Swedenborg grand méditateur de l'Ecriture sainte, à tiré de nombreuses doctrines à partir de la Bible.
Que penser de ce Chrétien? et de son approche biblique ?
J'ai lu quelques un de ses ouvrages, et mis a part son coté ésotérique, je trouve qu'il dégage un grand amour pour Jésus Christ.
Je suis désolé de vous décevoir, mais l’interprétation biblique de Swedenborg est bien plus proche du Nouvel Age - dont il est un précurseur reconnu - que du christianisme. Selon notre auteur, l’ère chrétienne aurait cédé le pas à une « Nouvelle Eglise ». Ce tournant historique aurait été inauguré par ce qu’il appelle le « retour du Christ ». Il ne s’agit en rien d’un retour physique du Jésus des Evangiles, mais de la découverte du sens intérieur, caché, spirituel des Ecritures. Le retour du Christ se fait en somme dans la parole et la personne de Swedenborg lui-même, « plein de l’Esprit du Christ ». Notre auteur est en effet convaincu que depuis les origines, aucun homme ne fut jamais introduit dans les sphères divines comme il le fut.
Toujours selon Swedenborg, cet événement qui correspond au « jugement universel », serait advenu en l’an 1757. Désormais, l’histoire du salut chrétienne a pris fin ; la cinquième et dernière ère de l’humanité - l’ère de la Nouvelle Jérusalem qui descend du ciel (Apoc 24) - est commencée.
Une fois le Christ revenu, la « nouvelle Eglise », c'est-à-dire la nouvelle et véritable religion chrétienne pouvait être fondée, ce qui selon lui eut lieu le 19 juin 1770 :
« Les apôtres ont été dirigés vers moi par le Seigneur lui-même, tandis que j’écrivais Vera Religio Christiana. Quand cet ouvrage fut terminé, le 19 juin 1770, il les convoqua tous et les envoya dans le monde spirituel pour prêcher cette bonne nouvelle que le Seigneur Jésus-Christ règne dans les siècles des siècles. A chacun d’eux fut assigné une région et ils exécutèrent cet ordre avec tout le zèle et le soin possibles, comme ils l’avaient fait dans le monde naturel, au premier siècle. »
Swedenborg se situe donc explicitement aux origines d’un mouvement post-chrétien. C’est une des raisons pour lesquelles il est devenu un des principaux points de référence des nouveaux mouvements religieux, dont la plupart affichent explicitement leur volonté de prendre la place du christianisme, soit en le déclarant dépassé, soit en l’intégrant dans leurs propres doctrines.
En déplaçant l’épicentre de l’intérêt religieux de la recherche du salut, à la recherche de la connaissance de l’au-delà, Swedenborg a ouvert la voie au néo-gnosticisme contemporain et au nouvel occultisme que nous voyons fleurir de nos jours. Sans parler bien sûr du spiritisme qui le considère comme un médium extraordinaire, et comme un « géant » de la littérature chamanique.
Par son approche alliant l’interprétation allégorique des Ecritures au contact direct avec les esprits dits « célestes », Swedenborg revendique également le droit de pénétrer les mystères de la foi par l’expérience directe et la raison, ce qui constitue un autre point commun des nouveaux mouvements religieux et en particulier du spiritisme.
Merci, P. Joseph-Marie pour m'avoir donné si promptement votre avis; et je vous donne raison dans votre analyse. Pourtant mon objectivité me conduit à considérer Swedenborg, non pas comme un usurpateur de la vérité, car Dieu use de son pouvoir en chacun de nous et le pouvoir n'appartient à aucune église, il est cependant de notre devoir de faire et de croire la Parole selon notre discernement et notre libre arbitre, la prière et la confiance en Jésus Christ que son saint nom soit béni, aidant notre cheminement spirituel. Psaumes 119. 105
" Ta parole est une lampe à mes pieds, Et une lumière sur mon sentier."
Il est naturellement possible de diaboliser Swedenborg ou de le faire passer pour un gouroux; néanmoins il pose une alternative, rentrer intelectuellement dans les mystères de la Foi est désormais possible!
Il se refère pour se faire, à la science des correspondances, est expose une théorie qui prendra le nom de doctrine des degrès, ces deux clés s'ouvre sur une méditation de l'Ecriture jusqu'alors ignorée. et combien enrichissante pour le chrétien qui adore l'Amour et la Sagesse de Dieu.
Pour conclure, je dirai que les querelles de clocher ne sont pas l'affaire des spiritualistes mais que seul compte pour eux, et pour tous les chrétiens que la Volonté de Dieu soit faite sur la terre comme au ciel. Amen.
Vous ne l’aviez pas précisé, mais en vous lisant j’en viens à la conclusion que vous n’êtes pas croyante. En tout une croyante ne pourrait tenir ce langage. Croire en Jésus-Christ, c’est le reconnaître comme Seigneur - le Fils unique de Dieu qui me fait participer par pure grâce à sa vie divine - et Sauveur - celui qui me rachète de mon péché par sa Croix glorieuse. Or Swedenborg n’adhère à aucune des deux propositions que je viens de faire. Il méconnaît les trois mystères fondamentaux du christianisme : les mystères de la Trinité, de l’Incarnation rédemptrice et de l’Eglise, pour les remplacer par des considérations qui lui sont personnelles et issues de ses soi-disant visions et révélations (dont certaines, avouez-le sont plus que farfelues !). Quant à « interpréter la Parole à partir de notre libre arbitre », permettez-moi de mettre encore un bémol. Dieu dans sa bonté nous a donné un Magistère pour discerner les interprétations fidèles et celles qui ne le sont pas. Vouloir se passer de ce ministère signifie courir le risque de s’égarer dans les doctrines les plus hétéroclites sur le Christ. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a autant d’interprétations christiques (mais peu chrétiennes !) des Evangiles, que d’écoles ésotériques. Swedenborg n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. La clé de lecture de notre auteur est franchement ésotérique, et il ne s’en cache pas : il réduit le mystère à un science cachée, dont il prétend révéler le code en faisant appel à des règles de correspondance (du genre de celles qu’Hermès Trismégiste avait formulée avant lui). Autrement dit, il nie implicitement la transcendance de Dieu, et rejoint les traditions naturalistes qui professent la divinité naturelle de l’homme – ce qui, faut-il le préciser, est à nouveau incompatible avec la foi chrétienne.
Quant à la réalisation de la volonté de Dieu sur la terre, je crois en tant que chrétien que c’est en accueillant l’Esprit de Jésus-Christ - et non pas celui de Swedenborg - que nous y travaillons.
Voilà une affirmation sans détour P. Joseph-Marie qu'à cela ne tienne; je vous remercie néanmoins de me répondre aussi généreusement ! Loin de moi l'idée de contester l'interprétation toute subjective que vous faites de mon point de vue, bien au contraire je vous félicite pour votre engagement et votre foi en Jésus Christ. Il est vrai que d'essayer mettre Swedenborg en avant suscite la polémique et la contreverse, et vous devez savoir mieux que moi qu'il n'est pas toujours aisé de se remettre en question; si indépendament de ma volonté je vous ai offensé je vous prie de m'en excuser. et je vous exhorte à guider sur le chemin qui est le votre toute les âmes en quête du bon pasteur. veuillez agréer P. Joseph-Marie mes salutaions en Jésus Christ.
