bonsoir...
merci, Alexis et Joseph-Marie, pour leur vigilance.
en effet, à faire de la question de notre regime alimentaire, un engagement trop affirmé, on risque de se polariser sur soi-même.
je vais même plus loin, en me rappellant de la philosophie de Levinas, ce ne sont là que les maniere pour le même de se réidentifier à travers le flux du vecu.
car, nourritures (et pensées), pour Levinas, c'est ce qui au premier abord nous resiste, mais fini toujours par être assimilé. l'alterité de ce dont je me nourris est annulée, digérée, elle devient du même.
c'est une premiere relation au monde, animé par un desir qui cherche à faire fusionner le même et l'autre. c'est la jouissance et l'egoisme, etape que l'on connais tous. mais la relation à l'autre, c'est une relation à l'autre en tant qu'autre. à ce qui echappe à ce desir d'assimilation du même, par lequel le soi se definit. c'est une relation à l'Autre, que l'on ne peut saisir.
l'Infini, Dieu.
bref, la relation aux autres, et à l'alterité absolue de Dieu, c'est celle que l'on doit faire emerger.
par consequent, il faut hierarchiser : aider les hommes avant les affaires de bouffes...
il n'empeche que ma question, au fond, c'est, tuer pour manger, même si la question est secondaire, est-ce vraiment necessaire?
je dirais que cela est integré à l'ordre naturel, à un peché originel, mais que le peché lui-même n'est pas necessaire.(nous sommes dans le monde mais pas de ce monde).
(et je me demande même, si la necessité elle-même n'est pas une consequence du peché...)
à bientot, ol.
Genèse 1, 28
Alexis a écrit :En ce qui me concerne, je me réfère à une phrase très courte, et très simple. "Allez, Pierre ! Tue et mange." (Ac 10.13)....
Relisez cette phrase dans son contexte et vous verrez que cela n'a absolument rien à voir avec le sujet. Il s'agissait d'une vision céleste et symbolique indiquant à Pierre qu'il est possible de baptiser des païens considérés impurs par les juifs de l'époque. Ce que confirme la suite de l'histoire. (j'abrège mais le père Joseph-Marie rectifiera si besoin )
Alexis a écrit :Je pense qu'il faut évidemment que les animaux souffrent le moins possible, mais il n'y a à mon sens aucune commune mesure entre la souffrance des animaux et celles des hommes. Nous avons été créés à l'image de Dieu, Il nous a aimé au point de faire de nous ses fils adoptifs. La souffrance d'un homme a donc infiniment plus d'importance aux yeux de Dieu que la souffrance d'un animal.
Je ne vois absolument rien dans la bible qui puisse comparer la souffrance de l'homme et de celle des animaux ! La souffrance est douloureuse pour tous les êtres sensibles, mais il nous faut un minimum de compassion pour le reconnaître.
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- Messages : 3
- Enregistré le : sam. 18 déc. 2004 18:50
Merci, Père, pour ces éclaircissements qui recentrent le débat sur ce qu'il était, à savoir l'impact du péché originel sur toute la création. J'ai dû aborder le topic trop vite, d'où les conclusions un peu péremptoires que j'ai tirées ... Il est évident que pour une âme charitable, combattre les soufrances des humains et combattre les souffrances des animaux ne sont absolument pas mutuellement exclusifs.
En fait j'avais peur qu'en entrant dans ce domaine on dérive vers une "animôlatrie" qui est bien présente dans l'écologie néopaïenne... Mais avec vous, Père Verlinde, comme modérateur il va de soi que nous sommes à l'abri de ce genre de risques ! J'espère que je n'ai pas trop dérangé les participants au débat...
En fait j'avais peur qu'en entrant dans ce domaine on dérive vers une "animôlatrie" qui est bien présente dans l'écologie néopaïenne... Mais avec vous, Père Verlinde, comme modérateur il va de soi que nous sommes à l'abri de ce genre de risques ! J'espère que je n'ai pas trop dérangé les participants au débat...
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- Messages : 38
- Enregistré le : ven. 7 janv. 2005 22:59
bonsoir...
j'ai lu le passage de l'actes des apotres (10,13).
il me semble que Pierre pensais qu'il etait impur de manger des animaux.
(puisque Dieu prends la peine de lui dire qu'il ne doit pas juger impur ce qui vient, pur, de Dieu.)
je ne connais pas bien la vie des apotres.
qu'etait Pierre à ce moment? converti? Juif?
n'est-ce pas typiquement juif de juger impurs certains aliments, selon des rituel complexes?
peut-on m'eclairer sur ces questions?
merci...
ol.
j'ai lu le passage de l'actes des apotres (10,13).
il me semble que Pierre pensais qu'il etait impur de manger des animaux.
(puisque Dieu prends la peine de lui dire qu'il ne doit pas juger impur ce qui vient, pur, de Dieu.)
je ne connais pas bien la vie des apotres.
qu'etait Pierre à ce moment? converti? Juif?
n'est-ce pas typiquement juif de juger impurs certains aliments, selon des rituel complexes?
peut-on m'eclairer sur ces questions?
merci...
ol.
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- Messages : 1010
- Enregistré le : lun. 29 sept. 2003 13:16
Les Juifs ont en effet un ensemble de prescriptions concernant la nourriture, dont il semble bien que le premier but est de garder vivant le sentiment d’appartenance à la nation Sainte - ce qui inclue une certaine « mise à part » des autres peuples. Il est certain que si vous avez des règles alimentaires très strictes, vous aurez du mal à vraiment vous intégrer au milieu des nations dans lesquelles vous êtes amenés à vivre. On comprend que cela ait été très important pour ce petit peuple nomade continuellement soumis à la pression des grandes cultures environnantes, et risquant sans cesse d’oublier sa vocation propre.
Or dans le passage des Actes que nous lisons, Saint Pierre s’entend dire qu’il peut tranquillement manger de tous les aliments ; autrement dit : qu’il peut se mettre à table avec « les hommes de toutes langues, races et nations » comme le dira l’Apocalypse. La parole est donc une invitation à l’ouverture universelle : le temps du replis identitaire est passé : l’heure est venue de proclamer à tous les hommes la Bonne Nouvelle que Dieu en son Fils Jésus-Christ, a réalisé ses promesses. Tout absorbé dans ses pensées sur l’expérience qu’il vient de vivre, Pierre est effectivement invité à se rendre chez Corneille, et vous aurez remarqué qu’il ne fait aucune difficulté pour entrer dans la maison d’un païen, ce qu’aucun juif n’aurait fait. Le discours de Pierre va même directement interpréter la Parole de Dieu : il ne dit pas que Dieu vient de lui révéler un changement de menu, mais : « Dieu vient de me faire comprendre qu’il ne fallait déclarer immonde ou impur aucun homme. Voilà pourquoi c’est sans aucune réticence que je suis venu quand tu m’as fait demander » (Ac 10, 28-29). Pierre a donc spontanément fait le passage de la purification des animaux, à la purification des hommes par le Sang de l’Agneau - qui était bien la vraie portée de la révélation dont il a été bénéficiaire. La parole qu’il vient d’entendre lui a servi de leçon : il s’ouvre aux nations …et l’Esprit Saint fait le reste !
Or dans le passage des Actes que nous lisons, Saint Pierre s’entend dire qu’il peut tranquillement manger de tous les aliments ; autrement dit : qu’il peut se mettre à table avec « les hommes de toutes langues, races et nations » comme le dira l’Apocalypse. La parole est donc une invitation à l’ouverture universelle : le temps du replis identitaire est passé : l’heure est venue de proclamer à tous les hommes la Bonne Nouvelle que Dieu en son Fils Jésus-Christ, a réalisé ses promesses. Tout absorbé dans ses pensées sur l’expérience qu’il vient de vivre, Pierre est effectivement invité à se rendre chez Corneille, et vous aurez remarqué qu’il ne fait aucune difficulté pour entrer dans la maison d’un païen, ce qu’aucun juif n’aurait fait. Le discours de Pierre va même directement interpréter la Parole de Dieu : il ne dit pas que Dieu vient de lui révéler un changement de menu, mais : « Dieu vient de me faire comprendre qu’il ne fallait déclarer immonde ou impur aucun homme. Voilà pourquoi c’est sans aucune réticence que je suis venu quand tu m’as fait demander » (Ac 10, 28-29). Pierre a donc spontanément fait le passage de la purification des animaux, à la purification des hommes par le Sang de l’Agneau - qui était bien la vraie portée de la révélation dont il a été bénéficiaire. La parole qu’il vient d’entendre lui a servi de leçon : il s’ouvre aux nations …et l’Esprit Saint fait le reste !
écologie néopaïenne
J'ai dévoré toules messages maintenant j'attend , le fruit de mes propres réflexion sur un sujet terriblement important " la satisfaction d'un désir"