Famille de Saint Joseph

1. Mont-Luzin, « château-Dieu »

par | 19 mars 2007

L’histoire de Mont-Luzin est très riche de belles aventures humaines et spirituelles, mais le jeudi 20 juin 1940, dans l’après-midi, un officier allemand qui s’était présenté à Mont-Luzin en a sans doute (involontairement) donné le plus beau résumé. Il avait en effet demandé à rencontrer la supérieure, Mère Clotilde : « Pourquoi, dit l’allemand, l’armée française avoir établi sa défense dans un couvent ? Où étiez-vous pendant le combat ? ». La religieuse répondit : « Ici, avec mes compagnes. Une vingtaine était au village voisin. ». Surpris, l’officier s’inquiétait : « Pas de victimes parmi vous ? » « Aucune ». « Dieu vous a gardées, concluait-il. Maison solide… ». Puis, d’un ton violent : « Armée française, toujours mentir, toujours tromper, prendra photos du Château-Dieu et journaux diront : Allemands barbares, bombardent couvent, massacrent religieuses (…). Pourquoi embuscade, pourquoi guet-apens ici ? »

Un Château-Dieu ! Ce jour-là, Mont-Luzin recevait son vrai nom de baptême. Un baptême de feu et de sang. Il préludait à cet autre mot que prononcerait le Général Frère : « Vous vous êtes héroïquement battues avec vos armes habituelles (…), les armes de la charité et de la prière. »

En 1959, la « Miséricorde » était supprimée, il était devenu impossible d’entretenir le dispensaire. Mont-Luzin n’était plus qu’une maison de retraite pour des sœurs âgées ou infirmes et un centre d’aide paroissiale. Mais on y luttait toujours par la charité et par la prière « pour l’Eglise et le salut du monde ».

Un mot de sainte Bernadette revient alors à la mémoire. Le 17 décembre 1876, de l’infirmerie de Nevers où se consumait sa vie, elle écrivait une lettre à Pie IX, sur la demande de Monseigneur de Ladoue : « Il y a longtemps, disait-elle, que je suis « zouave » de Votre Sainteté (il s’agissait d’une organisation de prière pour le Pape) ; mes armes sont la prière et le sacrifice que je garderai jusqu’à mon dernier soupir. » C’est cela, Mont-Luzin, aujourd’hui : un haut-lieu où l’on prie et où l’on s’offre pour l’Eglise toute entière, et surtout pour le « Vicaire du Christ en terre ».

Un Château-Dieu, vraiment !

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