendons sur la tombe des défunts pour nous aider à faire mémoire de la personne, mais surtout pas pour y rencontrer une « présence » ! J’ajoute que les personnes que le cimetière impressionne ne sont nullement tenues d’y aller : elles peuvent fort bien faire mémoire de leurs défunts à la maison, ou mieux encore à l’Eglise, en particulier durant la célébration de l’Eucharistie.
Je précise encore que nous ne « parlons » pas « à nos défunts », au sens où nous ne les invoquons pas, mais nous prions pour eux, nous demandons à Dieu de les prendre dans sa lumière. Je sais bien qu’il est difficile de faire mémoire d’un être cher sans nous adresser directement à lui ; pourtant c’est une ascèse à laquelle il nous faudrait nous habituer : nous les confions à Dieu, nous nous unissons à eux sacramentellement dans l’Eucharistie qui rassemble le Corps total du Christ, mais nous n’engageons pas de dialogue avec nos défunts.
Posté le: 6 Fév 2004 Sujet du message:
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Mon Père, vous écrivez ceci:
"Nous ne « parlons » pas « à nos défunts », au sens où nous ne les invoquons pas, mais nous prions pour eux, nous demandons à Dieu de les prendre dans sa lumière. Je sais bien qu’il est difficile de faire mémoire d’un être cher sans nous adresser directement à lui ; pourtant c’est une ascèse à laquelle il nous faudrait nous habituer : nous les confions à Dieu, nous nous unissons à eux sacramentellement dans l’Eucharistie qui rassemble le Corps total du Christ, mais nous n’engageons pas de dialogue avec nos défunts."
Le christianisme est la religion de la Parole, donc du Dialogue, dialogue de Dieu avec lui-même à travers le Père le fils et l'Esprit Saint, dialogue des hommes entre eux et avec Dieu, dialogue des vivants avec les morts.
Pourquoi exclure les morts d'autorité?
Je parle avec mon mari mon Fils tué dans un accident. Je leur décris ma vie, mes émotions, mes espoirs.
Les morts font partie de la communauté chrétienne. Ils ont droit à notre sollicitude, à notre affection, à notre présence.
Pourquoi nous interdire d'ouvrir la porte du ciel?
Le Christ est-il vraiment ressuscité ou faut-il toujours demander une autorissation à l'Eglise pour ouvrir sa maison au dialogue?
Nous prions bien à genoux, dans nos églises, les Saintes et les Saints. Ne font-ils pas partie des morts donc de ceux qui sont déjà ressuscités?
Faut-il un permis spécial pour parler à ses proches?
L’Eglise n’a jamais demandé d’étouffer nos sentiments envers nos défunts : Jésus lui-même a pleuré devant la tombe de Lazare ; et les saints font preuve d’une extrême sensibilité par rapport aux êtres chers qui les quittent.
Vous confirmez ce que je disais sans doute maladroitement : il est difficile de ne pas parler à ceux qui nous sont chers et qui nous précèdent dans l’au-delà. Et certes ce n’est pas « défendu » ; si nous avons la sagesse d’en rester à un monologue, sans passer à une invocation, c'est-à-dire un appel ou même une attente de réponse. J’espère que vous comprenez ce que je veux dire : un dia-logue est un échange entre deux personnes ; or dans notre cas, la réponse de celui qui est déjà dans l’au-delà serait pour le moins inquiétante. C’est en ce sens que j’invite à la prudence.
Les défunts font effectivement partie de l’Eglise, celle qu’on désignait comme l’Eglise « souffrante », alors que nous serions l’Eglise « militante » et les saints constitueraient l’Eglise « triomphante ». Ce ne sont là que des dénominations pour distinguer ces différentes étapes de notre cheminement, qui se déroule toujours à l’intérieur de l’Eglise une. Nous prions les saints précisément parce qu’ils sont pleinement immergés en Dieu, leur volonté ne faisant plus qu’un avec celle du Seigneur ; aussi nous pouvons leur demander d’aider nos défunts dans leur progression vers cette pleine Lumière dans laquelle ils sont déjà entrés. Dans un document récent, l’Eglise nous rappelle que la sollicitude la plus « efficace » pour nos défunts consiste dans les suffrages que nous offrons pour eux : nos prières, sacrifices et surtout le saint sacrifice de la Messe.
C’est bien sûr de Dieu et de lui seul que viennent toutes grâces, mais elles nous viennent par la médiation des saints à qui le Seigneur a confié cette mission. La volonté des saints étant parfaitement unie à celle de Dieu, ils veulent ce que Dieu veut ; et comme Dieu est un Père plein de délicatesse, il se réjouit de répandre ses grâces sur le monde par le canal de ses saints, afin de les rendre participants à son œuvre de salut.
