Je crois qu’il faut bien lui faire comprendre que la prise de position de l’Eglise porte sur le comportement homosexuel, non sur les personnes homosexuelles.
Il faut se réjouir que des personnes du même sexe s’aiment ; mais de quel amour s’agit-il ? L’amour sexuel est une forme particulière de l’amour, réservée à des êtres que la complémentarité sexuelle appelle à s’unir charnellement. Cette position sous-entend que la nature humaine est un don de Dieu dans lequel celui-ci exprime un appel. La sexualité exprime quelque chose de l’appel de Dieu sur la personne : lorsqu’un homme et une femme s’unissent dans l’amour au sein d’une relation stable, ils obéissent à l’appel de Dieu inscrit dans leur nature. On ne peut pas en dire autant d’une relation charnelle entre deux personnes du même sexe, union qui est plutôt « contre nature », au sens où elle ne tient pas compte de la complémentarité naturelle entre le masculin et le féminin.
Le problème est qu’aujourd’hui, nos contemporains ne considèrent plus leur nature comme un don de Dieu à respecter et à écouter, mais plutôt comme une « matière » à utiliser comme bon leur semble. La théorie dite « constructionniste » prétend que l’homme et la femme peuvent adopter tous les comportements sexuels imaginables sans avoir à tenir compte de leur physiologie, qui ne serait qu’accidentellement masculine ou féminine. Vous comprendrez sans peine que face à une telle doctrine, l’attitude chrétienne ne peut qu’apparaître intolérante ; le tout est de savoir si cette doctrine est « vraie » ! Mais en utilisant ce terme, j’ouvre un autre chapitre, qui n’est guère plus simple : « qu’est ce que la vérité ? ». Pour nos contemporains, chacun de nous aurait à décider de sa vérité ; de même que le bien et le mal ne seraient que des conventions sociales, variant de culture à culture, ainsi le vrai serait lui aussi relatif à chacun. Ce subjectivisme des valeurs est en passe de rendre de plus en plus difficile le dialogue entre nous chrétiens et les agnostiques de notre entourage.
Mais ne nous laissons pas impressionner : souvenons-nous de l’argument qu’opposait déjà Aristote aux sophistes de son époque (4 siècles avant notre ère) : « si vous affirmez qu’il n’y a pas de vérité, vous tenez au moins cette affirmation pour vraie ; et par le fait même, vous invalidez votre affirmation ! »
