Bonjour mon père,
Je tente aujourd'hui un retour à la foi chrétienne mais comme entretemps je me suis interéssé à beaucoup de spiritualités je me pose beaucoup de questions. S'il n'y avait le témoignage des évangiles sur la resurrection du christ et sur les miracles plein de significations qu'il a accomplis, je me serai déjà tourné résolument vers l'hindouisme (des Upanishads) qui possède une plus grande connaissance de la nature et qui me parait plus correcte "métaphysiquement". Par contre le choix de vie induit par le christianisme m'atttire d'avantage.
Je souhaiterais que vous m'éclairiez sur quelques unes de mes interrogations ?
L'architecture des cathédrales, leur symbolisme repose en grande partie sur le savoir "occulte" des maçons, comment considérez vous ce savoir ? comme un moyen légitime de s'ouvrir à Dieu plus facilement, ou comme des artifices inutiles pour favoriser l'obtention de la grace ?
De même lors d'une messe solennelle à Lourdes, un pretre a fait mention de catégorie d' anges faisant intercession entre l'homme et Dieu, les trones, les chérubins etc quel est votre avis à ce sujet ?
Enfin de nombreux textes de la bible font apparaitre un symbolisme indubitablement esotériques et en parti commun avec d'autres traditions spirituelles, n'y a t'il pas là un paradoxe avec la volonté exoterique de l' eglise ?
Je vous remercie d'avance de toutes les réponses que vous voudriez bien m'apporter.
Connaissances Occultes
-
P. Joseph-Marie
- Messages : 1010
- Enregistré le : lun. 29 sept. 2003 13:16
Avant d’en venir au cœur de votre question, je crois que nous méconnaissons grandement notre tradition métaphysique. Ceci en partie parce que dans la tourmente des années ’70 elle a été largement occultée. Mais je vous assure qu’un chrétien n’a pas à rougir du travail de ses Pères au niveau métaphysique. Je veux bien qu’un jour nous partagions sur le site sur la métaphysique des upanishad : l’advaita n’est pas vraiment facile a suivre jusqu’au bout !
Mais votre demande ne portait pas sur ce point.
1- Je crois que les bâtisseurs des cathédrales avaient encore le sens de l’observation, que nous avons perdu. Il n’est pas besoin d’avoir un pendule pour voir où les courants d’eau souterrains se croisent : il suffit de regarder la répartition des végétaux et le comportement des animaux ! Il ne s’agit pas là d’une connaissance occulte, mais d’un savoir empirique sur les effets électromagnétiques des courants d’eau souterrains.
2- Les Anges font partie de notre tradition : ils sont mentionnés dans les Ecritures, la Tradition et le Magistère leur a attribué deux solennités. Ils n’ont donc rien d’ésotérique : Jésus lui-même en parle ! Quant à la répartition en neuf chœurs, elle est de la plume du pseudo-Denis ou « Denis l’Aréopagite » - que l’on a longtemps identifié à tort au Denis dont parle Saint Paul dans les Actes (17, 19-32), et qui aurait été évêque évangélisateur de la Gaule. Il s’agit en fait d’un auteur plus tardif, influencé par le néo-platonisme. Les neufs chœurs ne sont pas de foi, mais les Anges le sont.
3- Toutes les traditions qui tentent de parler de Dieu le font nécessairement dans un langage symbolique : sun-bolein signifie mettre ensemble. Pour parler de l’Ineffable, nous sommes obligés de partir de ce qui se perçoit dans notre monde, mais nous donnons à cette réalité un sens transcendant en fonction de sa nature. Ainsi le Soleil est traditionnellement le symbole de Dieu, on devine spontanément pourquoi ; le point, le cercle, le triangle de même. Le triangle est rien le développement du point dans le cercle. Depuis Pythagore jusqu’au pentes de l’Himalaya en passant par Jérusalem, vous retrouverez ces archétypes, qui constituent comme un langage universel de notre humanité en matière religieuse. Ce qui ne signifie pas que toutes les religions sont identiques : ces symboles ne sont que les « contenants », le tout ensuite est de voir ce que les diverses traditions y mettent. Dieu est représenté par le soleil dans l’hindouisme et dans le christianisme, mais nous n’avons pas du tout la même conception de Dieu. Il ne faut donc pas confondre le langage symbolique et le langage ésotérique. En fait ce sont les écoles ésotériques qui entretiennent cette confusion en prétendant qu’elles sont gardiennes du sens des symboles. Voilà une prétention que toutes les religions et tous les philosophes leur contestent !
Mais votre demande ne portait pas sur ce point.
1- Je crois que les bâtisseurs des cathédrales avaient encore le sens de l’observation, que nous avons perdu. Il n’est pas besoin d’avoir un pendule pour voir où les courants d’eau souterrains se croisent : il suffit de regarder la répartition des végétaux et le comportement des animaux ! Il ne s’agit pas là d’une connaissance occulte, mais d’un savoir empirique sur les effets électromagnétiques des courants d’eau souterrains.
2- Les Anges font partie de notre tradition : ils sont mentionnés dans les Ecritures, la Tradition et le Magistère leur a attribué deux solennités. Ils n’ont donc rien d’ésotérique : Jésus lui-même en parle ! Quant à la répartition en neuf chœurs, elle est de la plume du pseudo-Denis ou « Denis l’Aréopagite » - que l’on a longtemps identifié à tort au Denis dont parle Saint Paul dans les Actes (17, 19-32), et qui aurait été évêque évangélisateur de la Gaule. Il s’agit en fait d’un auteur plus tardif, influencé par le néo-platonisme. Les neufs chœurs ne sont pas de foi, mais les Anges le sont.
3- Toutes les traditions qui tentent de parler de Dieu le font nécessairement dans un langage symbolique : sun-bolein signifie mettre ensemble. Pour parler de l’Ineffable, nous sommes obligés de partir de ce qui se perçoit dans notre monde, mais nous donnons à cette réalité un sens transcendant en fonction de sa nature. Ainsi le Soleil est traditionnellement le symbole de Dieu, on devine spontanément pourquoi ; le point, le cercle, le triangle de même. Le triangle est rien le développement du point dans le cercle. Depuis Pythagore jusqu’au pentes de l’Himalaya en passant par Jérusalem, vous retrouverez ces archétypes, qui constituent comme un langage universel de notre humanité en matière religieuse. Ce qui ne signifie pas que toutes les religions sont identiques : ces symboles ne sont que les « contenants », le tout ensuite est de voir ce que les diverses traditions y mettent. Dieu est représenté par le soleil dans l’hindouisme et dans le christianisme, mais nous n’avons pas du tout la même conception de Dieu. Il ne faut donc pas confondre le langage symbolique et le langage ésotérique. En fait ce sont les écoles ésotériques qui entretiennent cette confusion en prétendant qu’elles sont gardiennes du sens des symboles. Voilà une prétention que toutes les religions et tous les philosophes leur contestent !
-
fabrice
Connaissance Occulte
Je vous remercie mon père de m'avoir accordé une réponse aussi complète.
Je serais donc intéressé par des ouvrages traitant de la métaphysique chrétienne ou qui touchent au savoir mis en oeuvre dans la construction des cathédrales.
Je voulais aussi vous faire part d'une histoire qui m'a beaucoup intrigué :
Un certain Mr Caillet pour étancher sa soif de connaissance sur les mystères des choses qui nous entourent avait rejoint toutes sortes de communautés "esotériques" comme la franc maçonnerie les rosi-cruciens etc Il en acquit un certain savoir, certaines techniques "occultes" mais celà ne lui permit pas de trouver un sens à sa vie. Il abandonna toutes ces communautés et plus tard à la grâce d'une circonstance particulière il se convertit à la foi Catholique.
Mais où se retrouve t-il ?! au sein du Renouveau Charismatique où se produisent des manifestations (surnaturelles) de l'esprit-saint !!
Là certes le surnaturel a une origine noble mais peut on nier que ces manifestations ne soient pas dues à une certaine pratique car sinon elles seraient aussi fréquentes dans les autres églises ?
Et quelquepart, je me rend bien compte que ce n'est pas la meilleure attitude au niveau de la foi, mais il peut paraitre séduisant de se rendre dans de telles églises.
Comment se positionne les autorités catholiques par rapport à cette "fraticelle" si je reprend un ancien terme ?
Bien cordialement mon père, j'ai suivi la casi-intégralité de vos conférences sur les nouvelles religiosités
Je serais donc intéressé par des ouvrages traitant de la métaphysique chrétienne ou qui touchent au savoir mis en oeuvre dans la construction des cathédrales.
Je voulais aussi vous faire part d'une histoire qui m'a beaucoup intrigué :
Un certain Mr Caillet pour étancher sa soif de connaissance sur les mystères des choses qui nous entourent avait rejoint toutes sortes de communautés "esotériques" comme la franc maçonnerie les rosi-cruciens etc Il en acquit un certain savoir, certaines techniques "occultes" mais celà ne lui permit pas de trouver un sens à sa vie. Il abandonna toutes ces communautés et plus tard à la grâce d'une circonstance particulière il se convertit à la foi Catholique.
Mais où se retrouve t-il ?! au sein du Renouveau Charismatique où se produisent des manifestations (surnaturelles) de l'esprit-saint !!
Là certes le surnaturel a une origine noble mais peut on nier que ces manifestations ne soient pas dues à une certaine pratique car sinon elles seraient aussi fréquentes dans les autres églises ?
Et quelquepart, je me rend bien compte que ce n'est pas la meilleure attitude au niveau de la foi, mais il peut paraitre séduisant de se rendre dans de telles églises.
Comment se positionne les autorités catholiques par rapport à cette "fraticelle" si je reprend un ancien terme ?
Bien cordialement mon père, j'ai suivi la casi-intégralité de vos conférences sur les nouvelles religiosités
-
P. Joseph-Marie
- Messages : 1010
- Enregistré le : lun. 29 sept. 2003 13:16
1- Le « doctore commune » (docteur commun) choisit par l’Eglise en ce qui concerne la métaphysique, est Saint Thomas d’Aquin. Vous pouvez essayer de vous y plonger, mais il faut peut-être avoir un guide, c'est-à-dire un ouvrage qui vous introduise à la lecture de son œuvre, principalement la Somme Théologique et la Somme contre les Gentils.
Mais vous pouvez aussi vous tourner vers d’autres auteurs, dont l’inspiration est thomiste : J. Maritain, Gilson ou Tresmontant, Cl. Bruaire.
2- Le Dr Caillet a en effet été initié aux hauts grades de la franc-maçonnerie, et en est revenu suite à une rencontre avec le Seigneur Jésus-Christ. Je ne crois pas que sa fréquentation des groupes du Renouveau soit motivée par la recherche du merveilleux (connaissant le Dr Caillet, je peux même vous certifier le contraire !). D’ailleurs, il ne faudrait pas exagérer les manifestations surnaturelles dans ces groupes ! Les dons charismatiques décrits par Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens (1 Co 12 – 14) ne sont pas la propriété privée du Renouveau ! J’en ai vu fleurir dans des communautés n’ayant aucun rapport avec ce mouvement. L’Eglise s’est à plusieurs reprises prononcées par la voix de Paul VI puis de Jean-Paul II sur le Renouveau : Paul VI n’a pas eu peur de dire qu’il était « une chance pour l’Eglise ». Vous pouvez donc y aller avec confiance, et discerner s’il s’agit d’une spiritualité qui vous convient : Jésus disait lui-même qu’il y a « plusieurs demeures dans la maison du Père » (Jn 14, 2).
Peut être le Dr Caillet – qui fréquente parfois notre site – répondra-t-il lui-même à votre intervention ?
Mais vous pouvez aussi vous tourner vers d’autres auteurs, dont l’inspiration est thomiste : J. Maritain, Gilson ou Tresmontant, Cl. Bruaire.
2- Le Dr Caillet a en effet été initié aux hauts grades de la franc-maçonnerie, et en est revenu suite à une rencontre avec le Seigneur Jésus-Christ. Je ne crois pas que sa fréquentation des groupes du Renouveau soit motivée par la recherche du merveilleux (connaissant le Dr Caillet, je peux même vous certifier le contraire !). D’ailleurs, il ne faudrait pas exagérer les manifestations surnaturelles dans ces groupes ! Les dons charismatiques décrits par Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens (1 Co 12 – 14) ne sont pas la propriété privée du Renouveau ! J’en ai vu fleurir dans des communautés n’ayant aucun rapport avec ce mouvement. L’Eglise s’est à plusieurs reprises prononcées par la voix de Paul VI puis de Jean-Paul II sur le Renouveau : Paul VI n’a pas eu peur de dire qu’il était « une chance pour l’Eglise ». Vous pouvez donc y aller avec confiance, et discerner s’il s’agit d’une spiritualité qui vous convient : Jésus disait lui-même qu’il y a « plusieurs demeures dans la maison du Père » (Jn 14, 2).
Peut être le Dr Caillet – qui fréquente parfois notre site – répondra-t-il lui-même à votre intervention ?
