monsieur Philippe

[KEREN]

voilà bien le fond du problème : à qui est-ce que j'appartiens ? A Christ ! et plus largement à l'Eglise. Mais si les paroles de Jésus sont bien pour moi celles du Verbe et si je suis très intimement attachée à l'Eglise catholique qui me permet d'accéder à l'eucharistie et à la communion des saints, il y a des interprétations des paroles de Jésus que je ne partage pas tout à fait, les percevant mieux dans une autre religion. Suis-je donc exclue de cette institution parce que je ne peux adhérer foncièrement à tout, non pas par intention délibérée, mais par conviction, ni peut être de façon définitive, mais aujourd'hui ? Je suis donc suspectée d'une double, triple ou quadruple... appartenance et l'Eglise, ma mère, ne reconnaît pas sa fille.
Personnellement, je n'en éprouve pas de souffrance pour moi mais pour elle. Que lisons-nous sur ce site ? N'est-ce pas l'appel de plusieurs qui aimeraient tant être des enfants -si ce n'est légitimes- au moins naturels ?
En tant que représentant officiel de l'Eglise catholique, vous ne pouvez évidemment pas tenir un discours autre que le vôtre, mais à trop vouloir être catholique, l'Eglise ne risque-t-elle pas d'oublier qu'elle est chrétienne ?
Où irons-nous ?

[P. Joseph-Marie]

Je crois qu'il faut éviter le "tout ou rien": il y a différents degrés d'appartenance à l'Evangile comme à l'Eglise. Chacun doit avancer sur le "Chemin de la vérité et de la vie" dans la mesure où sa conscience lui donne de le faire. Reconnaître ainsi que nous sommes tous - moi aussi ! - en chemin, ne saurait cependant impliquer une pluralité de vérités à l'intérieur du christianisme; mais plutôt une pluralité de degrés d'adhésions à l'unique vérité, qui n'est pas une doctrine, mais le Christ lui-même en Personne.

Père Joseph-Marie Verlinde