Père Verlinde,
Le péché contre l'Esprit (le seul qui ne serait pas pardonné), est "le refus d'obéir à la voix de la conscience, ce qui correspond à faire le mal en pleine connaissance de cause, délibérément et gratuitement,le mal pour le mal..."
Avez-vous, sur votre chemin, rencontré un homme, une femme, qui cherchait délibérément à détruire l'oeuvre de Dieu ? Personnellement, je ne crois rencontrer sous les atrocités de ce monde que des personnes humaines en très grande souffrance. Et si pêcheur il y a, c'est sûrement derrière mon regard qui ne sait pas toujours voir avec compassion cette souffrance cachée. L'Eglise "au sens très large" dont vous parlez, ne rassemble-elle pas, en fait, chaque vie sur terre, car chaque vie ne cherche-t-elle pas (malgré les apparences parfois) Dieu en vérité et de "tout son coeur, de toute son âme et de toute sa force"? Et l'Eglise "au sens moins large" ne devrait-elle pas faire de même ?
Cordialement, B.
Le péché contre l'Esprit
Re: Le péché contre l'Esprit
"Avez-vous, sur votre chemin, rencontré un homme, une femme, qui cherchait délibérément à détruire l'oeuvre de Dieu ? Personnellement, je ne crois ..."
attention à ne pas faire d'"angélisme" en séparant le mal d'un côté, et l'homme !
il y a des cas où la responsabilité de l'homme est pleine et délibérée.
et hélas, hélas, dans certains cas, le choix du mal peut aller jusqu'à l'extreme, c'est à dire non seulement jusqu'au dernier souffle, mais même au moment de la rencontre avec le Créateur.
oui, j'ai parfois vu s'exercer cette responsabilité personnelle et délibérée de personnes qui pratiquent le mal en pleine conscience, et même avec "goût"...!
attention à ne pas faire d'"angélisme" en séparant le mal d'un côté, et l'homme !
il y a des cas où la responsabilité de l'homme est pleine et délibérée.
et hélas, hélas, dans certains cas, le choix du mal peut aller jusqu'à l'extreme, c'est à dire non seulement jusqu'au dernier souffle, mais même au moment de la rencontre avec le Créateur.
oui, j'ai parfois vu s'exercer cette responsabilité personnelle et délibérée de personnes qui pratiquent le mal en pleine conscience, et même avec "goût"...!
Re: Le péché contre l'Esprit
Vous avez raison de dire que la volonté humaine ne peut tendre que vers le bien, du moins vers ce que l'intelligence lui propose comme un bien.
Mais depuis le péché originel, notre intelligence est tellement obscurcie, qu'elle peut se tromper - je crois qu'il est inutile d'argumenter cette affirmation.
Autrement dit, le péché a toujours quelque chose à voir avec le mensonge, la volonté se mettant au service d'un pseudo bien.
Il suffit de penser à des drames comme les camps de concentration : le fait que Hitler croyait accomplir un "bien" pour l'humanité en éliminant des millions d'hommes et de femmes fait frémir quant aux possibilités d'"erreurs" de notre intelligence.
Je crois d'ailleurs qu'un "autre" intervient pour nous aider à nous égarer: celui-là même qui est impliqué dans cette affaire depuis les origines, à savoir l'antique Serpent.
Je suis donc bien obligé de constater qu'il y a hélas des personnes qui s'en prennent délibérément à l'oeuvre de Dieu et choisissent de la détruire; bien sûr dans un but qu'elles considèrent comme meilleur - en tout cas pour elles - mais qui n'en demeure pas moins objectivement pervers.
Père Joseph-Marie Verlinde
Mais depuis le péché originel, notre intelligence est tellement obscurcie, qu'elle peut se tromper - je crois qu'il est inutile d'argumenter cette affirmation.
Autrement dit, le péché a toujours quelque chose à voir avec le mensonge, la volonté se mettant au service d'un pseudo bien.
Il suffit de penser à des drames comme les camps de concentration : le fait que Hitler croyait accomplir un "bien" pour l'humanité en éliminant des millions d'hommes et de femmes fait frémir quant aux possibilités d'"erreurs" de notre intelligence.
Je crois d'ailleurs qu'un "autre" intervient pour nous aider à nous égarer: celui-là même qui est impliqué dans cette affaire depuis les origines, à savoir l'antique Serpent.
Je suis donc bien obligé de constater qu'il y a hélas des personnes qui s'en prennent délibérément à l'oeuvre de Dieu et choisissent de la détruire; bien sûr dans un but qu'elles considèrent comme meilleur - en tout cas pour elles - mais qui n'en demeure pas moins objectivement pervers.

Re: Le péché contre l'Esprit
"Et même au moment de la rencontre avec le créateur", écrivez-vous. Comment le savez-vous ?
Sylviane
Sylviane
Re: Le péché contre l'Esprit
Je réagirais à certains points abordés dans les réponses au message "le péché contre l'Esprit".L'exemple d'Hitler : "quelqu'un qui fait le mal pour le mal..." telle était la question. Si on se donne la peine de fouiller la biographie de cet homme, si on étudie le contexte historique et sociologique de l'époque, on s'aperçoit qu'un tel raccourci est difficile. On se heurtera par exemple, au malheur qui a frappé l'enfance du dictateur, et l'histoire nous apprend que l'Europe entière était "malade" et s'est faite complice de la folie d'un homme.
En désignant des coupables, ne rejettons- nous pas trop facilement la faute sur le dos de "l'Autre"? Où faut-il donc chercher le péché? Le péché n'est-il pas aussi et surtout en nous? Quand nous avons la possibilité de savoir, de connaître, d'éclaircir notre conscience et que nous ne le faisons pas? Le péché n'est-il pas là chaque fois que nous nous réfugions dans nos idées figées, les faisant passer pour seules valides ? Quand nous refusons de nous demander "pourquoi?" N'est-il pas là chaque fois que nous ne nous engageons pas auprès de nos semblables plus démunis que nous, désorientés, en restant dans le confort de notre Eglise? Le péché n'est-il pas là aussi quand nous fermons notre porte à la compréhension d'autres voies spirituelles que la nôtre ? L'Eglise, celle de l'Amour du prochain, n'a rien à craindre du Yoga ou du Qi gong...Le problème actuel des sectes est complexe, il ne suffit pas de les désigner comme étant "le mal", il faut aussi s'interroger "pourquoi un adolescent ne viendra pas taper à la porte de la paroisse de son quartier mais se fera enrôler dans une secte?" Je ne pense pas que le terme "d'angélisme", soit vraiment adapté à ma position. Mon chemin personnel et professionnel m'a conduit à accompagner la vie dans les momments comme ceux de la naissance et de la mort où il y a peu de place pour l'artifice et le mensonge. Je ne sépare pas "l'homme d'un côté, le mal de l'autre". Il y a l'Homme avec toute sa difficulté à Etre.
En désignant des coupables, ne rejettons- nous pas trop facilement la faute sur le dos de "l'Autre"? Où faut-il donc chercher le péché? Le péché n'est-il pas aussi et surtout en nous? Quand nous avons la possibilité de savoir, de connaître, d'éclaircir notre conscience et que nous ne le faisons pas? Le péché n'est-il pas là chaque fois que nous nous réfugions dans nos idées figées, les faisant passer pour seules valides ? Quand nous refusons de nous demander "pourquoi?" N'est-il pas là chaque fois que nous ne nous engageons pas auprès de nos semblables plus démunis que nous, désorientés, en restant dans le confort de notre Eglise? Le péché n'est-il pas là aussi quand nous fermons notre porte à la compréhension d'autres voies spirituelles que la nôtre ? L'Eglise, celle de l'Amour du prochain, n'a rien à craindre du Yoga ou du Qi gong...Le problème actuel des sectes est complexe, il ne suffit pas de les désigner comme étant "le mal", il faut aussi s'interroger "pourquoi un adolescent ne viendra pas taper à la porte de la paroisse de son quartier mais se fera enrôler dans une secte?" Je ne pense pas que le terme "d'angélisme", soit vraiment adapté à ma position. Mon chemin personnel et professionnel m'a conduit à accompagner la vie dans les momments comme ceux de la naissance et de la mort où il y a peu de place pour l'artifice et le mensonge. Je ne sépare pas "l'homme d'un côté, le mal de l'autre". Il y a l'Homme avec toute sa difficulté à Etre.
Re: Le péché contre l'Esprit
Je ne sais pas si vous attendez une réponse, mais sincèrement si c'était le cas, je ne saurais pas par où commencer: relisez-vous: vous abordez trente six problèmes à la fois en passant de l'un à l'autre sans la moindre transition!
Merci de vous exprimer de façon à ce qu'une réponse soit possible...
Père Joseph-Marie Verlinde
Merci de vous exprimer de façon à ce qu'une réponse soit possible...

Re: Le péché contre l'Esprit
Il faudrait distinguer (mais seul le Seigneur le peut jusqu'au bout) entre ce qui, dans un homme, est subi et ce qui est voulu. Ce que vous énoncez à propos de Hitler, ce sont des conditionnements engendrés par l'Histoire. Mille conditionnements n'ont jamais fait un déterminisme, ce qui veut dire, qu'à un moment (qu'évidemment l'on ne peut préciser), il y a un choix à faire. Ce choix, on le fait toujours en vue d'un bien. Même celui qui va se pendre dit saint Thomas (je crois) pense agir en vue d'un bien. Il demeure que bien ni la vérité ne dépendant pas de nos états d'âme, il y a un bien "objectif" qui ne satisfait pas forcément nos désirs immédiat. Quel que soit nos obscurités, nos blessures, nos conditionnements, l'exercice de notre liberté reste possible, difficile, mais possible. C'est là qu'intervient ce qu'on appelle le"péché", l'acte volontaire tourné contre Dieu. Et quand vous aurez additionné tous les conditionnements d'Hitler, de son pays etc... il restera le mystère du mal, le choix volontaire. Le mal n'est pas un problème, il est un mystère. Et à l'origine, il y a ce"péché originel" qui a obscurci et notre intelligence et notre volonté et qui a fait entrer en nous l'anarchie, le désordre si bien qu'il nous faut une vie, non pas pour retrouver une unité que nous avons à jamais perdue, mais pour rester dans le Christ. Et nous avons nous aussi nos conditionnements, historiques, personnels, intellectuels, spirituels..."Effetivement, je ne comprends rien à ce que je fais : ce que je veux, je ne le fais pas, mais ce que je hais, je le fais".(Rom. 7, 15).