Quel sens donner au jeûne ?

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Christophe

Quel sens donner au jeûne ?

Message par Christophe »

En ce début de triduum pascal, je me pose beaucoup de questions sur la notion de jeûne et d'abstinence ? Le sacrifice a t-il encore un sens aujourd'hui ? Si oui, pourquoi ?..

kumar

Re: Quel sens donner au jeûne ?

Message par kumar »

aujourdh'ui comme il y a 2000 ans ..
nous avons besoin de faire une pause dans notre satisfaction quotidienne, pour comprendre avec le coeur (pas l'intelligence...) ce que c'est par exemple que manquer du nécessaire, du minimum.
ensuite cette pause est un excellent moyen de laisser le corps se reposer,entrer dans le silence, non pas pour contempler son nombril, mais pour se rendre disponible pour accueillir Dieu.
ainsi le jeûne et l'abstinence perdent leur connotation passéiste pour retrouverleur sens premier : se mettre en disponibilité pour mon créateur.

P. Joseph-Marie

Re: Quel sens donner au jeûne ?

Message par P. Joseph-Marie »

C'eest Jésus lui-même qui dit de ses disciples qu'un jour viendra où ils jeûneront parce que l'Epoux leur aura été enlevé.
C'est pourquoi au début de l'Eglise, le jeûne se limitait au vendredi et samedi saints. Ce n'est que progressivement que le Carême s'est étendu sur quarante jours - cinquante si on inclut les dimanches - et principalement pour accompagner les catéchumènes dans leur préparation au baptême. Il faut ajouter aussi la solidarité ecclésiale dans la démarche pénitentielle des pécheurs qui attendaient leur réconciliation le jeudi saint, afin de pouvoir communier avec les néophytes dans la nuit de Pâque.
On comprend que le jeûne se soit étendu d'une façon moins stricte à tous les vendredis puisque c'est un jour propice à la mémoire de la Passion qui nous sauve.
Le jeûne, en nous mettant en "manque", nous invite à tourner les yeux vers Celui qui seul peut combler notre désir profond, et permet aussi "d'humilier" un peu la suffisance de l'homme charnel, afin de détourner l'attention de ses besoins immédiats et lui faire prendre conscience qu'il n'est qu'un serviteur de l'Hôte intérieur.
Enfin, si Jésus a voulu épouser notre condition humaine jusque dans la souffrance et la mort, une certaine privation n'est-elle pas une communion avec celui nous a aimé jusqu'à souffrir silencieusement par amour?

Sainte Fête de Pâque,
Image Père Joseph-Marie Verlinde

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