Bonjour. Je cherche à comprendre! J'ai lu beaucoup de choses mais tout s'enmêle!
Aussi, j'aurais deux questions.
Qu'est ce qu'on appelle la gnose?
Pourquoi le syncrétisme est il si répréhensible, ne pourrait-il pas être un moyen d'unifier?
Merci
la gnose
Re: la gnose
Vous trouverez la définition de la gnose dans les « Repères » - elle y sera sous peu si elle n’y est pas encore.
Quant au syncrétisme, il a le défaut de ne satisfaire personne. Il emprunte à différentes Traditions, mais compose un mélange qui trahit chacune des Traditions évoquées.
Bien sûr vous pourriez me dire qu’il n’est pas nécessaire que les Traditions s’y reconnaissent ; l’important serait que la nouvelle proposition satisfasse tout le monde et réalise enfin l’unité tant désirée.
Vous vous doutez bien que ce n’est pas si simple : les doctrines des grandes religions sont incompatibles sur bien des points, que le syncrétisme passe sous silence. Mais la politique de l’autruche n’a jamais payé : ce n’est pas en masquant les divergences qu’elles s’éliminent spontanément. Le nivellement des différences se fait nécessairement au détriment de certaines positions considérées comme essentielles par le système concerné, qui refusera de faire les frais de l’opération.
J’ajoute que les systèmes syncrétistes, précisément parce qu’ils mangent sans beaucoup de discernement à plusieurs râteliers, sont souvent farcis de position contradictoires dont les adeptes ne semblent pas se rendre compte.
Père Joseph-Marie Verlinde
Famille de saint Joseph
Quant au syncrétisme, il a le défaut de ne satisfaire personne. Il emprunte à différentes Traditions, mais compose un mélange qui trahit chacune des Traditions évoquées.
Bien sûr vous pourriez me dire qu’il n’est pas nécessaire que les Traditions s’y reconnaissent ; l’important serait que la nouvelle proposition satisfasse tout le monde et réalise enfin l’unité tant désirée.
Vous vous doutez bien que ce n’est pas si simple : les doctrines des grandes religions sont incompatibles sur bien des points, que le syncrétisme passe sous silence. Mais la politique de l’autruche n’a jamais payé : ce n’est pas en masquant les divergences qu’elles s’éliminent spontanément. Le nivellement des différences se fait nécessairement au détriment de certaines positions considérées comme essentielles par le système concerné, qui refusera de faire les frais de l’opération.
J’ajoute que les systèmes syncrétistes, précisément parce qu’ils mangent sans beaucoup de discernement à plusieurs râteliers, sont souvent farcis de position contradictoires dont les adeptes ne semblent pas se rendre compte.
Père Joseph-Marie Verlinde
Famille de saint Joseph
Re: la gnose
Merci pour votre réponse.
De part mes lectures,et parce qu'étant en recherche,j'avoue me laisser interpeller par des "façons de voir New Age"...J'aurais donc encore deux questions.
_Faut il absolument s'enraciner dans une tradition pour etre authentique, et la religion catholique est elle la seule valable?
_ Le:"Tout est divin",ne fait effectivement pas place à l'altérité. Mais n'est ce pas une progression par rapportà la vision d'un Créateur et de sa Création qui peut s'apparenter à la recherche du besoin d' un père ? Dans la poursuite de l'altérité, n'y a t il pas poursuite d' une certaine individualité? D'ailleurs faire advenir le Royaume de Dieu ne peut il vouloir dire se fondre : Dieu fondu dans la Création, la Créatin fondue dans Dieu.
Ne m'en veuilllez pas si je suis passée à coté du sens convenablement admis des choses.Merci encore.
De part mes lectures,et parce qu'étant en recherche,j'avoue me laisser interpeller par des "façons de voir New Age"...J'aurais donc encore deux questions.
_Faut il absolument s'enraciner dans une tradition pour etre authentique, et la religion catholique est elle la seule valable?
_ Le:"Tout est divin",ne fait effectivement pas place à l'altérité. Mais n'est ce pas une progression par rapportà la vision d'un Créateur et de sa Création qui peut s'apparenter à la recherche du besoin d' un père ? Dans la poursuite de l'altérité, n'y a t il pas poursuite d' une certaine individualité? D'ailleurs faire advenir le Royaume de Dieu ne peut il vouloir dire se fondre : Dieu fondu dans la Création, la Créatin fondue dans Dieu.
Ne m'en veuilllez pas si je suis passée à coté du sens convenablement admis des choses.Merci encore.
Re: la gnose
Chère Marie,
Merci de la confiance que vous me témoignez par votre invitation au dialogue.
Je crois effectivement que le lien à une tradition est un élément indispensable dans la recherche de la vérité. Je ne peux pas prétendre reprendre à nouveaux frais la recherche de toute l’humanité qui m’a précédée. D’ailleurs, je m’inscris nécessairement dans une tradition. Certes je suis appelé à me l’approprier de façon personnelle, c'est-à-dire à vérifier la pertinence des réponses qu’elle propose aux questions existentielles que je me pose ; mais je ne saurais me construire en-dehors d’une tradition, et cela par le fait même que je suis constitué comme un être social. Je pourrais ajouter que je suis un être inscrit dans la temporalité : je me détache d’un passé d’où j’émerge mais auquel je demeure rattaché, et je me projette vers un avenir que j’ai à construire mais qui demeure en continuité avec le passé qu’il prolonge de façon originale. La tradition permet d’articuler cette discontinuité/continuité qui constitue une caractéristique de l’histoire : discontinuité du fait de ma liberté, continuité du fait de mon incarnation dans une humanité située dans le temps.
Quant à savoir si la tradition catholique est la seule valable, c’est précisément la décision devant laquelle notre liberté doit se déterminer : c’est cela la responsabilité qui échoit à chacun et qui donne du « poids » à notre vie.
Peut-être faudrait-il dire la tradition chrétienne, car je suppose que vous pensez à la différence avec les autres grandes traditions religieuses.
Le croyant que je suis vous répondra qu’après avoir « bourlingué » dans bien des traditions, je suis revenu au christianisme précisément parce qu’elle me semblait la seule apte à répondre à mes questions existentielles sur le sens de la vie, de la souffrance, de la mort, e.a.
Je ne dis pas que les autres traditions ne sont pas pertinentes, mais pour moi, elles sont des approches du mystère, qui ne se dévoile pleinement que lorsque Dieu lui-même prend la Parole en son Fils, pour répondre aux questions que l’homme se pose et auxquelles il tente de répondre dans les différentes traditions religieuses pré-chrétiennes.
Je ne crois pas que parler de Dieu comme d’un Père soit un anthropomorphisme ; je crois plutôt que nous commettons un « théomorphisme » en attribuant le nom de père à qui que ce soit en-dehors de Dieu ! Dieu seul est Père, et c’est de lui que toute paternité tient son nom, comme le dit l’auteur de la lettre aux Ephésiens (3,14). Je ne crois pas qu’on puisse aller au-delà de la filiation divine, qui me semble l’accomplissement du projet de Dieu sur l’homme. Celui-ci a commencé par chercher Dieu dans sa création (mystiques naturalistes visant à la fusion avec les Energies cosmiques considérées comme divines) ; Dieu s’est révélé dans la première alliance comme le Tout-Autre Transcendant ; et enfin, en Jésus-Christ Dieu nous révèle que ce Tout-Autre s’est fait le Tout-Proche pour nous inviter à entre dans son intimité. Par le don de l’Esprit, nous pouvons en effet pénétrer dans la nuée qui recouvre le ciel même, et entrer dans la communion d’amour qui unit éternellement le Père au Fils. Telle est notre destinée et notre béatitude.
Dernière précision : viser à la filiation divine n’est pas entretenir une individualité ; il faut distinguer le niveau de l’individualité - le moi superficiel, l’ego (toujours égoïste) – du niveau de la personnalité. L’individualité est au niveau de l’être psychique, qui selon Saint Paul doit renoncer à son hégémonie ; la personnalité est au niveau de l’être spirituel, qui seul a la promesse de vie éternelle. La personne s’éveille précisément par l’appel du Tu divin, en qui elle est appelée à trouver sa plénitude dans une relation d’amour qui respecte l’altérité du Créateur et de la créature.
J’espère que j’ai bien entendu vos questions et que mes pauvres réponses vous seront de quelque utilité pour poursuivre votre réflexion.
Père Joseph-Marie Verlinde
Famille de saint Joseph
Merci de la confiance que vous me témoignez par votre invitation au dialogue.
Je crois effectivement que le lien à une tradition est un élément indispensable dans la recherche de la vérité. Je ne peux pas prétendre reprendre à nouveaux frais la recherche de toute l’humanité qui m’a précédée. D’ailleurs, je m’inscris nécessairement dans une tradition. Certes je suis appelé à me l’approprier de façon personnelle, c'est-à-dire à vérifier la pertinence des réponses qu’elle propose aux questions existentielles que je me pose ; mais je ne saurais me construire en-dehors d’une tradition, et cela par le fait même que je suis constitué comme un être social. Je pourrais ajouter que je suis un être inscrit dans la temporalité : je me détache d’un passé d’où j’émerge mais auquel je demeure rattaché, et je me projette vers un avenir que j’ai à construire mais qui demeure en continuité avec le passé qu’il prolonge de façon originale. La tradition permet d’articuler cette discontinuité/continuité qui constitue une caractéristique de l’histoire : discontinuité du fait de ma liberté, continuité du fait de mon incarnation dans une humanité située dans le temps.
Quant à savoir si la tradition catholique est la seule valable, c’est précisément la décision devant laquelle notre liberté doit se déterminer : c’est cela la responsabilité qui échoit à chacun et qui donne du « poids » à notre vie.
Peut-être faudrait-il dire la tradition chrétienne, car je suppose que vous pensez à la différence avec les autres grandes traditions religieuses.
Le croyant que je suis vous répondra qu’après avoir « bourlingué » dans bien des traditions, je suis revenu au christianisme précisément parce qu’elle me semblait la seule apte à répondre à mes questions existentielles sur le sens de la vie, de la souffrance, de la mort, e.a.
Je ne dis pas que les autres traditions ne sont pas pertinentes, mais pour moi, elles sont des approches du mystère, qui ne se dévoile pleinement que lorsque Dieu lui-même prend la Parole en son Fils, pour répondre aux questions que l’homme se pose et auxquelles il tente de répondre dans les différentes traditions religieuses pré-chrétiennes.
Je ne crois pas que parler de Dieu comme d’un Père soit un anthropomorphisme ; je crois plutôt que nous commettons un « théomorphisme » en attribuant le nom de père à qui que ce soit en-dehors de Dieu ! Dieu seul est Père, et c’est de lui que toute paternité tient son nom, comme le dit l’auteur de la lettre aux Ephésiens (3,14). Je ne crois pas qu’on puisse aller au-delà de la filiation divine, qui me semble l’accomplissement du projet de Dieu sur l’homme. Celui-ci a commencé par chercher Dieu dans sa création (mystiques naturalistes visant à la fusion avec les Energies cosmiques considérées comme divines) ; Dieu s’est révélé dans la première alliance comme le Tout-Autre Transcendant ; et enfin, en Jésus-Christ Dieu nous révèle que ce Tout-Autre s’est fait le Tout-Proche pour nous inviter à entre dans son intimité. Par le don de l’Esprit, nous pouvons en effet pénétrer dans la nuée qui recouvre le ciel même, et entrer dans la communion d’amour qui unit éternellement le Père au Fils. Telle est notre destinée et notre béatitude.
Dernière précision : viser à la filiation divine n’est pas entretenir une individualité ; il faut distinguer le niveau de l’individualité - le moi superficiel, l’ego (toujours égoïste) – du niveau de la personnalité. L’individualité est au niveau de l’être psychique, qui selon Saint Paul doit renoncer à son hégémonie ; la personnalité est au niveau de l’être spirituel, qui seul a la promesse de vie éternelle. La personne s’éveille précisément par l’appel du Tu divin, en qui elle est appelée à trouver sa plénitude dans une relation d’amour qui respecte l’altérité du Créateur et de la créature.
J’espère que j’ai bien entendu vos questions et que mes pauvres réponses vous seront de quelque utilité pour poursuivre votre réflexion.
Père Joseph-Marie Verlinde
Famille de saint Joseph
Re: la gnose
Je vous remercie beaucoup pour votre réponse.Il faut maintenant que je prenne du temps pour réfléchir.Je sais déjà que d'autres questions vont venir.L'opportunité de ce forum est la meilleure aide que je pouvais espérer,de part votre expèrience,et de part les propres interrogations des autres internautes.Mais pour l'instant,il me faut du temps ,aussi je vous dis à bientot et encore merci.
Marie F.
Marie F.