Maître Eckhart
Maître Eckhart
Père verlinde, j'aimerais que vous me donniez quelques précisions sur Maître Eckhart. J'ai lu que Marilyn Ferguson, s'en était quelque peu inspirée. D'un autre côté, on semble parfois le classer parmi les "maîtres à prier" chrétiens...Qu'en pensez-vous? Merci de m'éclairer, sur ce point.
Re: Maître Eckhart
Je n'ai pas la compétence pour aborder un sujet aussi délicat.
Je dirais simplement que certains écrits de Maître Eckhard ont été mis à l'index en raison de leur ambiguité, car ils pouvaient être interprétés dans le sens d'un mysticisme naturaliste (fusion avec un divin impersonnel).
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il est invoqué par le Nouvel Age - dont Marylin Fergusson - qui en a fait un de ses précurseurs.
Cette récupération est incontestablement outrancière, car elle ne se fonde que sur quelques passages, comme par hasard ceux que l'Eglise récuse...
Père Joseph-Marie Verlinde
Je dirais simplement que certains écrits de Maître Eckhard ont été mis à l'index en raison de leur ambiguité, car ils pouvaient être interprétés dans le sens d'un mysticisme naturaliste (fusion avec un divin impersonnel).
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il est invoqué par le Nouvel Age - dont Marylin Fergusson - qui en a fait un de ses précurseurs.
Cette récupération est incontestablement outrancière, car elle ne se fonde que sur quelques passages, comme par hasard ceux que l'Eglise récuse...
Père Joseph-Marie Verlinde
Re: Maître Eckhart
Meistre Eckart est le chef représentant les mystiques médievaux d’école allemande. Il s’agit du XIV siècle.
Le XIII siècle avait été illustré par le solide et sain mysticisme de saint Bonaventure, le Docteur sérafique, né à Bagnoregio en Latium (Viterbe). En lui l’élan mystique est tempéré et harmonisé avec une rationalité humble autant que confiante.
Au contraire, le XIV siècle perd confiance dans les pouvoir de la raison humaine et de la philosophie. Dieu et sa Révélation ne sont plus accessible à la raison naturelle et l’homme peut espérer d’obtenir l’union mystique en Dieu uniquement avec l’élan extatique du cœur. Reviens en vogue le néo-platonisme et les écrits de saint Augustin, considérés maintenant les maitres absolus du mysticisme.
La crise contemporaine de la métaphysique et la dévalorisation de la rationalité (on parle de ‘pensée faible’ et de ‘relativisme’) comme moyens pour atteindre la vérité fait revenir le néo-platonisme et favorise le retour de l’idéalisme allemand, en particulier de Hegel (philosophie déroutante pour le Christianisme et pour la conception de l’Eglise).
Nous sommes, donc, revenus au XIV siècle par analogie de situation culturelle.
Des Mouvements spiritualistes contemporains tendent à la promotion d’une élite des « nobles hommes » complètement affranchis des liens du corps (et ce n’est pas tout a fait du Christianisme !).
Ces Mouvements valorisent le néo-platonisme, en particulier le « Corpus Dionysiacum », oevre d’un écrivain syriaque de langue grecque qui écrit vers la fin du V siècle et composa quatre traités et dix lettres, en attribuant la paternité à Denis athénien, que la tradition disait le converti de saint Paul et le premier éveque d’Athène
L’oeuvre eut grande diffusion et autorité au Moyen-Age et les soi-disants mystiques et spiritualistes d’aujourd’hui prétendent que le « Corpus Dionysiacum » a formé à jamais la mystique chretienne, désormais charpantée sur le néo-platonisme, en faisant du Christianisme un simple commencement, pas du tout essentiel à l’accession mystique. Jésus-Christ, lui meme, n’est pas du tout nécessaire, il na pas un role dans la mystique, par ce que il n’y a pas besoin d’un médiateur entre l’homme et Dieu.
Meister Eckart est exalté comme le précurseur et le maitre de saint Jean de la Croix, en oubliant que saint Jean est docteur mystique de l’ Eglise (comme, d’ailleurs sainte Chaterine de Sienne, sainte Thérèse d’Avila et sainte Thérèse de l’ Enfant Jésus), tandis que le panthéisme de Meister Eckart fut condamné du pape Jean XXII.
Il est significatif que père Antoine de Mello, un jésuite, originaire de l’Inde, dont les écrits ont eu grande autant qu’imprévoyante diffusion par des éditeurs reconnus ‘catholiques’, écrits récemment condamnés pour leurs inclinaison new-age et panthéiste, il est significatif, je disait, qu’il était grand admirateur de Meister Eckart.
Chaque œuvre dédié au mysticisme doit etre approchée avec grand respect et préparation, spirituelle et culturelle, proportionnée à la difficulté du sujet. Les auteurs comme Meister Eckart, de Mello et leurs supporters, exigent en plus connaissance de soi meme et un esprit critique alerte, enrichi d’expérience spirituelle, de doctrine, de culture, d’humilité aussi.
Les Mouvements dont j’ai parlé peuvent engendrer, dans les naifs où les dépourvus, la fausse conviction que pour atteindre l’union mystique est suffisante la bonne volonté et l’élan du cœur : est Dieu, lui seulement, qui attire à soi comme, quand et qui il veut ! De plus, la voie mystique n’est pas une promenade pour boys-scouts, comme certains aiment nous faire croire.
Bien entendu, je vous invite à vérifier ce que jai écrit ici : il ne s’agit pas d’ évangile ! Ma très, très, très,… presque insignifiante… expérience me pousse à vous conseiller la lecture des œuvre mystiques des nos docteurs reconnus par l’ Eglise et qui ont expérimenté dans leur vie ce qu’il nous disent : j’ai mentionnés les docteurs, mais il y à n’a bien d’autre dans notre merveilleuse tradition mystique, qui peut s’en passer du néo-platonisme, de Hegel et de Meister Eckart (il y a du bon en Eckart, bien entendu ! Mais dangereux !).
Avec amitiè fraternelle,
Emile.
Le XIII siècle avait été illustré par le solide et sain mysticisme de saint Bonaventure, le Docteur sérafique, né à Bagnoregio en Latium (Viterbe). En lui l’élan mystique est tempéré et harmonisé avec une rationalité humble autant que confiante.
Au contraire, le XIV siècle perd confiance dans les pouvoir de la raison humaine et de la philosophie. Dieu et sa Révélation ne sont plus accessible à la raison naturelle et l’homme peut espérer d’obtenir l’union mystique en Dieu uniquement avec l’élan extatique du cœur. Reviens en vogue le néo-platonisme et les écrits de saint Augustin, considérés maintenant les maitres absolus du mysticisme.
La crise contemporaine de la métaphysique et la dévalorisation de la rationalité (on parle de ‘pensée faible’ et de ‘relativisme’) comme moyens pour atteindre la vérité fait revenir le néo-platonisme et favorise le retour de l’idéalisme allemand, en particulier de Hegel (philosophie déroutante pour le Christianisme et pour la conception de l’Eglise).
Nous sommes, donc, revenus au XIV siècle par analogie de situation culturelle.
Des Mouvements spiritualistes contemporains tendent à la promotion d’une élite des « nobles hommes » complètement affranchis des liens du corps (et ce n’est pas tout a fait du Christianisme !).
Ces Mouvements valorisent le néo-platonisme, en particulier le « Corpus Dionysiacum », oevre d’un écrivain syriaque de langue grecque qui écrit vers la fin du V siècle et composa quatre traités et dix lettres, en attribuant la paternité à Denis athénien, que la tradition disait le converti de saint Paul et le premier éveque d’Athène
L’oeuvre eut grande diffusion et autorité au Moyen-Age et les soi-disants mystiques et spiritualistes d’aujourd’hui prétendent que le « Corpus Dionysiacum » a formé à jamais la mystique chretienne, désormais charpantée sur le néo-platonisme, en faisant du Christianisme un simple commencement, pas du tout essentiel à l’accession mystique. Jésus-Christ, lui meme, n’est pas du tout nécessaire, il na pas un role dans la mystique, par ce que il n’y a pas besoin d’un médiateur entre l’homme et Dieu.
Meister Eckart est exalté comme le précurseur et le maitre de saint Jean de la Croix, en oubliant que saint Jean est docteur mystique de l’ Eglise (comme, d’ailleurs sainte Chaterine de Sienne, sainte Thérèse d’Avila et sainte Thérèse de l’ Enfant Jésus), tandis que le panthéisme de Meister Eckart fut condamné du pape Jean XXII.
Il est significatif que père Antoine de Mello, un jésuite, originaire de l’Inde, dont les écrits ont eu grande autant qu’imprévoyante diffusion par des éditeurs reconnus ‘catholiques’, écrits récemment condamnés pour leurs inclinaison new-age et panthéiste, il est significatif, je disait, qu’il était grand admirateur de Meister Eckart.
Chaque œuvre dédié au mysticisme doit etre approchée avec grand respect et préparation, spirituelle et culturelle, proportionnée à la difficulté du sujet. Les auteurs comme Meister Eckart, de Mello et leurs supporters, exigent en plus connaissance de soi meme et un esprit critique alerte, enrichi d’expérience spirituelle, de doctrine, de culture, d’humilité aussi.
Les Mouvements dont j’ai parlé peuvent engendrer, dans les naifs où les dépourvus, la fausse conviction que pour atteindre l’union mystique est suffisante la bonne volonté et l’élan du cœur : est Dieu, lui seulement, qui attire à soi comme, quand et qui il veut ! De plus, la voie mystique n’est pas une promenade pour boys-scouts, comme certains aiment nous faire croire.
Bien entendu, je vous invite à vérifier ce que jai écrit ici : il ne s’agit pas d’ évangile ! Ma très, très, très,… presque insignifiante… expérience me pousse à vous conseiller la lecture des œuvre mystiques des nos docteurs reconnus par l’ Eglise et qui ont expérimenté dans leur vie ce qu’il nous disent : j’ai mentionnés les docteurs, mais il y à n’a bien d’autre dans notre merveilleuse tradition mystique, qui peut s’en passer du néo-platonisme, de Hegel et de Meister Eckart (il y a du bon en Eckart, bien entendu ! Mais dangereux !).
Avec amitiè fraternelle,
Emile.
Re: Maître Eckhart
Hé ben ! voilà qui ne va pas aider Marie-France ! Résumons : il existe, dans l'histoire de la pensée en général, et du christianisme en particulier, des périodes dominées par un certain rationalisme. Celles-ci ont tendance à se méfier fortement de tout ce qui ressortit à la mystique (vraie ou fausse). S'il s'agit alors de parler de Dieu, on insistera sur une approche intellectuelle. Il existe au contraire d'autres périodes, qui, redoutant la sécheresse de la raison, cherchent des voies d'accès plus personnelles, affectives. Ces distinctions étant posées, les choses ne sont plus ensuite aussi claires : par exemple, le XVIIIème siècle, qui fut le siècle des Lumières (de la raison), fut aussi celui de l'Illuminisme (une expression de l'ésotérisme). Si bien que remarquer ces "balancements" nous aide surtout à comprendre que l'on ne peut brimer la raison sans avoir à craindes des épanchements hasardeux, et que brimer l'affectivité fait surgir un rationalisme désespérant. Mais qu'est-ce que la mystique ? "une expérience fruitive de l'absolu". Mais quel absolu ? Celui que je peux découvrir en moi ? (le Soi sur lequel s'interrogeait déjà Marie France dans une question restée sans réponse) ce qui débouche sur ce que l'on appelle un mystique d'immanence. Ou l'Absolu divin, transcendant, que je ne peux trouver sans la grâce divine ? La première mystique dite "naturelle" n'est pas la découverte du Dieu chrétien : elle résulte d'une expérience dont l'homme est seul auteur et responsable (ce qui ne veut pas dire qu'elle soit sans intérêt. On peut se rappeler l'expérience de Proust et de la petite madeleine trempée dans le thé). La seconde n'est pas du ressort de l'homme, elle est don de Dieu. Pour en revenir à Maître Eckhart, qui, comme vous le dites, s'inscrit dans ce courant de la mystique flamande qui apparait comme un renouveau dans des époques difficiles, il "flirte" entre les deux positions. Ce qui rend ses textes complexes et lui permet effectivement d'être récupéré par le Nouvel Age. Lequel évidemment opère des choix et ne retient que ce qui a été rejeté par l'Eglise : les passages où semble surgir ce "naturalisme" qui supprime l'action divine pour faire de "l'expérience fruitive" un acquis de l'homme. Et Ferguson en profite pour annexer le christianisme, comme bien d'autres avant elles, et bien d'autres dans son sillage...
Re: Maître Eckhart
Je devrais analyser, pourquoi votre intervention sur Maître Eckart, ne me convient pas. Cela relève du fond, mais sans doute aussi de la forme. Vous classez, inventoriez, … et condamnez. Vous analysez ( j’imagine que ce que vous dites est juste…) avec le mental… Mais en matière de spiritualité, c’est au langage du cœur, celui de l’esprit auquel je suis le plus sensible. Pour le reste, je me documente, mais je me méfie des interdits ou des croyances qui ne passent pas par le cœur ( ou l’esprit ). Il en est de la force du symbole, de la force de la parole qui raisonne en moi : c’est tout ce qui compose la parole de Jésus…
Maître Eckhart est un orateur (les sermons..) qui, précisément, s’adresse à l’intime de notre relation à Dieu. Il s’adressait à des religieuses qui en avaient la pratique . Il leur parlait d’expérience…
Le sermon qui me frappe le plus est : ‘ Beati pauperes spiritu ‘ Quelle profondeur de l’expérience ‘mystique’ !. Il nous entretient donc de la pauvreté en esprit, en esprit de’ vouloir’ , au delà même de ‘vouloir’ faire la volonté de Dieu’ qui est encore un ‘ vouloir’ ! En esprit de ‘savoir’ , au delà même du savoir de l’homme : « l’homme peut être pauvre de son propre savoir ».. ! En esprit d’’avoir’, l’homme qui se libère de toute chose, même de Dieu, pour le laisser agir Lui.. !… mais, s’il vous plaît : lisez plutôt l’original ! que ce faible résumé …
Qu’aujourd’hui, nous puissions découvrir Maître Eckhart, est une grande chance. Il ne s’agit pas d’exclure autre chose, ou d’opposer une école à une autre… Il s’agit de nous enrichir de tous ces maîtres de la tradition, aux approches différentes… « Nous sommes des nains sur les épaules de géants ! »
Excusez mon début de message, un peu rugueux, mais c'est la forme du mail qui ne s'embarasse pas de politesses, mais j'ai plaisir à discuter avec vous et vous en remercie.
Régis.
Maître Eckhart est un orateur (les sermons..) qui, précisément, s’adresse à l’intime de notre relation à Dieu. Il s’adressait à des religieuses qui en avaient la pratique . Il leur parlait d’expérience…
Le sermon qui me frappe le plus est : ‘ Beati pauperes spiritu ‘ Quelle profondeur de l’expérience ‘mystique’ !. Il nous entretient donc de la pauvreté en esprit, en esprit de’ vouloir’ , au delà même de ‘vouloir’ faire la volonté de Dieu’ qui est encore un ‘ vouloir’ ! En esprit de ‘savoir’ , au delà même du savoir de l’homme : « l’homme peut être pauvre de son propre savoir ».. ! En esprit d’’avoir’, l’homme qui se libère de toute chose, même de Dieu, pour le laisser agir Lui.. !… mais, s’il vous plaît : lisez plutôt l’original ! que ce faible résumé …
Qu’aujourd’hui, nous puissions découvrir Maître Eckhart, est une grande chance. Il ne s’agit pas d’exclure autre chose, ou d’opposer une école à une autre… Il s’agit de nous enrichir de tous ces maîtres de la tradition, aux approches différentes… « Nous sommes des nains sur les épaules de géants ! »
Excusez mon début de message, un peu rugueux, mais c'est la forme du mail qui ne s'embarasse pas de politesses, mais j'ai plaisir à discuter avec vous et vous en remercie.
Régis.
Re: Maître Eckhart
Chers amis, je crois qu’avec Maitre Eckart et la voie mystique nous avons touché à un sujet d’une actualité ‘explosive’. Père Verlinde, évidemment, le sait très bien et l’approche avec la plus grande précaution, ou, plutot, , il s’en tient prudemment dehors ! Peut etre qu’il a raison. Nous ne nous connaissons vraiment pas, et le forum ne consent grande profondeur. Et, en fin, il a exactement répondu à Marie-France : la Ferguson et le Nouvel Age ne sont pas pour nous ; la ferguson, en particulier, en profite outrageusement ‘pour essayer d’annexer le christianisme’. Quanto à Maitre Eckart, et bien glissons…
Moi, au contraire, j’ai eu la présomption d’entendre la question de Marie-France comme l’exigence d’un cœur jeun à éclaircir les difficultés de la mystique et j’eu l’impulsion de la mettre sur ses gardes. Est ce que j’ai eu tort ? Je ne le sais pas exactement !
Toutefois, je suis de l’avis qu’il faudrait recours à une direction spirituelle, quand, comme France et Régis, l’on sent l’appel d’une spiritualité engagée, bien qu’engageante, comme celle du ‘langage du cœur’. Il s’agit d’une question de prudence, et d’humilité encore.
Quand on sent l’attrait de la haute Montagne de Dieu, il faut partir sans délai : il est Dieu qui appelle, et il appelle toujours le premier. Partir avec quoi ? Tout et rien ! Tout soi meme et rien qui soit d’obstacle.
Et nous voilà arrivés aux aides et aux précautions. Maitre Eckart est-il un bon compagnon de voyage ? Ca dépend, et n’est pas à moi (ni a vous !) de le décider !
J’ai trouvé l’analyse de Nelly très intéressante, exacte et ponctuelle. Vous, cher Régis, vous aussi le reconnaissez, mais ça ‘ne vous convient pas’ parce que ‘analysé avec le mental’ : et on sent Maitre Eckart ! Pardonnez moi le jeu des mots : aimeriez donc, vous, d’etre ‘démente’ ? Est arrivé le moment de parler un peu ‘du fond’ de Maitre Eckart. Vous trouvez en lui beaucoup de choses qui, à mon avis, appartient à la nature humaine et qu’il refuse ou méprise ; la raison, par example, en faveur de ‘l’esprit’, ç’est à dire la séparation du ‘moi psychologique’ de la subjectivité. Et le corps ? A quoi sert le corps pour Eckart ?
Pour comprendre vraiment la source culturelle de ce ‘géant’, vous devez faire recours à Plotin, au néo-platonisme, à Denys l’Aréopagite et, enfin, débarquer à Hegel (en passant, avant, par saint Augustin, naturellement ! Et ici la conversation dévient complexe. Père Verlinde a bien eu raison de glisser !).
Nous connaissons une seule ‘Voie’ à Dieu et s’appelle Jésus-Christ. Si vraiment nous voulons des géants, pour avancer sur leurs épaules (meme que sainte Thérèsine de l’Enfant Jésus se trouve très bien avec ‘l’ascenseur’, ç’est à dire Jésus-Christ), nous avons alors la Sainte Vierge et son époux. Ils n’ont écrit rien d’intéressant ou de subtil et jamais ont pensé d’appeler ‘anes’ ceux qui ne pensaient pas pareille (il le fait, au contraire, plus qu’une foie le ‘géant’ Eckart dans le sermon que vous avez cité !).
Quelque fois je pense que, peut etre, Tertullien n’avait pas tort à se plaindre de la philosophie (et de la théologie trop subtile et pleine de suffisance !). Permettez un conseil fraternel ? Donné, s’il vous plait, un tout petit coup d’œil aux écrits de Mère Thérèse, peut etre que, comme moi, vous ne regretterez pas ni Maitre Eckart ni, et ç’est tout dire !, saint Jean de la Croix.
Avec amitié et sympatie,
Emile.
Moi, au contraire, j’ai eu la présomption d’entendre la question de Marie-France comme l’exigence d’un cœur jeun à éclaircir les difficultés de la mystique et j’eu l’impulsion de la mettre sur ses gardes. Est ce que j’ai eu tort ? Je ne le sais pas exactement !
Toutefois, je suis de l’avis qu’il faudrait recours à une direction spirituelle, quand, comme France et Régis, l’on sent l’appel d’une spiritualité engagée, bien qu’engageante, comme celle du ‘langage du cœur’. Il s’agit d’une question de prudence, et d’humilité encore.
Quand on sent l’attrait de la haute Montagne de Dieu, il faut partir sans délai : il est Dieu qui appelle, et il appelle toujours le premier. Partir avec quoi ? Tout et rien ! Tout soi meme et rien qui soit d’obstacle.
Et nous voilà arrivés aux aides et aux précautions. Maitre Eckart est-il un bon compagnon de voyage ? Ca dépend, et n’est pas à moi (ni a vous !) de le décider !
J’ai trouvé l’analyse de Nelly très intéressante, exacte et ponctuelle. Vous, cher Régis, vous aussi le reconnaissez, mais ça ‘ne vous convient pas’ parce que ‘analysé avec le mental’ : et on sent Maitre Eckart ! Pardonnez moi le jeu des mots : aimeriez donc, vous, d’etre ‘démente’ ? Est arrivé le moment de parler un peu ‘du fond’ de Maitre Eckart. Vous trouvez en lui beaucoup de choses qui, à mon avis, appartient à la nature humaine et qu’il refuse ou méprise ; la raison, par example, en faveur de ‘l’esprit’, ç’est à dire la séparation du ‘moi psychologique’ de la subjectivité. Et le corps ? A quoi sert le corps pour Eckart ?
Pour comprendre vraiment la source culturelle de ce ‘géant’, vous devez faire recours à Plotin, au néo-platonisme, à Denys l’Aréopagite et, enfin, débarquer à Hegel (en passant, avant, par saint Augustin, naturellement ! Et ici la conversation dévient complexe. Père Verlinde a bien eu raison de glisser !).
Nous connaissons une seule ‘Voie’ à Dieu et s’appelle Jésus-Christ. Si vraiment nous voulons des géants, pour avancer sur leurs épaules (meme que sainte Thérèsine de l’Enfant Jésus se trouve très bien avec ‘l’ascenseur’, ç’est à dire Jésus-Christ), nous avons alors la Sainte Vierge et son époux. Ils n’ont écrit rien d’intéressant ou de subtil et jamais ont pensé d’appeler ‘anes’ ceux qui ne pensaient pas pareille (il le fait, au contraire, plus qu’une foie le ‘géant’ Eckart dans le sermon que vous avez cité !).
Quelque fois je pense que, peut etre, Tertullien n’avait pas tort à se plaindre de la philosophie (et de la théologie trop subtile et pleine de suffisance !). Permettez un conseil fraternel ? Donné, s’il vous plait, un tout petit coup d’œil aux écrits de Mère Thérèse, peut etre que, comme moi, vous ne regretterez pas ni Maitre Eckart ni, et ç’est tout dire !, saint Jean de la Croix.
Avec amitié et sympatie,
Emile.
Re: Maître Eckhart
Marilyn Ferguson est une journaliste qui a fait une "enquête" sur le Nouvel Age... Elle se montre favorable à ce qu'elle a découvert. Son travail est pour nous intéressant en ce sens qu'elle "fonctionne" très bien selon le schéma que nous avons défini ici. Convaincue et sans états d'âme. Je ne crois pas cependant qu'elle mérite ce mépris que vous semblez manifester... Il faut, selon, un principe ignatien bien connu, accepter "la proposition de l'autre"... Non pour en faire une proposition de vérité lorsqu'elle ne l'est pas, mais pour comprendre ce qui nous est dit, en saisir les questionnements, et "rectifier" si cela nous est demandé.... Nous n'avons pas encore abordé dans ce site, ce que nous pouvons faire des questionnements du Nouvel Age... Et il en est d'interessants.. Par exemple, le cosmos (dans une réponse à je ne sais plus quelle question -qu'il me le pardonne-, le Père Verlinde évoque très rapidement la question d'une "chute" possible du cosmos....). Le "mérite" en général de ces gnoses qui surgissent sporadiquement, c'est qu'elles posent de bonnes questions, que, confortablement installés dans la routine de notre éducation et culture chrétienne, nous avions oublié de poser, ou refoulé pour quantité de raisons complexes. Il nous faut alors nous replonger dans notre tradition...