Il me semble que le dépouillement d'une part, et le faste des cérémonies de l'autre, sont éloquents chacun dans leur régistre.
Un certain dépouillement nous renvoie vers l'intériorité, car le manque de support extérieur invite à rentrer en soi.
Mais il est vrai aussi qu'il ne faut pas oublier l'"homo religiosus" que nous sommes. Je veux dire qu'un dévotion privée de toute expression liturgique, risque fort de se déssecher. Nous avons besoin d'exprimer notre amour et notre dévotion par la beauté du geste, du rite, du chant, par la richesse du decorum. Toutes les traditions religieuses éprouvent ce besoin, car il s'agit de quelque chose de profondément humain. Nous sommes là au-delà des préférences et des goûts: nous sommes à un niveau anthropologique.
Peut-être un appauvrissement excessif de nos liturgies a-t-il favorisé la recherche du côté du bouddhisme. J'ai reçu le témoignage de personnes reconnaissant que ce qui les a attirées dans les religions orientales, ce sont les célébrations liturgiques avec "couleur, odeur et son"!
Sans doute tout est-il encore une fois dans la mesure, et le respect des légitimes différences. Les lliturgies orthodoxes ont gardé un faste et une splendeur qui leur est propre et que personne ne contestera. Pourquoi ne pas tolérer ces différences également au sein de l'Eglise catholique ?

Père Joseph-Marie Verlinde