J'ai des amis très catholiques. Ils participent à la messe, le dimanche et en semaine, se confessent très régulièrement, etc. Ils ont visité Medjugorje, il y a quelques années et en sont revenus très conscients de leur foi et avec une ferme intention de l'approfondir et de vivre à fond tous les enseignements de l'Église. En voulant approfondir leurs connaissances, ils "étudient" plusieurs sources: certaines me paraissent excellentes (les cassettes de P. Verlinde par exemple), tandis que d'autres me paraissent moins fondées voire même contradictoires (p. ex. le livre de Drosnin, les messages de Dozulé, et autre).
Je m'inquiète un peu pour leur "approfondissement", mais, étant bien "callés" dans bien des aspects des enseignements de l'Église, ils semblent nettement ignorer (volontairement ou pas) d'autres mises en gardes qui ne sont pas nécessairement très publicisées. Y aurait-il une source que je pourrais leur offrir pour faire un peu de ménage dans tout ce qu'ils étudient afin que leur démarche soit dans une seule et même direction, comme ils en ont l'intention.
Merci
Une foi hétéroclite?
Re: Une foi hétéroclite?
Je crois percevoir ce dont vous parlez. Il arrive qu’après un moment de conversion sincère, des personnes ont du mal à intégrer pleinement l’Eglise, en partie parce qu’elles n’y retrouvent pas toujours ce qui a été pour eux primordial dans leur démarche de conversion. Avec le risque de se tourner vers des circuits un peu « parallèles », affirmant détenir la vérité, hélas parfois contre l’avis des Evêques.
Certes notre Eglise a bien des déficiences, car elle demeure en chemin de sainteté et est composée d’hommes et de femmes en état de conversion ; ceci vaut aussi pour les prêtres et les Evêques. Ceci dit, ces derniers ont néanmoins reçu le charisme de discernement avec l’ordination épiscopale ; aussi ne pas les suivre dans leurs directives pastorales, revient à s’exposer au risque de graves dérives. En particulier en ce qui concerne les révélations privées.
Certes notre Eglise a bien des déficiences, car elle demeure en chemin de sainteté et est composée d’hommes et de femmes en état de conversion ; ceci vaut aussi pour les prêtres et les Evêques. Ceci dit, ces derniers ont néanmoins reçu le charisme de discernement avec l’ordination épiscopale ; aussi ne pas les suivre dans leurs directives pastorales, revient à s’exposer au risque de graves dérives. En particulier en ce qui concerne les révélations privées.
Re: Une foi hétéroclite?
Considérant que, dans un autre message, vous mentionniez que, malheureusement, même des prêtres et des évêques peuvent "chuter" et transmettre des messages ou des valeurs qui ne sont pas nécessairement en conformité avec les enseignement de l'Église, comment faire pour exercer un discernement? D'un côté, vous dites que les évêques ont reçu un charisme de discernement, donc il convient de les suivre, mais s'ils chutent c'est bien qu'ils ne suivent pas le droit chemin et alors c'est à nous de nous assurer de suivre la bonne voie. C'est très difficile de s'y retrouver. Et aussi difficile de convaincre les catholiques qui pratiquent autre chose que ce que l'Église enseigne si le prêtre de la paroisse ou l'évêque du diocèse les rassurent que tout est correct.
Est-il sain de constamment questionner l'opinion de nos pasteurs dans l'Église?
Est-il sain de constamment questionner l'opinion de nos pasteurs dans l'Église?
Re: Une foi hétéroclite?
Je vous demanderai de me citer lorsque vous vous référez à un propos que j’aurais tenu. C’est indispensable pour que je puisse vous répondre. Dans le cas présent, je crois deviner que les deux remarques auxquelles vous faites allusion (les possibles « erreurs » des évêques et l’exigence de suivre leur avis) ne porte pas sur les mêmes sujets.
Merci donc de bien citer mes propos dans les deux cas.
Merci donc de bien citer mes propos dans les deux cas.
Re: Une foi hétéroclite?
Je m'excuse du manque de précision de ma remarque. Vous avez raison, dans les deux cas, il s'agissait bien de thèmes différents. Par contre, la question demeure entìère, pour moi.
Lorsque vous dites, par exemple, pour Dozulé "par contre Dozulé a été condamné successivement par les deux Évêques successifs du lieu, qui ont
explicitement demandé de ne pas se rendre sur les lieux et de ne pas
diffuser ces messages." et "L’Eglise a à assurer un ministère de discernement ; n’oublions pas que les Evêques ont reçu ce charisme avec leur ordination", je peux en conclure que si un évêque énonce un fait, je devrait le croire puisqu'il a reçu ce charisme. Je suis tout à fait d'accord: si on décide de croire ce qu'on veut sous prétexte qu'on n'aime pas ce que l'évêque dit, c'est très prétentieux, et combien contradictoire avec notre adhésion à l'Église.
Par contre, (dans un autre contexte, j'en conviens), vous mentionnez "Si le clergé se méfie en général du spiritisme et de la magie, la « tolérance » est particulièrement grande en ce qui concerne des pratiques très répandues comme la radiesthésie et le magnétisme." Je peux comprendre ici, que le clergé, incluant certains évêques (vous disiez n'être pas surpris que certains tolèrent des pratiques douteuses selon votre propre expérience) ne sont pas parfaits et qu'il peut arriver que certains s'éloignent plus ou moins des enseignements de l'Église, soit par tolérance ou autre. Un fait dont j'ai connaissance est d'ailleurs qu'un prêtre (près de chez moi) a accepté de justement ériger une croix, réplique de Dozulé, juste devant l'église de la paroisse.
La question demeure ainsi: si on se base sur le fait que les évêques et les prêtres reçoivent un charisme particulier pour bien nous guider, il faut suivre ce qu'ils nous enseignent même si ça ne fait peut-être pas toujours notre affaire. Par contre, si on admet que certains prêtres, et même certains évêques, s'éloignent des enseignements de l'Église, on devrait rester sur nos gardes chaque fois qu'ils énoncent quelque chose. Comment ainsi distinguer l'un de l'autre? Si un prêtre me dit que tel comportement est acceptable, comment en être sûr? Si un évêque encourage ou décourage certains livres, comment en être sûr?
Je veux bien m'en remettre par exemple au catéchisme, mais c'est quelques fois difficile à comprendre ou bien certains exemples de la vie quotidienne ne correspondent pas "exactement" à ce qui est décrit et je me trouve dans une zone grise. Il en est de même quand je veux discuter de mes préoccupations avec mes amis qui me répondent directement "mais le prêtre a dit que c'était correct" ou bien "L'évêque n'a jamais rien dit contre ceci", etc.
Merci de m'éclairer et j'espère que la question est plus précise.
Lorsque vous dites, par exemple, pour Dozulé "par contre Dozulé a été condamné successivement par les deux Évêques successifs du lieu, qui ont
explicitement demandé de ne pas se rendre sur les lieux et de ne pas
diffuser ces messages." et "L’Eglise a à assurer un ministère de discernement ; n’oublions pas que les Evêques ont reçu ce charisme avec leur ordination", je peux en conclure que si un évêque énonce un fait, je devrait le croire puisqu'il a reçu ce charisme. Je suis tout à fait d'accord: si on décide de croire ce qu'on veut sous prétexte qu'on n'aime pas ce que l'évêque dit, c'est très prétentieux, et combien contradictoire avec notre adhésion à l'Église.
Par contre, (dans un autre contexte, j'en conviens), vous mentionnez "Si le clergé se méfie en général du spiritisme et de la magie, la « tolérance » est particulièrement grande en ce qui concerne des pratiques très répandues comme la radiesthésie et le magnétisme." Je peux comprendre ici, que le clergé, incluant certains évêques (vous disiez n'être pas surpris que certains tolèrent des pratiques douteuses selon votre propre expérience) ne sont pas parfaits et qu'il peut arriver que certains s'éloignent plus ou moins des enseignements de l'Église, soit par tolérance ou autre. Un fait dont j'ai connaissance est d'ailleurs qu'un prêtre (près de chez moi) a accepté de justement ériger une croix, réplique de Dozulé, juste devant l'église de la paroisse.
La question demeure ainsi: si on se base sur le fait que les évêques et les prêtres reçoivent un charisme particulier pour bien nous guider, il faut suivre ce qu'ils nous enseignent même si ça ne fait peut-être pas toujours notre affaire. Par contre, si on admet que certains prêtres, et même certains évêques, s'éloignent des enseignements de l'Église, on devrait rester sur nos gardes chaque fois qu'ils énoncent quelque chose. Comment ainsi distinguer l'un de l'autre? Si un prêtre me dit que tel comportement est acceptable, comment en être sûr? Si un évêque encourage ou décourage certains livres, comment en être sûr?
Je veux bien m'en remettre par exemple au catéchisme, mais c'est quelques fois difficile à comprendre ou bien certains exemples de la vie quotidienne ne correspondent pas "exactement" à ce qui est décrit et je me trouve dans une zone grise. Il en est de même quand je veux discuter de mes préoccupations avec mes amis qui me répondent directement "mais le prêtre a dit que c'était correct" ou bien "L'évêque n'a jamais rien dit contre ceci", etc.
Merci de m'éclairer et j'espère que la question est plus précise.
Re: Une foi hétéroclite?
Merci d’avoir bien voulu préciser votre question.
Je crois qu’il faut bien distinguer entre le fond et la forme. Nous sommes invités à faire pleinement confiance à nos Evêques sur le fond des questions concernant « la foi et les mœurs » : leur discernement est sûr et garanti par le don de l’Esprit reçu lors de l’ordination épiscopale. Mais dans la mise en pratique des principes généraux, et dans des domaines où le Magistère ne s’est pas explicitement prononcé, il peut y avoir des divergences quant à l’appréciation de certains cas particuliers.
Concrètement : vous ne trouverez pas un Evêque qui vous dise que l’occultisme est compatible avec la foi chrétienne ; tous sont d’accord pour condamner les pratiques occultes. Mais des différences de point de vue peuvent surgir lorsqu’il s’agit de condamner ou de tolérer telle ou telle pratique particulière : oui ou non s’agit-il d’une pratique occulte ?
Par exemple : le pouvoir de « couper le feu » est-elle une pratique occulte ? Peut-être trouverez-vous quelques prêtres voire évêques qui soutiennent qu’il s’agit d’un « don » et non d’une pratique occulte. Cette appréciation – que je ne partage pas du tout ! – introduit de fait une divergence de point de vue entre des personnes qui sont pourtant pleinement d’accord pour condamner les pratiques occultes.
A ce niveau de la mise en pratique des principes généraux, et dans des domaines où aucun avis décisif n’a été émis, chacun doit avancer en accord avec sa conscience, en fonction de sa propre expérience, enrichie de l’avis de personnes ayant étudié la question.
Je crois qu’il faut bien distinguer entre le fond et la forme. Nous sommes invités à faire pleinement confiance à nos Evêques sur le fond des questions concernant « la foi et les mœurs » : leur discernement est sûr et garanti par le don de l’Esprit reçu lors de l’ordination épiscopale. Mais dans la mise en pratique des principes généraux, et dans des domaines où le Magistère ne s’est pas explicitement prononcé, il peut y avoir des divergences quant à l’appréciation de certains cas particuliers.
Concrètement : vous ne trouverez pas un Evêque qui vous dise que l’occultisme est compatible avec la foi chrétienne ; tous sont d’accord pour condamner les pratiques occultes. Mais des différences de point de vue peuvent surgir lorsqu’il s’agit de condamner ou de tolérer telle ou telle pratique particulière : oui ou non s’agit-il d’une pratique occulte ?
Par exemple : le pouvoir de « couper le feu » est-elle une pratique occulte ? Peut-être trouverez-vous quelques prêtres voire évêques qui soutiennent qu’il s’agit d’un « don » et non d’une pratique occulte. Cette appréciation – que je ne partage pas du tout ! – introduit de fait une divergence de point de vue entre des personnes qui sont pourtant pleinement d’accord pour condamner les pratiques occultes.
A ce niveau de la mise en pratique des principes généraux, et dans des domaines où aucun avis décisif n’a été émis, chacun doit avancer en accord avec sa conscience, en fonction de sa propre expérience, enrichie de l’avis de personnes ayant étudié la question.
Re: Une foi hétéroclite?
Je suis d'accord, mais un fait demeure: j'ai moi-même entendu des prêtre affirmer des choses qui sont clairement dénoncées dans le Catéchisme. Par exemple, le concubinage prémarital était expliqué, par l'un d'eux comme "une évolution de la société et l'Église prend simplement du temps à clarifier ces choses". Un autre me mentionnait "si une personne homosexuelle me dit qu'elle est incapable de s'abstenir de passer à l'acte parce que cela la détruirait intérieurement, je n'ai pas de problème avec ça; après tout, Dieu ne veut pas qu'on se détruise". Ou même "la confession individuelle, c'est surtout pour les personnes âgées qui y ont été habituées, et de toutes façons, l'offrir à tout le monde, il n'y a pas assez de gens qui y recourraient". Donc quand j'entends un prêtre dire des choses qui sont contraires à ce que je lit, noir sur blanc, vous comprendrez que ça devient difficile à discerner!
Considérant que l'Église n'est pas toujours explicite en ce qui a trait à toutes les petites variations d'interprétation, il faut souvent se référer à quelqu'un qui, selon, devrait mieux savoir, mais est-ce toujours le cas? Malheureusement, j'en doute et c'est difficile.
Considérant que l'Église n'est pas toujours explicite en ce qui a trait à toutes les petites variations d'interprétation, il faut souvent se référer à quelqu'un qui, selon, devrait mieux savoir, mais est-ce toujours le cas? Malheureusement, j'en doute et c'est difficile.