Peut-on parler de monothéisme hindou ?
Peut-on parler de monothéisme hindou ?
Que pensez-vous de la doctrine de Chaïtanya mystique du XVème siècle dont les suivants se proclament d'un monothéisme hindou ? Il semble qu'aujourd'hui son enseignement gagne l'hindouisme face aux philosophies monistes et aux religions extérieures. Il prone notamment la relation unique et personnelle de l'âme individuelle avec un Dieu transcendant dont l'âme est éternellement dépendante. Le salut consiste à servir Dieu par la dévotion. Le serviteur ne cherche pas la libération dans un paradis, mais trouve sa joie à participer au monde que Dieu a créé. La voix préconisée est la bhakti et la foi dans le nom divin. Il n'accepte pas les doctrines de la dissolution de l'âme dans un absolu sans attribut, car pour Chaïtanya la distinction de l'âme est éternelle. On est surpris et on ne peut manquer de faire un rapprochement avec le christianisme. La seule différence est que si le verbe est unique, son incarnation sur terre, peut prendre différentes formes. Les suivants de Chaïtanya voient en lui une Incarnation divine pour cet âge. Il serait venu donner à tous l'amour divin, sans distinction de caste, de race, de crédos. On peut y voir aisément une sorte de Christ hindou. Est-ce condamnable ? Faut il y voir une influence chrétienne ?
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- Enregistré le : lun. 29 sept. 2003 13:16
Je ne connais pas suffisamment cette doctrine pour me prononcer, mais à première vue elle semble intéressante comme chemin vers le Christ à partir d’un naturalisme. Ma difficulté est bien sûr au niveau de la Rédemption : ce Christ n’est qu’un illuminateur ; la preuve est qu’il peut revenir plusieurs fois, un peu comme un avatar. Pour nous, le Christ est venu « une fois pour toutes » accomplir par sa passion, la réconciliation universelle avec Dieu son Père. Que reste-t-il du christianisme sans la Croix ? Saint Paul vous dirait qu’il ne reste à vrai dire plus grand-chose, car c’est par le triomphe sur la mort que Jésus nous sauve de la mort. J’imagine sans peine que Chaïtanya garde la notion de réincarnation vu qu’il n’a pas intégré la rédemption.
En poussant plus loin ma recherche, j’ai pu me rendre compte de qui il s’agit. Il professe effectivement une altérité divine, mais ne nous trompons pas : la substance divine unique est réalisée selon lui en tant que Brahman impersonnel par ceux qui étudient les Upanishads, en tant que Paramatan « localisé » par les yogis, et en tant que Bhagavan par les bhaktas. En clair, comme dans les autres écoles de Bhakti yoga, l’altérité divine n’est qu’un support pour l’adepte en chemin vers la réalisation du divin qui est « à la fois sujet et objet ». Nous sommes loin de la doctrine chrétienne…
En poussant plus loin ma recherche, j’ai pu me rendre compte de qui il s’agit. Il professe effectivement une altérité divine, mais ne nous trompons pas : la substance divine unique est réalisée selon lui en tant que Brahman impersonnel par ceux qui étudient les Upanishads, en tant que Paramatan « localisé » par les yogis, et en tant que Bhagavan par les bhaktas. En clair, comme dans les autres écoles de Bhakti yoga, l’altérité divine n’est qu’un support pour l’adepte en chemin vers la réalisation du divin qui est « à la fois sujet et objet ». Nous sommes loin de la doctrine chrétienne…