Le Paradis, le Purgatoire, l'Enfer

[Béatrice]

Mon Père, hier soir, notre prètre nous a parlé de la tentation, et des diverses formes qu'elle peut prendre pour nous soumettre à son bon vouloir. Il est vrai que le diable exite, qu'à tous moments de la journée il essaie de nous conduire vers le péché. Je sais que tous les esprits cartésiens ont du mal à accepter ce fait, que Dieu étant Amour, il faut vivre sa foi par Amour pour Lui et non pas par crainte de l'Enfer. Cela dit, pourquoi ne parle t-on plus qu'avec beaucoup de pudeur du Diable ? Il me semble qu'il est de nos jours omniprésent, dans les médias et à la télé particulièrement. Un de mes fils de 9 ans m'a rapporté qu'un dessin animé télévisé parlait d'un moine-diable. J'aimerais beaucoup que nos prètres jalonnent mieux le chemin qui mène à la sainteté, qu'il nous ouvrent les yeux sur l'existence du Démon et les diverses formes qu'il peut prendre. La vie de nos ames dépend trop de la pudeur à cet égard.

[P. Joseph-Marie]

Sainte Thérèse d’Avila disait qu’il y avait deux façons de favoriser l’œuvre du diable : ne parler que de lui, ou ne pas envisager son existence !
Nous croyons au Dieu que nous révèle Jésus-Christ, et nous savons par la Révélation que le diable – hélas – existe et est actif en ce monde. Vous avez dès lors raison de dire qu’il est bon de s’en souvenir de temps en temps, non pour nous enfermer dans la peur, mais pour mieux prendre conscience que la vie chrétienne est un long combat spirituel contre un ennemi caché, qui profite de la moindre faille ou faiblesse pour nous entraîner à la chute. Heureusement que la miséricorde de notre Dieu demeure toujours disponible pour nous relever et même pour tirer un plus grand bien de nos faux pas, pourvu que nous revenions humblement vers lui.

[Julien]

Je ne sais pas si c'est toujours d'actualité, mais ma tante avait visité Ars, bourg très connu pour son St curé. Alors que les visiteurs pouvaient y découvrir des instruments de pénitence du saint, lors de son deuxième voyage tout cela avait été enlevé. Il ne faudrait pas effrayer les âmes sensibles.
Au catéchisme, il n'est guère question de l'enfer et du diable puisqu'il ne faudrait pas "faire peur" aux enfants. Ces chers petits sont donc bercés uniquement par des récits de partage et d'amour. Parle-t-on encore de St Jean Bosco et de sa vision de l'enfer? Des voyants de Fatima? Il suffit pour s'en convaincre d'interroger les jeunes. Après, c'était très facile de lancer Halloween, puisque les catholiques avaient déserté le terrain. Personnellement, je préfère tout de même que ce soit l'Eglise qui enseigne ces dogmes (lexistence du démon et de l'enfer) à mes enfants, plutôt que les magasins et la société de consommation (dans le meilleur des cas...).
Vis-à-vis de votre citation de Ste Thérèse, Père Joseph-Marie, ne serait-il pas judicieux pour les curés et les catéchistes d'aborder ces sujets pendant le carême - qui est un temps de pénitence et de mortifications pour se préparer au mystère pascal - pour ensuite mieux vivre l'ascension vers Jésus-Ressuscité? J'écris cela parce que j'ai rencontré plusieurs copains qui considéraient le diable comme une image dans la Bible, une sorte de côté obscur de l'homme symbolisé par un ver avec des ailes rouges, des cornes et une queue fourchue...

[P. Joseph-Marie]

Il me semble difficile de ne pas aborder ce thème durant le carême, puisque les évangélistes présentent la Passion comme le suprême combat de Jésus contre le Démon ! Souvenons-nous des versets significatifs en Saint Luc : « Ayant ainsi épuisé toute tentation, le diable s'éloigna de lui jusqu'au moment favorable » (Lc 4, 13) ; ce « moment favorable » est explicitement désigné par Jésus comme l’heure de sa Passion : « c'est votre heure et le pouvoir des Ténèbres » (Lc 22, 53).

[anne rose]

c'est bien vrai . L'église a trop édulcoré la présence de Satan, le combat spirituel c'était ringard, la mystique on n'en voulait plus (et meme aujourd'hui il n'est pas encore très bon de parler de mystique...)Il ne faudrait pas non plus avoir un retour de balancier mais je crois trouver un juste milieu, mettre des mots sur ces réalités de combat spirituel à mener avec Dieu toujours à nos cotés. L'Eglise avance à tatons et c'est normal après tout non? Merci encore pour ce site ou nous pouvons échanger.

[P. Joseph-Marie]

J’ajoute en complément de ce que vous venez de dire : il n’est pas de bon ton de parler de mystique « chrétienne », car pour ce qui est des mystiques naturalistes, c’est tout autre chose ! Cela fait même très bien sur un CV de dire que vous participez à des stages de méditation Zen dans un monastère bouddhiste ! Par contre je ne vous conseille pas d’y noter que vous faites votre retraite annuelle dans un Carmel…